L'Immensité de Sa Puissance

par T. Austin-Sparks

Chapitre 3 - La Puissance à l’Oeuvre dans la Souffrance

Nous poursuivons l'étude de cette grande phrase de l'apôtre Paul, « l’immensité de sa puissance ». Je vous demande maintenant de vous reporter au livre de Daniel et de relever une phrase qui revient trois fois : « Au commencement de tes supplications, l'ordre a été donné, et je suis venu te l'annoncer, car tu es très aimé (marge, hébreu littéral : « tu es du nombre des choses précieuses ») ». (Dan. 9:23). « Il me dit : Daniel, homme bien-aimé » (Dan. 10:11). « Ô homme bien-aimé » (Dan. 10:19).

Il n'y a rien, j'en suis sûr, que nous désirerions plus que ce titre repose sur nous, que le Seigneur puisse s'adresser à nous de cette manière : « Tu es parmi les choses précieuses, bien-aimé ». Mais peut-être avons-nous le sentiment que nous ne pourrons jamais y parvenir, principalement parce que nous n'avons pas les qualités qui caractérisent l'homme auquel ces mots s'adressent ; et Daniel était certainement un homme aux belles qualités, d'un caractère indubitablement élevé. Il y a beaucoup de choses vraiment louables chez lui, mais si vous considérez toute cette affaire, avec Daniel et ses trois compagnons au centre de la situation, je pense que vous arriverez à la conclusion, et à juste titre, que l'approbation Divine n'était pas due à des qualités naturelles chez eux. Certes, le Seigneur a tenu compte de certains aspects de leur personnalité, mais il s'agissait essentiellement d'aspects spirituels et non naturels.

Mais plus encore, cette merveilleuse façon de s'adresser à Daniel allait bien au-delà de ce que l'homme était lui-même, même sur le plan spirituel. Elle concernait principalement et avant tout le but qu'il servait. Elle avait à voir avec la position dans laquelle il se trouvait par rapport aux intérêts du Seigneur. Il était précieux pour le Seigneur en raison de la chose très précieuse à laquelle il était lié et dans laquelle il servait le Seigneur. Un éclair de lumière sur ce point vient de la fin de toute cette affaire. Comme nous l'avons vu, l'enjeu de la vie de Daniel était le retour de captivité d'un reste. La dernière chose dite au sujet de ce reste dans l'Ancien Testament est la suivante : « Ceux qui craignaient l'Éternel se parlèrent l'un à l'autre ; l'Éternel écouta et entendit, et un livre de souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui craignaient l'Éternel et qui se souvenaient de son nom. Ils m'appartiendront, dit l'Éternel des armées, ils m'appartiendront, au jour que je ferai » (Mal. 3:16,17). Une autre version dit : « Ils seront mon trésor particulier », « mon trésor particulier parmi les choses précieuses », ou les choses les plus précieuses, et cette préciosité de Daniel, ce caractère bien-aimé de Daniel avait donc plus à voir avec les intérêts particuliers du Seigneur qu'il servait qu'avec lui-même et ses mérites personnels. Nous ne nous moquons pas, bien sûr, de la grandeur de l'homme devant Dieu et de ses qualités spirituelles, mais les paroles du Seigneur à son égard - « Tu es très aimé », « O homme très aimé » - dépassaient l'homme pour s'appliquer à son ministère, à son ministère auprès du Seigneur. Cela élargit le champ d'action, n'est-ce pas, et semble au moins suggérer qu'il y a une chance pour nous.

Vous pouvez penser beaucoup de choses de ces quatre hommes, et vous ne pourrez pas en penser trop, mais avec tout ce qu'ils représentent, nous devons noter que ce qu'ils avaient était donné par Dieu, et le Seigneur a donné à Daniel une sagesse supérieure à toutes les autres, et le Seigneur a donné aux trois la sagesse et la discrétion. Tout cela venait du Seigneur, quoi qu'il en soit de leur vie personnelle et de leurs capacités. Mais lorsqu'il s'agit de servir le Seigneur dans ce qui est à tout moment le plus proche de Son propre cœur, alors la porte nous est ouverte, à tous. Tout ce qu'il faut faire, c'est chercher à connaître et à découvrir ce qui est le plus proche du cœur du Seigneur à un moment donné. De toutes les choses que le Seigneur peut désirer, quelle est celle qui est la plus proche de Son cœur, quelle est la chose qui se rapporte à ce moment particulier le plus précieux pour le Seigneur ? Nous pouvons étendre notre service au Seigneur sur une zone très large et embrasser un très grand nombre d'activités, mais il y a toujours quelque chose qui est beaucoup plus proche du cœur de Dieu que le général ; il y a toujours le particulier. J'espère que nous verrons un peu de quoi il s'agit avant de terminer. En fait, je pense que nous devrions déjà l'avoir vu. L'immensité de Sa puissance se rapporte à un objet particulier, non seulement à l'église en tant qu'elle a été amenée à l'existence, mais aussi en tant qu'elle se trouve dans la position que Dieu a éternellement choisi qu'elle occupe, et dans la condition dans laquelle Il désire qu'elle se trouve. Laissons cela pour un moment et travaillons sur ce sujet d'un autre point de vue.

Le livre de Daniel est généralement considéré comme un livre d'histoire et de prophétie. Je suppose que pour la plupart des gens, il suffit de mentionner le livre de Daniel pour qu'immédiatement leur esprit évoque des représentations d'une grande image et d'empires mondiaux, puis d'un grand nombre d'animaux très laids et horribles, et des temps des païens, etc. L'ensemble se résout immédiatement en l'un des principaux documents sur la prophétie historique. Il se peut que tout cela soit juste ; peu de gens sont d'accord sur la façon dont c'est juste, mais c'est peut-être vrai. En effet, il s'agit d'un livre de prophétie. Mais la vérité est que ce Livre peut être étudié, connu et devenir même fascinant sur le plan de la prophétie et de l'histoire sans que cela ait le moindre effet spirituel sur ceux qui se font un devoir de connaître ce qu'il contient. Ce qui n'est pas reconnu, c'est qu'il n'y a jamais eu d'accomplissement de la prophétie sans instrument de souffrance, et qu'il n'y en aura jamais. La prophétie n'arrive pas par hasard, bien qu'elle doit arriver, il faut qu'elle arrive. Il doit y avoir un pont entre la prophétie et son accomplissement, un pont qui supporte la tension et la charge jusqu'à l'accomplissement. Il doit y avoir un médiateur qui se tient dans l'intervalle et souffre pour l'accomplissement de la Parole de Dieu. En un mot, il faut qu'il y ait quelque part un serviteur souffrant lié à la Parole de Dieu. « Moi, Jean, j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus » (Apoc. 1:9).

Le livre de l'Apocalypse est un autre livre qui fait partie des grands livres prophétiques de la Bible et qui est si souvent étudié du point de vue de l'accomplissement ou de l'imminence de l'accomplissement de la prophétie, et ce point est chaque fois négligé, que cet accomplissement semble peser sur un instrument, un vaisseau, un serviteur, avec un poids énorme de souffrances et de conflits. Ce serviteur accomplit réellement la prophétie. C'est la plus grande vérité du livre de Daniel ; sans Daniel et ses compagnons, rien ne serait arrivé. Cela ne se serait pas produit au hasard. Nous avons lu : « O homme bien-aimé », « tu es bien-aimé ».

Regarde le contexte. « Au commencement de tes supplications », cela revient à cela, la réponse a été donnée, mais il y a eu un conflit terrible dans l'invisible, dont Daniel n'a rien su, si ce n'est qu'il a enregistré un impact terrible sur son esprit, qui l'a presque écrasé. Les eaux ont failli lui passer au-dessus de la tête. Il se passait quelque chose parce qu'il se tenait dans l'intervalle - pour l'accomplissement de quoi ? La parole du Seigneur par la bouche de Jérémie. La parole de l'Eternel, prononcée par Jérémie, le dit clairement (2 Chron. 36:22). Il doit y avoir un instrument qui participe aux souffrances du Christ pour l'amour de son corps, qui est l'Eglise. Tel est le principe. Tout cela doit être forcé, pour ainsi dire, à travers le cœur même de quelqu'un qui est en sympathie avec le dessein de Dieu et qui souffre avec Dieu pour ce dessein. Il ne s'agit pas toujours d'un individu. S'il est vrai que Daniel semble avoir porté le poids le plus lourd, il s'agissait d'un noyau, d'un groupe, d'une communauté. C'était collectif et communautaire, et il se peut qu'une compagnie soit le vaisseau qui passe à travers elle dans le but de Dieu, et si Dieu trouve un tel peuple sur cette terre, ce peuple et tous ceux qui le composent, sont particulièrement précieux pour le Seigneur - très aimés.

L'histoire de Daniel et de ses amis présente deux aspects. Il y a ce que nous appellerons le côté négatif, bien qu'il ait été tout sauf négatif si nous considérons le négatif comme neutre ou passif, mais pour notre propos nous l'appellerons le négatif, et le positif, ou d'un côté le refoulement. Vous remarquez comment le livre commence. Daniel et ses amis avaient à cœur de ne pas se souiller avec les mets du roi, et ils prièrent le chef des eunuques du roi de ne pas les obliger à prendre part aux mets de la table du roi et de leur donner un repas très simple. Dieu veuille qu'il y ait plus d'hommes comme le chef des eunuques. Il leur dit : « Vous savez que vous allez mettre ma tête en péril si j'accède à votre désir. Ma vie est en jeu dans cette affaire avec le roi. Je cours un risque énorme en prenant parti pour vous dans cette affaire ». Et pourtant, il l'a fait. Il y a beaucoup de gens qui marchent au milieu de la route, qui font des compromis, qui s'assoient sur la clôture (quelle que soit l'expression que vous voulez utiliser) et qui ont peur des conséquences de prendre parti pour ce qui représente le dessein de Dieu dans toute sa plénitude. Ils veillent à leur propre réputation et pensent à l'effet que cela aura sur eux. Mais cet homme, en tout cas, est tombé du bon côté, et il serait bon qu'il y en ait davantage qui courent le risque de perdre leur tête pour être du côté du dessein le plus complet de Dieu.

Maintenant, ils ont décidé de refuser la viande du roi, de s'abstenir de manger de ses mets délicats, et ils ont exécuté cette décision. Cela semble être le côté négatif. Bien sûr, c'était très important. Le principe était le suivant : « afin qu'ils ne se souillent pas ». Les choses elles-mêmes n'étaient pas mauvaises. Le vin n'est pas mauvais, il a été créé par Dieu, et les autres aliments ne sont pas mauvais, mais vous voyez qu'ils se trouvaient dans un royaume d'idolâtrie. C'était la nourriture du pouvoir et de l'autorité de l'idolâtrie. Les animaux à manger n'étaient jamais mauvais jusqu'à ce qu'ils soient offerts aux idoles, et c'est alors qu'ils l'étaient ; ils changeaient complètement de royaume. Mais c'est ici que Daniel et ses amis ont tracé la ligne de démarcation pour éviter d'être souillés. C'est une chose très importante, un principe très important si nous voulons servir les intérêts les plus élevés, comme nous avons essayé de le souligner, qu'il n'y ait pas un seul point où il y ait une alliance avec ce qui n'est pas de Dieu, mais de l'ordre de Satan. Tel est le principe. Il n'est en aucun cas négatif. Mais pour notre propos, nous l'appelons négatif : le fait de s'abstenir, de refuser, de se retirer.

Il y a le côté positif, l'autre côté, c'est-à-dire le soutien céleste lorsque vous suivez ce cours, quoi que cela puisse signifier. Et pour nous aujourd'hui, cela signifie beaucoup plus que ce que nous mangeons et buvons littéralement et physiquement, qui appartient à cet autre royaume avec tout son éclat, son or, son attrait, son avancement et ses réputations à faire, et toutes les satisfactions de l'âme qui peuvent provenir de cette grande Babylone. Le fait d'être avec Dieu dans son but essentiel et suprême ouvre la porte à quelque chose de très positif : le soutien du ciel lui-même.

Une puissance mystique et cachée était à l'œuvre dans la vie de ces hommes. Il ne suffit pas de dire que si quelques personnes de plus suivaient leur exemple et vivaient selon un régime plus simple, elles seraient en meilleure santé. Ce n'est pas suffisant. Bien sûr, cela a été dit à ce sujet. Si seulement vous adoptiez un régime végétarien, si vous viviez plus simplement et si vous évitiez tous ces luxes, vous seriez en bien meilleure santé. Ce n'est pas suffisant. Il y avait une puissance cachée à l'œuvre dans le ciel qui gouvernait toute cette affaire, de sorte qu'ils n'étaient pas seulement, parce qu'ils s'abstenaient de ces choses, meilleurs en chair et en os à la fin du temps que tous les autres qui se faisaient plaisir, et qu'ils l'auraient été s'ils s'étaient fait plaisir.

Il y a ici quelque chose d'un secret qui parle d'un grand principe : le ciel s'occupera de ceux qui ont un pouvoir excessif, un pouvoir qui dépasse le pouvoir de la nature, les ressources terrestres et les avantages du monde. Le ciel vient s'occuper d'eux, afin qu'ils ne soient pas maigres, gaspillés, misérables et malheureux, simplement parce qu'ils sont chrétiens - moins heureux, moins satisfaits que les gens du monde ne le sont avec leur monde. Il n'est pas nécessaire d'être comme cela, mais de tels chrétiens peuvent s'épanouir, se nourrir des ressources célestes, être bien mieux lotis et le savoir que ceux du monde. Le ciel se place du côté de ceux qui se placent entièrement du côté de l'intérêt suprême de Dieu. La subsistance et la continuité de ces hommes ne sont rien moins que miraculeuses - et je ne me réfère pas seulement à leur résolution initiale concernant le manger et le boire, je veux dire tout au long de leur témoignage, leur subsistance. Ils sont passés par le feu sept fois chauffé, par la fosse aux lions, par toutes les menaces et les difficultés, les souffrances, les épreuves et les adversités et tout ce qui devait être surmonté, et ils sont sortis à la fin comme ils l'ont fait. C'est tout à fait merveilleux. Il suffit de prendre Daniel 1:21 et de lire : « Daniel persévéra jusqu'à la première année du roi Cyrus ».

Qu'est-ce que cela signifie ? Il a traversé trois règnes pour en arriver à un quatrième : le règne de Nabuchodonosor, de Belschatsar, de Darius et le règne de Cyrus, en dépit de la détermination de l'enfer à en finir rapidement avec lui et ses compagnons. Le ciel les soutenait et s'occupait d'eux, et ils ont été soutenus et ont continué à vivre et à être en bonne santé. C'est l'histoire.

Mais elle peut être traduite, et grâce à Dieu, elle est traduite en expérience spirituelle. Un instrument pour le dessein le plus complet de Dieu ; avoir un tel peuple signifie qu'il est impliqué dans quelque chose qui est encore plus grand que les afflictions physiques de Daniel et de ses compagnons. Les épreuves spirituelles sont toujours plus grandes que les épreuves physiques. L'agonie de l'âme est toujours plus grande que l'agonie physique. Si notre âme est en paix et si notre esprit est fort, combien plus nous pouvons supporter les épreuves physiques. Je pense que certains d'entre vous savent de quoi je parle, de ce à quoi nous participons si nous sommes liés au Seigneur pour Ses pensées et Ses objectifs les plus complets concernant Son Fils. Oh oui, les feux sont chauffés au septième degré, il y a des lions, oui, des lions. Paul en savait quelque chose. « J’ai combattu avec des bêtes à Éphèse » (1 Cor. 15:32). Nous ne savons pas exactement ce qu'il entendait par là en ce qui concerne les lions, s'il s'agissait de vrais lions dans l'arène éphésienne ou si c'était une métaphore. Ce que nous savons, c'est qu'il a mené un terrible combat pour l'Asie, au cours duquel il a désespéré de vivre. Oui, des lions, et ces souffrances.

C'est le côté positif : bien que cela soit terriblement et terriblement vrai, il y a ce soutien, puis-je utiliser le mot soutien mystique, alors que si l'ennemi et la puissance de Satan et tous ses émissaires et le monde et (ce qui est dommage) de nombreux chrétiens et le système chrétien avaient pu faire ce qu'ils voulaient, nous serions finis depuis longtemps, car ils n'ont reculé devant rien pour y parvenir. C'est vrai. Vous vous heurtez à quelque chose d'énorme lorsque vous vous trouvez en plein dans le dessein de Dieu, et pourtant, en dépit de tout, Daniel a continué. Le ciel vous soutient secrètement pour que vous continuiez, et votre continuation n'est rien de moins qu'un miracle. Parfois, la poursuite semble impossible, mais vous continuez. La survie est un merveilleux témoignage.

C'est vraiment ce que je trouve de précieux dans le livre de Daniel. La restauration de l'Empire romain ne m'intéresse pas tellement. Que nous soyons ici pour le voir ou non, si cela se produit, c'est d'une importance secondaire, mais ce qui nous touche ici, c'est qu'en étant avec Dieu pour toute Sa volonté et en rencontrant toute l'opposition qui peut être lancée contre nous, Dieu nous soutient chaque jour. C'est ce qui compte, et nous survivons, mais nous faisons plus que survivre. Nous sommes soutenus. N'est-ce pas merveilleux, le soutien Divin ?

C'est réel, le merveilleux soutien de Dieu pour poursuivre ce qui est précieux pour Lui. Il le fait. Ce n'est pas à cause des capacités des instruments utilisés. C'est le ciel. C'est la seule explication et la seule réponse. Que sommes-nous, après tout ? Lorsque la vérité est connue, nous sommes là où nous avons dit que Moïse et Jérémie étaient dans le message précédent : « Seigneur, tu t'es trompé d’instrument » . Rien ne justifie que nous soyons dans la position où nous sommes, et pourtant Dieu ne nous lâche pas. Il nous soutient. Tel est le message positif.

Pour être « bien-aimé de Dieu », il ne fallait pas, et il ne faut pas, être exempt de souffrance. C'est la question qui se pose souvent. « Ô homme très aimé ». Comment le sais-tu ? Il n'y a rien à l'extérieur qui le prouve. Daniel est jeté dans la fosse aux lions, avec toute la haine et l'animosité qui l'entourent, et pourtant il est toujours là au moment où il y est jeté, un « homme très aimé ». Les trois dans la fournaise ardente, alors qu'ils y sont jetés, alors qu'ils sont destinés à y être jetés, le point de la menace énorme, et tout ce que cela signifie, et pourtant ils sont toujours, « des hommes très aimés ». Vous voyez ce que je veux dire. Le fait d'être précieux pour le Seigneur, d'être très aimé du Seigneur parce que nous servons le Seigneur dans un domaine qui lui tient à cœur ne signifie pas que le Seigneur nous préserve de la souffrance. Nous pourrions naturellement penser que c'est ce qui s'ensuit et que, par conséquent, il nous donnera du bon temps, il nous protégera, il nous sauvegardera, il ne nous permettra jamais de souffrir de telle ou telle manière. Cela semble être une telle contradiction. Aimé, très aimé, et pourtant très souffrant. Eh bien, cela dépend entièrement de la question de savoir si les souffrances sont liées au dessein de Dieu.

Il y a des souffrances qui sont des souffrances correctives pour nos fautes. Elles sont aussi par amour, liées à l'honneur et aux intérêts du Seigneur, mais il y a ces souffrances qui n'ont rien à voir avec nous-mêmes. Notez-le bien. Il y a des moments où il faut revenir au Seigneur et dire : « Seigneur, si je souffre du péché, pourquoi le Christ a-t-il souffert pour mon péché ? Pourquoi le Christ a-t-il souffert pour mes péchés si je dois souffrir pour eux ? » C'est la seule façon de couper l'herbe sous le pied de l'œuvre accusatrice du diable, et le Seigneur vous dira : « Eh bien, tu vois, il y a deux domaines de souffrance. Le premier est que tu t'es mal comporté, que tu l'as su et que tu as persisté bien que tu l'aies su, et que tu as dû être corrigé. C'est mon amour et ma fidélité envers toi. C'est une forme de souffrance. Mais souviens-toi qu'il y a un autre domaine de souffrance qui n'a rien à voir avec ton péché. C'est à cause de ta relation avec Mes intérêts, et Satan sait tout cela et il afflige. Je pourrais délivrer en empêchant, mais je choisis de montrer l'immensité de ma puissance en te gardant, en te soutenant et en te faisant sortir de tout ce que Satan peut faire, enfin triomphalement ». « L’immensité de Sa puissance ». Elle agit par la souffrance.