Christ Notre Tout (1935)

par T. Austin-Sparks

Chapitre 7 - La Manne Cachée

« Le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde... Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé... Car telle est la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en Lui ait la vie éternelle... Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. » Jean 6:28-34,38,40,53-58.

« Si quelqu'un veut faire Sa volonté, il connaîtra l'enseignement, s'il est de Dieu, ou si je parle de moi-même. » Jean 7:17.

« Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé, et d'accomplir Son oeuvre. » Jean 4:31-34.

Dans cette déclaration de notre Seigneur Jésus, trois choses sont impliquées.

Premièrement : le Seigneur Jésus a une source secrète de force. « J'ai de la nourriture à manger que vous ne connaissez pas ».

Deuxièmement : il existe un lien entre la volonté de Dieu et la VIE. « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé. » Nous nous souvenons qu'à cette époque, le Seigneur Jésus avait faim et était très faible. Il s'assit au bord d'un puits, fatigué par son voyage. Lorsque les disciples revinrent de la ville où ils avaient acheté de la nourriture, ils Le trouvèrent remarquablement rétabli. Ils pensaient que quelqu'un Lui avait apporté de la nourriture. Mais le Seigneur leur a expliqué que le renouvellement de Sa vie était venu de l'accomplissement de la volonté de Son Père. Cela montre qu'il existe un lien étroit entre l'accomplissement de la volonté de Dieu et la « vie ».

Troisièmement : le lien entre le but divin et son accomplissement. « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé, et d'accomplir Son oeuvre ». La volonté du Père représentait un dessein divin, et le Seigneur Jésus dit qu'il était lié à ce dessein. L'accomplissement de ce dessein divin était pour Lui une plus grande satisfaction que les choses terrestres. Nous pouvons dire qu'il a trouvé Sa Vie en faisant la volonté de Dieu.

Par conséquent, un facteur important pour nous est que l'obéissance est le chemin vers la plénitude de Dieu. Il en a été ainsi dans le cas du Seigneur Jésus. Lorsqu'il a dit : « Car telle est la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle », cela montre clairement que l'union avec le Christ, selon la volonté de Dieu, signifie la vie pour nous. Ainsi, la volonté de Dieu est en relation vitale et en unité avec le Fils.

La nourriture est prise pour l'entretien de notre vie. Elle satisfait nos besoins et sert à notre développement et à notre croissance. Mais tout cela est lié à la volonté de Dieu. Faire la volonté de Dieu, c'est comme prendre de la nourriture pour vivre. Lorsque nous faisons la volonté de Dieu, nous prenons ce qui maintient notre vie. Nos besoins sont satisfaits. La croissance spirituelle est maintenue. Le Seigneur Jésus a dit de Lui-même : « Je vis par le Père », et « celui qui Me mange vivra par Moi ». Le Seigneur Jésus a vécu en raison de Son union avec le Père. Et nous vivons de notre union avec le Fils.

Ce qui est essentiel dans cette union, c'est l'obéissance. Satan voulait détruire la vie du Seigneur - le dernier Adam - de la même manière qu'il avait réussi à détruire le premier Adam : en l'amenant à désobéir à Dieu. Mais le Seigneur Jésus a répondu au diable en faisant appel à la Parole de Dieu. Par trois fois, il lui a dit : « Il est écrit ». C'est ainsi qu'il a conservé Sa vie et qu'il a vaincu le prince des ténèbres et de la mort.

L'obéissance à la volonté révélée de Dieu signifie la délivrance de la mort. C'est ce que nous entendons par le maintien de notre vie. Cette attitude a été vraie pour le Fils de Dieu tout au long de Sa vie. Obéissant jusqu'à la mort, même la mort de la Croix, Il a vaincu la mort. C'est pourquoi Il est vivant pour l'éternité. Tout est donc lié à l'obéissance dans la vie. Dès que nous refusons d'obéir à Dieu, nous arrêtons la vie du Seigneur en nous et nous rendons impossible la poursuite de notre vie. L'obéissance, c'est la vie.

Cette nourriture spirituelle ne fait pas que maintenir notre vie, elle l'augmente aussi. Elle nous conduit à la plénitude du Christ. Nous grandissons en mangeant cette nourriture, et la vie augmente par l'obéissance. Dans Philippiens 2, il nous est dit que le Seigneur Jésus a obéi au Père jusqu'à l'extrême, « c’est pourquoi aussi Dieu L'a souverainement élevé et Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom ». C'est la plénitude qui résulte de l'obéissance. Chaque nouvel acte d'obéissance nous conduit à une plus grande plénitude en Christ, à un élargissement spirituel. Mais la désobéissance entraîne une limitation et bloque le flux de la Vie.

Voici donc la signification de la nourriture spirituelle : faire Sa volonté, être obéissant en toutes choses. Cette nourriture spirituelle est liée à notre union avec le Christ dans Sa résurrection. Il s'agit de vivre de ce que Christ est dans la mort et la résurrection. Le chapitre 6 de Jean a pour toile de fond la Pâque. En relation avec ce que cela signifie spirituellement, le Seigneur Jésus a nourri une grande foule. Les Juifs étaient sur le point de manger l'agneau de la Pâque. Mais avant que cela n'ait lieu, nous avons ici une foule affamée, et Lui - l'Agneau de Dieu - les nourrit avec du pain en disant : « Je suis le pain de vie ». Il lie cela à la Pâque, à la Croix, à l'agneau immolé, en disant en fait : « Je suis à vous. En ma mort et ma résurrection, c'est-à-dire en MOI, vous avez la Vie ». C'est le Christ qui nous est transmis.

Il y a une clause remarquable dans Jean 6:27, où le Seigneur dit : « Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, celle que le Fils de l'homme vous donnera ; car c'est Lui que le Père a marqué de Son sceau. » Ceux à qui le Seigneur a adressé cette parole savaient très bien ce qu'il voulait dire. Ils savaient qu'ils n'avaient pas le droit de prendre n'importe quel agneau pour la Pâque. Il fallait un agneau sans défaut. Chaque agneau devait être amené au temple pour être examiné par les prêtres afin de déterminer s'il était absolument parfait. Lorsqu'il était conforme aux exigences, les prêtres apposaient le sceau du temple sur l'agneau et celui-ci était immolé. Tout le monde savait ce que signifiait ce sceau. Le Seigneur Jésus a donc repris cette coutume familière et l'a appliquée à Lui-même en disant : « Le Père L'a marqué de Son sceau ». Le Christ allait se donner à Son peuple comme quelqu'un que le Père avait déclaré absolument parfait. Il s'est donné pour être leur nourriture afin qu'ils puissent vivre par Lui et marcher dans l'obéissance à Lui comme Lui avait été obéissant à son Père.

Nous aussi, nous sommes « scellés » par la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. L'apôtre Paul écrit aux Éphésiens qu'ils sont « scellés par l'Esprit de la promesse ». Dieu connaît ceux qui Lui appartiennent. Nous sommes Sa propriété. Nous recevons le sceau du Père comme un gage qu'il nous a choisis, que nous sommes acceptés dans le Bien-Aimé, qu'il ne nous a pas rejetés. Nous sommes acceptés en Christ comme parfaits. Cette communion complète avec le Christ n'implique rien de moins qu'un abandon total à Lui, une mise de côté de tout ce qui est personnel, de toute volonté propre, afin que nous puissions dire en vérité : « Je suis crucifié avec Christ. Christ vit en moi. »

Le boire et le manger sont des choses spirituelles. Cela signifie demeurer « en Christ » et est lié à l'accomplissement de la volonté du Père dans chaque partie de notre vie. Mais la question qui se pose ici est la suivante : Voulons-nous vraiment vivre ? N'oublions pas que nous ne " vivons " en vérité que si nous accomplissons la volonté de notre Seigneur, si nous permettons au Seigneur Jésus d'être notre Vie, en Lui obéissant parfaitement. Notre volonté est une volonté corrompue. Les désirs personnels sont toujours corrompus. Nous sommes chair. Mais il ne doit rien y avoir de tout cela « en Christ ». Le péché a été traité et jugé à la Croix. C'est là qu'il a été démontré que l'humanité parfaite du Christ a été préservée et exempte de toute corruption jusqu'à la fin. Maintenant, cet Agneau parfait de Dieu est donné pour nous. Nous sommes autorisés à le recevoir, à demeurer en lui. Celui qui a accompli entièrement la volonté de Dieu demeure en nous. C'est ainsi que nous grandissons. Manger sa chair et boire son sang signifie grandir en Lui afin que Sa puissance en nous devienne manifeste. Il grandira, et doit grandir, jusqu'à ce que nous soyons transformés à Sa ressemblance, jusqu'à ce que Son image soit visible en nous.

Quel est le but de Dieu pour nous ? Le Seigneur Jésus a dit que la volonté du Père était « d’accomplir Son œuvre ». Quelle était cette œuvre ? Regardons une fois de plus le chapitre 4 et le besoin de cette femme de Samarie. Elle ne connaissait pas la vraie vie. Lorsqu'elle est arrivée au puits, elle était dans un grand besoin. Amenée à s'entretenir avec le Seigneur au sujet de la vie, elle a fini par voir que le Christ était la Vie. « Celui qui croit en Moi a la vie éternelle ». Et la femme crut. Lorsque les disciples revinrent de la ville, ils trouvèrent le Seigneur Jésus merveilleusement renouvelé. Il était pleinement satisfait, car Il avait accompli la volonté du Père. Quelle était cette volonté ? Elle consistait à donner la Vie à tous ceux que le Père Lui avait donnés.

L'œuvre de Dieu est d'amener les pauvres âmes à connaître la Vie en Christ. Lorsque nous accomplissons notre ministère en étant des canaux de Vie pour les autres, nous découvrons rapidement que cela est plus satisfaisant que toute autre chose. Si vous avez conduit une âme au Christ, vous savez ce que signifie la satisfaction. Porter la Vie divine aux âmes nécessiteuses remplit le cœur d'une telle joie et d'une telle satisfaction que les désirs terrestres s'évanouissent. Cherchons à conduire les pauvres pécheurs au Christ, car lorsque nous aurons accompli cette tâche, nous saurons ce qu'est la vraie Vie, une vie d'obéissance parfaite à Dieu, consacrée à la volonté du Père. Telle était la loi de vie du Seigneur Jésus. C'est la Manne cachée, la subsistance secrète de notre vie. Ceux qui ne connaissent pas le Seigneur n'en savent rien. Mais celui qui vit du Christ connaît cette nourriture. Il sait que faire la volonté de Dieu, c'est la vie. Plus nous obéissons à cette volonté divine, plus les fleuves de Sa Vie couleront en nous. Recherchons cette nourriture que le monde ne connaît pas, mais dont le Seigneur a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. »

« Car nous sommes Son ouvrage, créés dans le Christ pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées, afin que nous marchions en elles » (Eph. 2:10).