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Néhémie

par T. Austin-Sparks

Chapitre 1 - Les Conditions au Temps de la Fin

Le Seigneur a depuis quelque temps mis sur mon cœur le message de ce livre de Néhémie, et je crois le moment venu où ce message doit être présenté de nouveau à Son peuple. Je pense qu'il y a dans ce livre ce qui peut toucher le besoin de l'heure actuelle d'une manière très réelle; car c'est en vérité un temps où le peuple de Dieu a besoin de secours, pour résister à l'activité redoublée de l'ennemi, qui cherche à faire sortir les enfants de Dieu de la place où le Seigneur a, en eux et par eux, tout ce que Son cœur désire, ou qui veut les empêcher d'arriver à cette position divine. Nous nous occuperons dans cette première partie du message de quelques principes essentiels, qui gouvernent le livre de Néhémie.

Le premier de ces principes, est que ce livre représente une activité au temps de la fin. Nous savons qu'il relate le dernier fragment de l'histoire écrite que nous ayons, avant d'arriver au Nouveau Testament. Je ne sais si vous avez été suffisamment impressionnés par cela, mais c'est réellement un fait frappant, que le fragment suivant de l'histoire, rapportée dans le canon de l'Écriture Sainte tel que nous l'avons, soit les évangiles et tout particulièrement l'évangile selon Luc. Ce que nous avons ici est donc, en ce qui concerne l’ancienne dispensation, une activité en un temps de la fin. Le contenu de ce livre représente ce que Dieu fit à la fin de cette dispensation ; il fait donc comprendre ce que doit être l'activité de Dieu en un temps de la fin. Il nous montre les choses que le Seigneur accomplit en ce temps de la fin.

Il y a une deuxième chose qui accompagne la première, c'est que, du commencement à la fin, le livre de Néhémie est lié à la venue du Seigneur. Luc introduit immédiatement le Seigneur Jésus, que nous trouvons dans le temple, entouré des quelques uns qui représentent le reste, le résidu, ceux qui ont passé de l’ancienne dispensation à la nouvelle, pour y reprendre le témoignage. Ce témoignage était, en effet, représenté par un très petit nombre, lorsque parut le Seigneur Jésus ; il y avait Siméon et Anne, et quelques autres, qui attendaient la consolation d'Israël, le Christ du Seigneur. On les trouve, avec l'évangile selon Luc, auprès du Seigneur, dans Sa Maison; et puisque ce récit est le premier fragment de l'histoire que nous ayons après celui de Néhémie, nous voyons le lien qui unit ces deux livres; c'est la venue du Seigneur.

Nous avons, en rapprochant ces deux choses, un fondement posé, quant à la valeur permanente de ce livre de Néhémie ; c'est une activité en un temps de la fin, qui est liée à la venue du Seigneur.

Nous considérerons maintenant ce livre de Néhémie, pour y relever en quelques observations ce que nous pouvons appeler sa typologie, c'est à dire, ses éléments et ses caractères typiques. Il nous faut, en réalité, joindre à celui ci un autre livre, celui d'Esdras, car les deux ne font qu'un. Esdras et Néhémie, dans les Écritures hébraïques, n'étaient pas séparés, mais l'un était regardé comme le complément de l'autre. Dans Esdras, nous le savons, c'est la Maison de Dieu qui est en vue ; dans Néhémie, nous avons l'enceinte, la muraille de Jérusalem ; et ces deux choses nous parlent du témoignage du Seigneur, ici bas sur la terre.

L'Ordre Divin : l'Autel, la Maison, la Muraille

C'est dans Esdras qu'est introduit cet ordre. La première action, dans l'ordre des choses, c'est le rétablissement de l'Autel, du grand Autel, sur ses fondements : « Et ils établirent l'autel sur son emplacement. », Esdras 3 :3.

Puis, après que l'Autel eut été rétabli à sa place, la Maison de Dieu fut édifiée. Et plus tard, après que la Maison de Dieu eut été achevée, la Muraille fut reconstruite. Ce sont là les trois phases de l'ordre divin. Nous avons premièrement l'Autel, qui est le symbole de la Croix, et qui est fondamental pour toute l'activité divine; puis nous avons la Maison, qui est le type de l'Église, et qui ne peut être édifiée que lorsque la Croix est positionnée et a toute sa place. Il est important que nous ayons l'aspect des choses en même temps que leur ordre. La Maison est ici présentée dans le sens que lui donne Dieu, quant à ce qu'elle est pour Dieu et à ce qu'elle est en elle-même. Nous avons ensuite la Muraille, qui est le témoignage au point de vue de l'homme, à l'égard du monde. C'est là l'ordre et l'aspect des choses. Reprenons-les dans leur ordre : l'Autel – la Croix, fondamentale pour toute les activités divines; la Maison l'Église, qui découle de la Croix, qui en résulte, dans son aspect divin et quant à ce qu'elle est en elle-même; et puis la Muraille, qui est le témoignage de la Croix et de la Maison, extérieurement, à l'égard de l'homme et du monde.

La Croix – La Victoire Fondamentale

Nous remarquerons que la Croix est présentée ici comme une délivrance fondamentale de toutes les puissances hostiles. Cela ne signifie pas que les puissances hostiles aient cessé d'exister, ni qu'elles cessent de troubler. Elles ne sont pas anéanties par la Croix ; elles restent encore très en évidence. Mais il y a dans la Croix un facteur qui représente une délivrance fondamentale des puissances hostiles. Il nous est dit que les enfants d'Israël rétablirent l'Autel sur son emplacement « Car la terreur des peuples de ces contrées était sur eux. », Esdras 3 :3.

C'est donc la crainte qu'ils avaient des peuples qui les avait poussés à faire ce pas. Autrement dit, cela signifie, cela implique, que la Croix – l'Autel – était la base de leur sécurité, de leur salut et de leur délivrance, à l'égard des peuples hostiles qui les entouraient. La Croix est fondamentale pour la délivrance. Les puissances ne cesseront pas de nous troubler; l'antagonisme de l'ennemi ne sera pas réduit à néant; nous pourrons subir beaucoup d'attaques, de coups et d'assauts, mais il y a dans la Croix cette chose fondamentale, qui parle de sécurité, de salut et de délivrance. Par la Croix, dit l'apôtre, le Seigneur a triomphé : « Il a dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la croix . », Colossiens 2 :15. Dans la Croix, nous avons la chose fondamentale.

La Maison – L’Ordre Céleste

La Maison est un ordre céleste établi dans le peuple du Seigneur. C'est l'œuvre qui résulte de la Croix, qui découle de la Croix; car là, où la Croix n'a pas accompli son œuvre, il n'y a aucune place pour ce qui est céleste. L'épître aux Éphésiens nous voit dans les lieux célestes, où nous avons été vivifiés avec Christ, et ressuscités, et où Dieu nous a fait asseoir; mais il n'y a que ceux qui sont morts qui peuvent être vivifiés. La Croix met donc de côté ce qui est de la terre et de l'homme ; et c'est pourquoi la Maison de Dieu, qui vient après la Croix, représente un ordre céleste, qui n'a rien de l'homme, établi dans le peuple du Seigneur .

La Muraille – Le Témoignage Extérieur

Ensuite, c'est la Muraille qui détermine le témoignage du Seigneur, sa séparation d'avec le monde et d'avec ceux qui sont de simples professants. Si l'on me demandait de définir ici le témoignage, je dirais que c'est le témoignage de ce qui est en vie de résurrection. Ces murailles ont été relevées. Elles parlent de ce qui a été retiré de la destruction, de la désagrégation et de la mort, pour être reconstitué. Mais elles sont, de manière frappante, en association avec les cieux, et ce qu'elles représentent de façon prééminente, c'est un caractère distinctif. Il y a dans le témoignage une distinction, qui est représentée par ce qui a été relevé, ce qui est en vie de résurrection. Il y a une différence énorme entre cela et ce qui est mort, ce qui a été et qui n'est plus. Le témoignage de la vie de résurrection et de sa nature, c'est quelque chose de très distinct. La Muraille représente ainsi une distinction du témoignage, caractérisée par ce qui est ressuscité et ce qui est des cieux.

Nous avons montré tout cela de manière générale et en matière d'introduction ; nous pouvons maintenant nous arrêter plus longuement sur le livre, et nous prendrons comme premier sujet de considération les choses telles qu'elles étaient, lorsque Néhémie arriva à Jérusalem. Nous suivrons ensuite Néhémie lui-même, qui est l'instrument de la restauration; et nous verrons enfin le chemin de cette restauration. Je pense cependant que nous ne pourrons que montrer les choses telles qu'elles étaient. Chaque trait sera en lui-même, j'en suis persuadé, un jugement pour nos cœurs, et pour notre temps. J'aimerais dire ici, en forme de parenthèse, que je n'ai aucunement pour objet d'accumuler simplement des vérités ou des faits bibliques, en un message, une méditation de plus; non, ce que je désire réellement, c'est que le Seigneur trouve en ces temps de la fin ce qu'Il cherche et que, à mesure que nous considérerons ces différents points, le Saint Esprit nous touche intérieurement quant à ces choses, pour l'accomplissement de Son propre dessein.

Les Choses telles qu'elles Étaient

Si nous revenons maintenant à ce livre et que nous le lisions soigneusement, en marquant les choses qui représentent les conditions au temps de Néhémie, nous verrons qu'il nous y est présenté un état de choses déplorable. Premièrement, le pur témoignage de la Maison de Dieu a été détruit. Les choses auxquelles avait résisté Esdras s’étaient répétées et renouvelées. Ce beau mouvement qui nous est raconté dans le récit d'Esdras, ce rétablissement de la vérité en ce qui concerne la Maison de Dieu, cette mise de côté de tout ce qui était contraire à ce témoignage et à cette Maison, tout cela s'est effondré ; et les anciens maux ont relevé la tête ; de nouveau le témoignage est en état de faiblesse et d'inefficacité. Si nous lisons le livre de Néhémie en ayant Esdras comme arrière-plan, en gardant Esdras vivant dans notre esprit, avec tout ce qui est lié à lui, nous serons étonnés et frappés de voir, qu'aux jours de Néhémie, tout cela semble ignoré et ne vient à la lumière que lorsque Néhémie paraît sur la scène, pour établir ce qui est selon la pensée de Dieu. Il en est toujours ainsi. Nous ne reconnaissons jamais ce qui est du malin et ce qui est contraire à la volonté de Dieu, avant de nous déclarer de tout notre cœur pour Dieu; c'est alors que nous découvrons des choses dont nous n'avions pas soupçonné l'existence auparavant. Ces choses sont latentes; elles sont cachées; elles se continuent tranquillement, arrêtant et étouffant la vie des enfants de Dieu, détruisant le témoignage du Seigneur; et elles ne manifestent leur vie et leur activité, que lorsque quelque chose de positif pour Dieu se lève au milieu d'elles.

Oppression

Voyons quelques-unes de ces choses. Beaucoup d'enfants de Dieu, de Juifs, devrions-nous dire pour parler historiquement, avaient été vendus en esclavage parmi leurs propres frères. Parmi le peuple de Dieu, les uns faisaient des autres une marchandise; ils recherchaient leur propre bien et leur profit aux dépens de leurs frères; ils se maintenaient dans leur propre position par l'humiliation et la dégradation de leurs frères. Et je suis loin d'être certain que cela n'ait pas une contre-partie spirituelle. Je ne sais ce que feraient certaines personnes, si elles n'en avaient pas d'autres sur lesquelles elles peuvent dominer, et si elles ne pouvaient faire tourner l'héritage même de Dieu à leur propre bien et à leur profit. Cela se fait depuis les formes simples jusqu'aux extrêmes. Cela peut se faire dans la simple forme de cette critique profane et peu aimable, qui trouve place parmi le peuple du Seigneur et qui, après tout, implique le fait que nous nous sentons meilleurs que les autres, et que nous nous élevons à leurs dépens. Je me demande combien de notre critique à l'égard des autres n'a pas secrètement ce mobile. Oh! cet éternel, ce continuel « mais », qui exprime toujours une réserve !

« Vous savez, ils aiment le Seigneur , mais... », « Ils sont réellement zélés pour le Seigneur, mais... », « L'on ne peut dire que du bien d'eux, mais... ». Et ce « mais » paraît plus grand que tout le bien, et le sape. Il y en a tant parmi nous qui employons ce « mais », qui sont poussés à le faire par un esprit de jugement supérieur, par l'orgueil. Je veux dire ceci, c'est que trop souvent, nous faisons paraître les autres petits, afin de nous élever nous-mêmes ; et nous gagnons ou essayons de gagner notre supériorité, notre position, notre influence, par cette forme de l'orgueil qui fait du tort aux enfants de Dieu. Cela peut être une simple illustration de ce qu'est l'oppression spirituelle. Toute la force des exhortations du Nouveau Testament appuie dans la direction contraire: mettre les autres au-dessus de nous-mêmes, les considérer toujours comme meilleurs que nous-mêmes, voilà leur accent. C'est la direction opposée. Cela est très dur pour la chair. Et nous voyons pourquoi nous devons insister sur ce fait : si le témoignage d'une chose céleste dans la Maison de Dieu doit être maintenu en plénitude et en lumière, la Croix doit venir avant tout et aller droit à la racine de cet orgueil, de cette arrogance, de cette présomption subtile, de ce contentement de soi, de cet « humble » esprit critique, qui est le nôtre et qui n'est après tout que l'essence même de l'orgueil. Il peut se manifester de beaucoup d'autres manières et il le fait; il peut dominer sur l'héritage de Dieu; il peut prendre une position, et faire des privilèges et des possibilités même de service une occasion d'élever notre situation. Pour m'exprimer en d'autres termes et selon le Nouveau Testament, c'est ceci: les disciples, avant d'avoir été baptisés du Saint Esprit, étaient des hommes qui cherchaient sans cesse une occasion de s'élever au-dessus de leurs frères, et d'avoir des avantages l'un sur l'autre, d'occuper la première place. Le Seigneur Jésus devait leur dire des paroles sévères : « Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. », Luc 22:27 ; « Car aussi le fils de l'homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir.», Marc 10 :45.

Cela, c'est l'esprit de la Croix. Je pense que nous voyons maintenant qu'il y a là, sans aucun doute, une contre-partie spirituelle, où d'autres deviennent pour nous des moyens de profit, où en un sens spirituel nous vendons nos frères en esclavage pour notre propre avantage.

Insolvabilité

Une autre chose qui ressort dans ce livre, c'est que beaucoup d'enfants de Dieu, de Juifs, vivaient dans les dettes, en partie pour avoir fait des emprunts hypothécaires, ou bien pour avoir vendu leurs fils ou leurs filles en servitude. Cela revient à dire qu'ils ne vivaient pas dans leurs propres droits. Ils avaient été réduits à la pauvreté et n'avaient point de ressources à eux; la dignité et l'honneur leur faisaient donc défaut; ils étaient des débiteurs. Cela aussi a sa contre-partie spirituelle. Je me demande, bien-aimés, jusqu'où cela est vrai de nous-mêmes ; mais beaucoup d'enfants de Dieu aujourd'hui ne jouissent pas de leur propre titre; si les choses étaient mises sur une balance, ils seraient trouvés insolvables. Pour exprimer cela plus simplement, combien y en a-t-il parmi nous qui connaissent en eux-mêmes les richesses de Christ, et combien y en a-t-il parmi nous qui sont dans une fausse position, et qui ne vivent que des richesses des autres ? Je veux dire que, si toutes les formes extérieures de secours spirituel nous étaient enlevées, que nous soyons privés des réunions, de la communion fraternelle et de toutes les autres choses, combien y en a-t-il parmi nous qui découvriraient qu'ils vivent vraiment de ce qu'ils possèdent et qu’en fin de compte ils sont absolument indépendants de toutes ces choses ? Tandis que nous pouvons en jouir, y trouver de l'aide, en remercier Dieu, ce ne sont cependant pas les choses de l'extérieur qui constituent notre vie ; c'est notre propre connaissance de la valeur précieuse du Seigneur. Et alors même que tout ce qui est de l'extérieur nous serait enlevé, nous sommes solvables, nous pouvons rester debout et déclarer: « Oui, mais vous ne pourrez jamais m'enlever mon propre héritage ; j'ai un héritage en Christ, qui ne dépend ni des réunions, ni des prédications, ni des messages, ni de rien d'extérieur, mais qui est ma propre vie intérieure avec le Seigneur; je Le connais ». Cela peut précisément être le cas en ce temps de la fin, bien-aimés, que le Seigneur appelle beaucoup de Ses enfants à faire face à des situations comme celle-là, pour qu'ils en arrivent à découvrir eux-mêmes ce qu'ils sont, et ce qu'ils possèdent. Je suis entièrement persuadé que le Seigneur, au temps de la fin, veut que chacun de Ses enfants Le connaisse de manière personnelle, intérieure, afin de posséder en Christ Celui qui lui suffit et qui le satisfait. Toutes les choses extérieures peuvent nous être enlevées et peuvent s'effondrer; elles peuvent disparaître; nous trouvons pour nous-mêmes la plénitude en Christ. Sommes-nous solvables ? Sommes-nous endettés ? Vivons-nous entièrement de ce que d'autres enfants de Dieu ont à nous donner ? Est-ce là notre nourriture ? Ou bien vivons-nous de ce que nous recevons du Seigneur ? S'il en est ainsi, si nous avons quelque chose qui nous appartient en propre, nous aurons quelque chose à donner, et nous ne serons pas dans un état de mendicité, de pauvreté, comme les Juifs au temps de Néhémie. Je suis heureux que Néhémie ait arrêté ce commerce, par lequel les Juifs engageaient et vendaient leurs enfants pour maintenir leur propre vie, et qu'il ait veillé à ce que chacun se tienne devant Dieu, sur ses propres pieds, et à ce que personne ne s'endette plus. C'est là une réflexion spirituelle importante pour le peuple de Dieu, et cela représente un mouvement d'un temps de la fin; car nous avons vécu beaucoup trop longtemps des simples formes extérieures de la grâce, et beaucoup trop peu de ce que le Seigneur Lui-même est pour nous.

La Maison de Dieu Souillée

Ensuite, le Temple avait été profané par les païens et avait été employé pour des besoins séculiers. Je pense que ceci n'a pas besoin d'être appliqué séparément, les deux choses vont ensemble. Lorsque ceux qui ne sont pas de sang pur, par une naissance directe d'en-haut, païens en ce sens qu'ils ne sont pas des enfants nés de Dieu, entrent dans la Maison de Dieu et y prennent une place parmi le peuple du Seigneur, nous verrons bientôt la Maison de Dieu dévier dans la direction d'intérêts et d'usages entièrement contraires à la pensée du Seigneur. Elle est ramenée à ce qui est de la terre; la Maison de Dieu devient une chose terrestre, sortie de sa place. L'ennemi cherche toujours à faire cela. C'est sa stratégie persistante, d'infiltrer parmi le peuple du Seigneur ceux qui ne sont pas réellement nés de nouveau, ceux qui s'infiltrent et s'imposent, qui entrent comme s'ils étaient des enfants de Dieu, mais qui n'en sont pas ; et leur présence a pour résultat d'introduire dans la Maison de Dieu des jugements mondains, des méthodes mondaines, des voies humaines, des pensées humaines, et de l'abaisser ainsi au niveau de la vie inférieure et charnelle. Cela est tenté par l'ennemi avec persistance et trop souvent avec succès, comme l'un de ses coups de maître. Nous voyons certainement cela aujourd'hui, car c'est une chose très largement répandue. Nous avons à peine besoin qu'on nous le rappelle; nous en avons conscience tout autour de nous. Mais Néhémie, qui représente un mouvement de Dieu au temps de la fin, met un terme à cela. Il purifie la Maison de Dieu de ce qui était païen; il veille à ce que la Maison de Dieu soit maintenue selon la pensée de Dieu, et à ce que la pensée de l'homme et les voies de l'homme en soient exclues. Personne ne pensera naturellement que je parle de la Maison de Dieu dans le sens matériel du mot, des églises et des lieux où se réunissent les fidèles. Il pourrait aussi leur être fait une application de ce qui vient d'être dit; je pense cependant au peuple de Dieu, qui est appelé à être pour Lui un peuple céleste, et parmi lequel l'ennemi cherche constamment à introduire des principes charnels, des activités et des énergies naturelles, pour faire redescendre ce témoignage des lieux célestes et en faire quelque chose de terrestre, gouverné par l'homme. Néhémie ne permet pas cela; il s'oppose à cela ; et il représente ainsi ce que Dieu veut avoir au temps de la fin.

Le Sabbat Enfreint

Et puis, le Sabbat était négligé. N'est-ce pas une chose extraordinaire que, après Esdras, le Sabbat ait perdu sa place, qu'il ait été négligé, mis de côté, méprisé, ignoré ? Hâtons-nous de dire que nous pensons maintenant au côté spirituel de cela, à sa contre-partie du Nouveau Testament, et non pas seulement au jour en lui-même. Tandis que nous continuons à remercier Dieu pour le jour du Sabbat, comme un point du temps ici-bas, et tandis que nous y tenons et ne le laisserions pas facilement, nous avons été amenés dans notre compréhension du Sabbat à un niveau beaucoup plus élevé; et nous sommes arrivés à voir que le Sabbat est le type historique de la fin des œuvres de Dieu, le moment où Il entre en Son repos, dans le Seigneur Jésus, que le Sabbat parle d'un accomplissement définitif de toute l'œuvre de Dieu, dans la Personne de Son Fils. Mettez de côté, méprisez, ignorez la finalité de l'activité divine en Christ, et vous perdez votre repos, vous perdez votre paix; vous continuez à errer dans un cercle, dans un désert; vous restez dans le royaume de l'imparfait et de l'inachevé; vous n'êtes pas encore arrivé à vous établir sur cette base que proclament les paroles: « C’est accompli ». L'âme qui saisit spirituellement l'œuvre accomplie de Christ est une âme en repos ; elle est entrée dans le repos de Dieu. Elle est délivrée de la tyrannie du diable, qui cherche toujours à porter l'accusation et la condamnation, et ce bien que l'œuvre finie de Christ déclare qu'il n'y a plus de condamnation. Toute cette introspection inquiète et fiévreuse, cette analyse de soi, cette habitude de tout rapporter à soi, cet état de l'âme jamais en repos, jamais établie, jamais sûre, jamais certaine de rien, tout cela vient de ce que le Sabbat a été négligé. Pour nous, le Sabbat est une Personne, et non un jour; c’est pourquoi chaque jour devrait être pour nous le Sabbat. C'est là, j'en suis persuadé, la signification la plus profonde de ce mot magnifique, que tous nous citons comme un fragment de l'Écriture, un texte : « La joie de l'Éternel est votre force. », Néhémie 8 :10 ; Qu'est-ce que la joie de l'Éternel ? « Dieu... se reposa... de toute son œuvre. », Genèse 2 :2 ; « Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici, cela était très-bon. », Genèse 1 :31.

Et tout cela inclusivement, c'est Christ, dans Son œuvre accomplie par Sa Croix. Dieu a contemplé la nouvelle création en Christ, et Il a dit: « Cela est bon ». « La joie de l'Éternel est votre force. » La finalité de la satisfaction de Dieu est en Christ. Méprisez cela, manquez cela, et vous perdez votre repos du Sabbat, le repos de votre cœur. Il en était ainsi au temps de Néhémie. Mais Néhémie rétablit cela, et un mouvement du temps de la fin représente le retour à la finalité de l'œuvre de Christ, à la plénitude de la satisfaction qu'Il est pour le Père, et il y ramène le peuple de Dieu. Oh! bien-aimés, toute l'importance de cela ne pourra jamais être surestimée, car c'est précisément contre cela que l'ennemi est désespérément opposé. Je vois deux mouvements qui marquent le temps de la fin, et ce sont ceux-ci. D'un côté, l'ennemi cherche à priver les enfants de Dieu de leur repos, de leur assurance, de leur paix, de leur certitude, de leur confiance et, en les enveloppant de doutes, de craintes, d'appréhensions à l'égard des choses, il cherche à leur enlever le terrain de confiance sur lequel reposent leurs pieds. C'est de cette manière que s'avance l'accusateur des frères et, à la fin des temps, sous une forme intensifiée. En opposition à cela, Dieu veut rappeler la plénitude et la finalité de Son œuvre en Christ, établir Son peuple dans Son repos, diriger le cœur de Ses enfants sur Lui, en leur disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir. », Matthieu 3 :17.

« Vous êtes acceptés en Lui, Je suis satisfait. » Tout est en Lui. Ce témoignage du Seigneur Jésus, rapporté au temps de la fin, est un grand facteur à opposer aux efforts de l'ennemi. Néhémie, qu'il soit un homme, ou bien qu'il soit un instrument corporatif de restauration au temps de la fin, doit avoir comme une part, et une part importante, de son ministère, l'établissement du Sabbat dans ce sens.

Manquement quant à la Dîme

Une autre chose ressort de ce livre, comme un aspect de l'état général. C'est que les enfants de Dieu n'observaient pas la question de la dîme, la dixième partie de tout ce qu'ils avaient. Que personne ne pense, lorsque nous mentionnons la dîme, que nous voulions suggérer l'idée que juste le dixième appartient au Seigneur, et que les autres neuf dixièmes nous appartiennent. C'est là une compréhension fausse des Écritures. Le dixième représentait le tout, et était donné pour exprimer le fait que tout était regardé comme étant au Seigneur. C'était une preuve et un témoignage que tout appartenait au Seigneur; et lorsque la dîme était présentée, elle l'était dans cet esprit; la dixième partie de tout est donnée au Seigneur, en témoignage que tout est à Lui, et nous le tenons tout pour Lui, comme c'est de Lui que tout nous vient.

Lorsque nos vies entrent dans ce domaine, il y a une bénédiction divine. Je ne sais pas si vous avez institué la dîme. Cela n'est que le commencement. Vous verrez que, lorsque cela a été bien établi, le Seigneur rend possible quelque chose de beaucoup plus grand, et vous serez surpris de la bénédiction du Seigneur qui nous arrive de cette manière. Et si vous saviez seulement que beaucoup d'enfants de Dieu sont harassés, tourmentés et inquiets, au sujet des moyens, des ressources temporelles, et que leur vie est, dans ce domaine, une chose pénible, pour la simple raison que le Seigneur n'a pas obtenu Sa place! « Honore l'Éternel de tes biens et des prémices de tout ton revenu. », Proverbes 3 :9 ; « Ceux qui m’honorent, je les honorerai. », 1 Samuel 2 :30.

Il y aurait beaucoup de soulagement à la détresse temporelle, si nous reconnaissions seulement la loi du Seigneur, qui demande que nous regardions toutes choses comme Lui appartenant, et si nous veillions à ce qu'Il soit, dès le début, honoré par Sa dîme, par Son dixième. Permettez cette parole, il peut être bien d'y mettre encore l'accent. Dieu a droit sur tout; et notre dixième n'est que notre témoignage initial au fait que tout est au Seigneur, que tout doit être tenu et employé comme Lui appartenant. Néhémie rétablit cela; il rendit au Seigneur Sa place, à l'égard des ressources et des moyens de Son peuple; et cela amène à la prospérité spirituelle et à l'aisance temporelle. Nous nous contenterons d'en rester là pour le moment.

Le Mélange et la Perte du Caractère Distinctif

Ensuite nous trouvons ici que beaucoup d'enfants de Dieu avaient épousé des femmes étrangères, et avaient ainsi perdu leur caractère distinctif. Néhémie détruisit ces unions, et obligea ceux qui avaient ainsi désobéi à renvoyer leurs femmes dans leurs maisons et leurs propres pays, cela pour maintenir un principe divin.

Maintenant, la contre-partie spirituelle n'est pas que ceux qui ont des maris ou des femmes inconvertis doivent les quitter, ils ne doivent pas non plus les négliger bien que je craigne que beaucoup le fassent. Parce que leur mari ou leur femme n'ont pas à cœur les choses du Seigneur, les intérêts du Seigneur, ils vont seuls à de nombreuses réunions, et les abandonnent. Ne tombons pas dans ce piège. Non, la contre-partie spirituelle, c'est que ces femmes, dans l'Ancien Testament, représentent toujours des principes. Les femmes, nous le savons, sont dans toute la Bible les types de principes ; et ce qui est symbolisé ici, c'est l'alliance, les relations, l'association, avec des principes étrangers a ce qui est entièrement de Dieu; et toute association volontaire avec ces principes détruit ces traits spirituels distinctifs, qui doivent toujours caractériser le peuple du Seigneur. Cela couvre un champ très vaste, et comprend des choses innombrables, mais cette application embrasse tout. Ce que nous avons ici, c'est un élément, un trait, un principe, une loi, contraires à la volonté de Dieu qui nous est révélée, et étrangers à la pensée de Dieu, éloignés de la Parole de Dieu, des voies de l'Esprit; ce qui est en vue ici, c'est une association volontaire avec ces choses, que nous avons autorisées à entrer en relations avec nous. Le résultat de la voie que nous avons suivie sera un fruit qui est un mélange, qui a en soi un mélange des choses de Dieu et des choses de l'ennemi; et s'il y a une chose qui soit en souveraine abomination à Dieu, selon que nous le révèle Sa Parole, c'est le mélange. Dieu veut avoir les choses entières, complètes, absolues, claires, définies, toutes de Lui-même. Et cette Muraille de Néhémie représente la marque qui sépare ce qui est tout de Dieu et ce qui n'est pas de Dieu. Il n'est pas simplement question de nuances et de degrés divers dans ce qui n'est pas de Dieu, mais de ce qui n'est pas de Dieu dans son degré le plus absolu. Ce qui est à l'intérieur doit être de Dieu jusqu'à la mesure extrême, et ce qui n'est pas de Dieu n'y trouve aucune place. C'est ainsi que ces femmes doivent être expulsées de ce lieu et renvoyées. C'est un principe spirituel qui est en vue. Dieu est opposé au mélange. Or, il y a beaucoup de mélange parmi le peuple du Seigneur.


Les Chrétiens Périphériques

Il nous reste peut être à mentionner deux autres choses. La majorité du peuple que nous trouvons ici vit en dehors de Jérusalem, dans les faubourgs; et Néhémie n'a pas assez de monde à Jérusalem pour le travail qui est à faire; il doit en appeler aux hommes, les encourager, les exhorter, aller en chercher d'autres. Cela est une chose très simple, quant à son interprétation spirituelle, et cependant une chose très importante. Il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui vivent dans des faubourgs spirituels, qui ne sont pas exactement au centre de Son témoignage. Ils peuvent n'être qu'un peu en dehors, mais ils sont en dehors; ils peuvent aussi être plus éloignés. Ils peuvent avoir toute sorte de raisons, dirons-nous, à nous donner. Les uns diront qu'ils ne veulent pas se faire remarquer, qu'ils ne veulent pas avoir l'air de manquer de retenue, qu'ils désirent garder une juste balance. Oui, toute sorte de «raisons» seront avancées. Ce peut être des préjugés; ce peut être de la méfiance; ce peut être garder le sûr côté du chemin; ce peut être la crainte des conséquences ou la répugnance du prix à payer. Ce peut être que Sanballat et Tobija les considéreront défavorablement, s'ils entrent pour coopérer avec Néhémie. Ce peut être qu'ils ne sont pas tout à fait certains de cette chose; ils veulent voir comment elle marchera, si elle réussira; et s'ils voient que le terrain est solide, ils courront le risque ! Il n'y a pas de risque, si la chose est solide; c'est pourquoi il n'y a ni héroïsme ni honneur. Vous voyez ce que je veux dire. Lorsque le Seigneur fait une chose nouvelle, et qu'Il cherche à avoir tout Son témoignage à ce qui est entièrement de Lui et du ciel – là où l'homme charnel, l’homme naturel, n'a pas de place – une chose qui soit toute du Seigneur, ceci occasionne un prix, la perte de faveurs, l’aliénation d'amis; ceci implique un manque de compréhension, de faux rapports; ceci amène des critiques, de la condamnation; il faudra accepter d'être jugé comme étant radical, singulier, différent de tout le monde. Tout ceci ! Oui, mais qu' est-ce que cela ? L'issue est celle-ci : allons-nous être entièrement avec Dieu, ou bien resterons-nous dans la périphérie ? Néhémie pressait, exhortait, suppliait, encourageait, s'avançait, invitait à entrer. Et Dieu soit loué! Il y eut une réponse suffisante pour couvrir les besoins. Il nous reste à décider dans notre propre cœur, si nous sommes à l’extérieur des choses, dans la périphérie, à l'extrémité, ou bien si nous sommes au centre des intérêts de Dieu et acceptons les conséquences d'une telle position. Et nous n'avons alors qu'à avancer résolument. Quelques-uns d'entre nous, nous avons eu à faire cela. Nous avions vu ce que cela impliquerait, ce que cela coûterait; nous avions du moins vu une grande partie du résultat pratique et inévitable qu'entraînerait cet engagement dans les voies Dieu. Oui, mais l'issue était celle-ci; est-ce bien la voie du Seigneur ? Si oui, il ne vaut pas la peine de rester en dehors; quoi que ce soit que nous essayons de préserver pour le moment présent, cela sera tôt ou tard inévitablement perdu. Nous ne devons certainement pas envisager les choses simplement à ce niveau peu élevé, gain ou perte, car la question, c'est après tout de savoir pourquoi nous sommes ici, pour le Seigneur ou pour nous-mêmes ? Toute la question, est donc: qu'est-ce que le Seigneur demande ? Ensuite, cela peut coûter énormément, cela peut impliquer beaucoup de choses; cela peut signifier la perte de communion dans de nombreuses directions, la perte de faveurs et une telle position provoquera sans aucun doute l’animosité de l'ennemi; mais que pouvons nous faire ? Il nous faut avancer avec Dieu. Sommes-nous tous à ce point ? Ces choses doivent toucher de très nos cœurs.

L’Obstruction Officielle

Encore un mot pour conclure. Toutes ces choses que nous avons mentionnées, les fautes et les maux que Néhémie dévoila, qui existaient mais que l'on ne remarquait pas avant qu'il entre en scène, toutes ces choses étaient soutenues par une classe importante, influente et officielle, celle des prêtres et des nobles, dont le souverain sacrificateur lui-même faisait partie. Néhémie s'éleva aussitôt contre tout cela. Il est tout à fait certain que, lorsque nous sommes déterminés à suivre le Seigneur jusqu'au bout, c'est l'élément officiel qui fait obstacle. Nous rencontrons une force influente; nous nous opposons à ceux qui ont place et position, et nous trouvons trop souvent que, comme le souverain sacrificateur, ceux-là même qui représentent officiellement les intérêts de Dieu, et qui sont reconnus comme les représentants de Ses intérêts les plus hauts, ne sont pas favorables à tout le conseil de Dieu, à tout le dessein de Dieu, mais qu'ils pardonnent des choses entièrement contraires à Son entier témoignage. Cela est très vrai. Quelques-uns en ont déjà fait l'expérience, et nous le connaîtrons, si nous sommes déterminés à suivre le Seigneur jusqu'au bout. Néhémie cependant rencontra tout cela, et il l'affronta avec courage. « Et je querellai les nobles de Juda », dit-il. Il ne s’aplatit point devant la classe influente; il ne se soumit pas aux éléments officiels; il fit des réprimandes aux grands. Il se savait un homme ayant reçu un mandat divin ; et cela lui donnait, parmi les hommes, une dignité spirituelle, non pas simplement naturelle ; car il se tenait sur le fondement qui lui avait été divinement donnée, pour accomplir son service divinement confié; il savait donc que Dieu était avec lui.

Nous verrons qu'il y avait à l'arrière plan d'autres facteurs qui firent de lui l'homme qu'il était; mais c'était là son attitude. C'est une grande chose que de se savoir dans le plan de Dieu. Nous avons une grande confiance, lorsque nous savons être dans une activité divine, lorsque ce n'est pas nous qui avons commencé la chose dans laquelle nous sommes engagés, mais qu'elle est venue du ciel, et que nous y sommes entrés du côté du ciel, spirituellement; la chose est de Dieu. Cela nous place dans une position d'ascendance morale et spirituelle, et cela nous donne une dignité supérieure à celle de ces hommes, dont la dignité est simplement officielle et non spirituelle.

Nous avons ainsi fait nos applications quant à ces choses à mesure que nous avancions. Il nous faut maintenant revenir en arrière pour voir cet instrument de restauration et, plus complètement, la méthode de rétablissement. Je crois que le Seigneur nous donnera de comprendre que nous sommes en un temps de la fin, lié à la venue du Seigneur, et qu'une activité au temps de la fin consiste en un témoignage dont le caractère est distinctif, c'est à dire qui soit en vie et en puissance de résurrection, une chose toute de Dieu, sans rien de l'homme. Et ce témoignage demande que tout ce qui lui est contraire soit dévoilé, exposé et mis de côté.

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