par T. Austin-Sparks
Quant, comme nous le lisons au début de la Bible, les conditions étaient telles que Dieu put prononcer le verdict « cela est très bon », alors Dieu était présent en communion avec l’homme. Il nous n’ait pas dit beaucoup plus sur la façon dont Il était présent : il nous ait dit qu’Il marchait dans le jardin au frais du jour, qu’Il conversait avec l’homme, et qu’Il lui révélait Ses pensées. D’après le récit, nous n’en savons guerre plus. Peut-être était-ce fort semblable aux quarante jours qui suivirent la résurrection, alors que le Seigneur Jésus venait, Se montrait, parlait et s’en allait ; puis revenait, et s’en allait à nouveau. Peut-être y avait-il des allées et venues, des démonstrations et des explications, Il s’assurait que le désire et les pensées de Son cœur avaient été saisis ; et de par Sa présence personnelle, un dialogue et une communion étaient possible.
Mais, bientôt Il dut se retirer. Les conditions avaient changées, elles ne correspondaient plus à Ses pensées ; il n’était plus possible pour Lui de dire « cela est très bon ». Le changement Le força à se retirer. En un sens, moralement, Il était rejeté – expulsé. Mais, sans cesse, à travers l’histoire, il nous ait parlé de l’effort de Dieu à recouvrer, une condition appropriée et plaisante qui Lui convienne ; afin qu’Il puisse revenir.
Il donna à Moïse le modèle d’une habitation céleste (Exode 25 : 9), et, quant toutes les choses furent faites selon le modèle, c’était comme si Dieu disait à nouveau « cela est très bon » – Il revint et remplit le Tabernacle. Mais cela ne pouvait pas durer. Ce n’est qu’une habitation en figure et en type, elle est limitée ; et les choses, dans le peuple lui-même, ne sont pas totalement et finalement selon Sa pensée. Plus tard, Il donna à David un autre modèle – celui du Temple, encore une représentation de l’habitation céleste (1 Chroniques 28 : 11-19) ; et quant toutes les choses furent faites selon la révélation du modèle, Dieu vint et remplit le temple ; démontrant une fois de plus que c’est ce qu’Il recherche. Mais les choses changèrent à nouveau, et nous avons la triste histoire de la gloire cessant, s’en allant, départant (Ezéchiel 9 :3, 10 : 18-19, 11 : 23) ; et cette habitation ne demeure qu’une « chose » – une coquille vide, une formalité fausse et sans vie.
L’Ancien Testament se ferme sur une impression d’échec quant à ce grand dessein de Dieu ; l’échec, mais aussi sur d’autres perspectives. « Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? N’est-elle pas comme rien à vos yeux ? Mais … la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première … » (Aggée 2 : 3, 4, 9). Et ensuite cette grande déclaration : « Encore une fois … j’ébranlerai … la terre … Et l’objet du désir de toutes les nations viendra … » (Aggée 2 : 6-7). Il est le désire de toutes les nations. Vous vous souvenez sans doute que ces paroles sont reprises par l’auteur de l’épître aux Hébreux (12 : 26), et se réfèrent à un ébranlement de toutes choses sur cette terre, mais c’est une représentation – un type, une figure, un symbole – afin que la réalité spirituelle puisse prendre place.
Il y a dans la Bible, trois expressions principales de cette pensée divine quant à une habitation parmi les hommes. Il en a d’autres moins importantes, mais ces trois expressions majeures sont au-dessus des autres.
Premièrement, Israël. Nous n’avons pas compris Israël avant que nous n’ayons reconnu que ce peuple fut choisi parmi les nations de cette terre pour ce seul et unique but – que Dieu trouve parmi un peuple, une habitation qui Lui convienne. Il prouvait Son effort, Son labeur, Son désire, Sa souffrance ; Il démontrait Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son cœur était lié à la réalisation de cette pensée et intention éternelles – ce but qui était d’avoir une habitation ici-bas parmi un peuple. Je le répète, nous ne comprenons pas la mise à l’écart d’Israël du conseil divin, avant que nous ne reconnaissions leur échec total et final quant à l’accomplissement de leur vocation.
Mais Dieu n’a pas abandonné Son propos pour autant. Nous passons de l’Ancien au Nouveau Testament, et nous y trouvons le mouvement suivant de Dieu en relation avec ce dessein. La deuxième grande expression – peut-être devrions-nous l’appeler l’expression toute-inclusive – de Sa pensée, est l’incarnation même : « Emmanuel, Dieu avec nous ». Aussi, nous n’avons pas compris l’incarnation, avant que nous ne l’interprétions comme étant en relation avec cette pensée éternelle – Dieu trouvant en l’homme une habitation, faisant de l’homme Sa résidence. Dans la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle. « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire … » (Jean 1 : 14).
La troisième expression majeure est l’avènement du Saint Esprit et la naissance de l’Eglise. Nous n’avons pas saisi la profonde signification de ces grands évènements – le Saint Esprit venant élire résidence dans l’Eglise nouvellement née – jusqu’à ce que nous ayons associé cela avec cette chose unique, Dieu est là. L’Eglise est le lieu de Son habitation, et Il est arrivé à Son Temple. Nous voyons comment cela a été glorieusement accompli le jour de la Pentecôte. Véritablement « Voici, j’envoie mon messager, et il passera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple » (Malachie 3 : 1) ; vraiment Dieu était présent ce jour-là, et Il n’est pas parti. Il est venu pour rester. C’est le Dieu incarné qui dit : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. » (Matthieu 28 : 20). Il est venu pour demeurer ici-bas dans la Personne de l’Esprit Saint.
Maintenant, il est assez clair que cela était la pensée divine pour l’Eglise en général. Mais nous voyons ensuite que ce qui était vrai de l’Eglise universelle, était également l’intention de Dieu pour les églises locales. La chose qui devait caractériser des compagnies du peuple de Dieu – je répète, des compagnies du peuple de Dieu – était que Dieu devait y être trouvé. Ceci était l’ultime critère, et cela est, comme vous le voyez, notre troisième message. Rappelons-nous que « le critère » veut simplement dire le principe qui détermine la ligne de jugement ; c’est à dire, le terrain sur lequel tout est décidé, le critère de mesure par lequel les choses sont arrêtées.
Le seul critère de la Maison de Dieu, qu’elle soit universelle ou locale, est finalement juste ceci : Dieu est là ; et Il peut être trouvé là. Cela est la chose prédominante en ce qui concerne ce sujet. Ce n’est point les méthodes ni les manières, les performances ni les rites, les formalités ni les cérémonies, ni aucune des choses externes. L’important est, que ce soit dans ces choses ou à travers elles, ou sans elles, ou en dehors d’elles ; que Dieu est là – vous rencontrez Dieu, vous ne pouvez pas aller là sans Le rencontrer. C’est là l’ultime critère afin de savoir si la Maison de Dieu est présente en réalité ou non. Ce n’est pas un endroit mais un peuple, au milieu duquel, Dieu, en la Personne de Son Fils Jésus Christ, par Son Esprit, est présent et est reconnu comme étant présent. Car est-il possible, pour quelqu’Un tel que Lui soit présent sans que Sa présence ne soit connue ? (Oui, cela peut être possible, si quelque chose ne va pas avec nous, mais cela ne devrait pas être le cas. La norme devrait être que, là où est Dieu, nous le savons, car nous Le rencontrons). Le critère n’est pas quelqu’un ou un certain nombre de toutes ces choses que les hommes considèrent comme étant nécessaires afin d’être une « maison de Dieu » ; par rapport à un endroit ou à un édifice. Le critère est simplement celui-ci : rencontrez-vous Dieu ? Si la réponse est négative, vous ne pouvez porter ce nom, parce que cette « maison » ne remplie pas vocation ; nous n’avons plus qu’à rejeter cette chose, cessons d’essayer de la maintenir, si elle ne remplie pas sa vocation.
Cela nous amène à la question du fondement sur lequel Dieu est présent. Laissez-moi dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à un plus ou moins grand degré. Ce que nous lisons des assemblées dans le Nouveau Testament, confirme cela. Il n’est pas du tout difficile de discerner que, Dieu était plus pleinement présent dans un endroit que dans un autre – qu’il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire ici qu’ailleurs ; par exemple à Philippes par rapport à Corinthe. Mais vraiment la chose qui devrait nous occuper – ce n’est pas si le Seigneur est là, pour ainsi dire « n’importe comment », mais qu’en fait Il puisse être là sans réserve, ni limites ; Se donnant Lui-même pleinement. C’est quelque chose qui devrait nous concerner en tant qu’individus : que le Seigneur puisse être avec nous individuellement, sans réserve – libre de Se consacrer. Et sans aucun doute la préoccupation de chaque compagnies du peuple du Seigneur, dans chaque lieu, devrait être – non pas ceci ni cela, ou une chose quelconque en relation avec l’existence matérielle, mais – d’avoir la mesure la plus grande de la présence du Seigneur.
Je m’avance à dire que si ce critère était le soucis principal et dominant, ce serait la clef et la solution pour régler beaucoup de problèmes. Toutes les difficultés seraient résolues si nous nous disions – « Maintenant, ce qui importe plus que tout, c’est que le Seigneur ait toute la place qui Lui est requise afin qu’Il remplisse ce lieu avec Sa gloire. Quel que soit la chose qui se trouve en travers de ceci, elle doit être écartée. » Cela doit être une motivation suprême dans nos vies. Nos yeux doivent tout d’abord être ouverts au propos éternel de Dieu ; ensuite nous devons y être soudés, cela doit devenir une telle passion pour nous, que quelles que soient les menaces, les obstructions, les limitations, celles-ci ne peuvent être tolérées. Voilà le défi de ce message.
Mais afin qu’il en soit ainsi, Dieu doit avoir des conditions qui ne L’impliqueront pas dans les désordres des hommes – car Dieu ne peut se permettre de S’engager dans ceux-ci, Il ne Se consacrera pas à cela – et qui, d’un autre coté, seront complètement satisfaisantes pour Lui. Cela n’expliquerait-il pas la grande réserve du Seigneur que nous, les chrétiens, trouvons si difficile à comprendre et à endurer ? Tous les cris et les appels, les supplications et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu : et Dieu semble si réservé et si lent. Ne serait-ce pas parce que Dieu ne peut S’engager dans les choses telles qu’elles sont arrangées par l’homme, et qui L’impliquerait dans quelque chose qui Le déshonorerait ? Je mets ceci en forme de question ; mais il est clairement démontré dans la Bible que ce principe est vrai. Le cri du prophète envers le peuple était remettre les choses dans un tel ordre et dans de telles conditions, pour que Dieu puisse venir. Nous devons prendre en considération que, dans toutes nos prières, il y a peut être, après tout, quelque chose que nous puissions faire ; afin de préparer le chemin pour le Seigneur. Bâtissant une autoroute pour notre Dieu, en ramassant les pierres qui pourraient Lui heurter les pieds s’Il venait. Il y a peut être quelque chose à faire!
Maintenant, Satan, comme nous l’avons vu précédemment, dans la controverse continuelle à propos de cette habitation, et dans ses efforts afin d’empêcher Dieu d’obtenir cette demeure, a recherché dès le début, à mettre l’homme sur le chemin de Dieu. L’homme a été créé pour le seul but de pourvoir à Dieu une demeure, car cela a toujours été Son intention de demeurer en l’homme. Ainsi, le grand coup et le grand effort de Satan a été de tourner l’homme créé de Dieu contre les desseins de Dieu, de faire de l’homme une pierre d’achoppement ; un moyen de frustration pour Dieu. Voilà la longue et terrible histoire de Dieu étant entravé par l’homme, et par les conditions créées par l’homme. Jésus voyait cela : Il vit très clairement que la nature et l’effet de l’interférence de Satan avec l’homme, était de changer l’homme afin que Dieu ne puisse pas venir et demeurer en lui. A la fin du deuxième chapitre de l’Evangile selon Jean, qui ne devrait pas être divisé du troisième chapitre, nous trouvons cette remarque à propos du Seigneur Jésus : « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes … » (Jean 2 : 24-25). Quelle désolation, que l’homme, qui était supposé être le vrai temple de Dieu, soit maintenant dans une telle condition, que Dieu ne puisse ni ne veuille S’engager envers lui !
J’ai dit que le second chapitre de Jean ne devait pas être divisé du troisième, car quelques versets plus loin nous lisons : « Il vous faut être nés de nouveau ». A quoi cela nous amène t-il ? Cela nous éclaire quant à la nouvelle naissance : cela veut dire que Dieu doit avoir une nouvelle espèce d’homme pour l’habiter. Et vous noterez que cela fut dit à un représentant exceptionnel de la nation d’Israël : car Nicodème était un portrait parfait d’Israël – le peuple qui s’était réclamé être, (ce qu’il était supposé être), la véritable habitation de Dieu. Ce peuple qui s’était approprié Dieu, qui avait séquestré Dieu pour eux-mêmes ; afin d’en faire leur Dieu exclusif. Et c’est là, à Jérusalem, que Jésus, connaissant ce qui était dans l’homme, ne pouvait Se confier à eux ; et qu’ensuite, parlant à un représentant de ce peuple même, il dit : « Il vous faut être nés de nouveau ».
Pourquoi cela ? Afin que Dieu, le Saint Esprit, puisse venir et prendre résidence ; et ceci est le quatrième chapitre. Vous voyez, il s’agit d’une merveilleuse suite. Tout se concentre sur cette unique pensée éternelle – cette pensée qui ouvre toute la Bible – cette pensée de Dieu de demeurer dans l’homme, au sein de l’homme. C’est pour cela que nous trouvons cette question de la nouvelle naissance là où Jésus ne pouvait se confier en l’homme, car Il connaissait tous les hommes ; Il savait ce qui était dans l’homme.
Méditons quelques instants sur les prophéties d’Ezéchiel. Vous rappelez-vous des dernières paroles de ces prophéties ? « Le nom de la ville dès ce jour et à toujours est : l’Eternel est là. » C’est avec cette déclaration que le livre se termine. La fin est atteinte, la pensée et le dessein de Dieu sont accomplis : « l’Eternel est là » !
Laissant de coté la controverse concernant le Temple et la Maison d’Ezéchiel, de savoir s’il va y avoir une reconstruction littérale du temple ici-bas à Jérusalem, lorsque tout ce monde islamique aura été mis de coté, et que la mosquée d’Omar aura été effacée de la Ville Sainte – beaucoup reste à faire, mais cela ne serait pas impossible à Dieu ! – qu’il en soit ainsi ou bien que toutes choses soient réalisées spirituellement dans l’Eglise, nous laissons ces choses discutables de coté ; car elles sont sans rapport avec ce à quoi nous nous occupons maintenant. Le livre d’Ezéchiel nous est très utile pour aujourd’hui avec ses enseignements et ses applications. Les principes divins et éternels, que nous y trouvons sont très clairs et n’appartiennent à aucune époque spécifique ni à aucun endroit particulier. En ce qui concerne la fin de toutes ces choses –ce qui doit se passer et où cela doit se passer – et bien cette fin se résume en cette phrase : L’Eternel est là !
Toutes les prophéties de ce livre forment un mouvement progressif culminant en cette fin. Elles commencent avec le prophète disant qu’il vois « des visions de Dieu », ensuite ces visions se succèdent graduellement vers cette fin grandiose : ces visions sont les phases et les étapes de cette progression, révélant les principes ou le fondement sur lesquels cette fin sera atteinte – L’Eternel est là !
La première vision, qui en un sens est inclusive de toutes les autres, est la vision du Trône : le Trône au dessus du firmament, et au dessus l’aspect d’un homme. Que cela signifie t-il ? La réalité toute-inclusive, le tout premier critère fondamental, par lequel Dieu parviendra à cette fin, est l’absolue intronisation, l’absolue exaltation et autorité de cet Homme (avec un M majuscule), le Fils de l’Homme, sur le trône, au dessus de tout. C’est là qu’Etienne Le vit ; c’est de là qu’Il se baissa pour rencontrer Saul de Tarse. L’Homme sur le Trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Si Dieu doit atteindre la fin – « L’Eternel est là » – ce fait doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails. C’est un principe fondamental et prédominant : le Seigneur sera « là » dans la mesure de l’exaltation de Jésus Christ, dans la proportion qu’aura été donnée à Jésus Christ en tant que Celui qui est hautement élevé. Dans la mesure où Il est sur le trône et que l’autorité est reconnue comme étant dans Ses mains.
Il y a plusieurs façons d’illustrer cela. Dans l’Eglise au début, dans les églises primitives, ceci se traduisait ainsi : il n’y avait jamais de réunions, de comités, de conciles afin de délibérer de ce qu’ils allaient faire – ils se réunissaient pour prier et remettaient toutes choses au Saint Esprit ; et ils obtenaient toutes leurs instructions des cieux. Ceci eu beaucoup d’efficacité n’est-ce pas ? Dieu était là ! Ceci était le résultat, ceci était la réalité : le Seigneur était avec eux – le Seigneur était là ! L’endroit où ils étaient réunis fut secoué par sa présence. Et ceci fut possible de part la nature de leur témoignage : ce Jésus était assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Mais cela n’était pas qu’un fait objectif, même pas un enseignement ni même une vérité orthodoxe : c’était avant tout une réalité dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus était consulté, et Jésus était considéré en toutes choses – Son autorité n’était pas théorique mais elle était une autorité appliquée et pratique.
Nous continuons et nous voyons maintenant « un homme dont l’aspect était comme l’aspect de l’airain ; et il avait dans sa main un cordeau de lin et une canne à mesurer » Ezéchiel 40 : 3. Ensuite nous arrivons dans la grande aire du Temple, le grand parvis du Temple ; et nous voyons que si nous dessinions des lignes diagonales des coins les plus éloignés de ce grand parvis, au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein milieu de cette aire, se trouve le grand autel d’airain : central et universel, gouvernant toutes choses à l’intérieur et à l’extérieur. Un Homme d’airain – un autel d’airain. L’airain symbolise le jugement de justice : la justice pour le jugement, le jugement pour la justice. Au centre et au cœur et au milieu de toutes choses est la croix : la croix où tout est amené pour le jugement et pour y être jugé selon la justice et la sainteté de Dieu.
Ceci est le fondement sur lequel Il sera présent. Nous sommes familier avec la vérité de la croix ; mais nous ne pouvons apprécié justement et comprendre la signification de la croix du Seigneur Jésus, que lorsque nous voyons qu’elle est relative à cette grande chose : la présence de Dieu. Tout doit être soumis au jugement selon le critère de Dieu : ce qui ne peut pas passer doit être consumé sur l’autel ; afin que ce qui est de Dieu puisse être établi dans les cieux. C’est là la grande œuvre discriminatoire de la croix : sur cela Dieu sera présent. Oui, « Jéhovah-Shammah » est directement lié à ceci : jusqu’à quel point toutes choses ont-elles été amenées au grand jugement de la croix. Que dit la croix de ceci et de cela ? Comment ceci est-il vu à la lumière de la croix ? La réponse va déterminer la mesure de l’implication de Dieu là où nous sommes. Ceci est fondamental, ne nous pouvons y échapper. Cet Homme d’airain s’occupe de cela : Il mesurera l’autel, et Il mesurera toutes choses selon l’autel – la pensée de Dieu quand à la justice.
Puis nous allons avec cet Homme à la Maison. Si vous connaissez la vision de la Maison, et tout ce qui est dit ici à son propos, vous serez familier avec son aspect dominant. L’élément qui prédomine dans cette vision de la Maison est « la mesure » : cet Homme d’airain avec sa canne, sa canne à mesurer, va partout à l’intérieur et à l ‘extérieur, autour et dedans très méticuleusement. Que fait-Il avec cette Maison ? Il la définit selon Christ, Il mesure selon Christ ; car Christ est l’unité de mesure de toutes choses. « Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela ». Actes 17 :31. C’est l’Homme d’airain, tout Lui sera amené dans le monde pour le jugement, un jugement selon Sa personne même. Si cela est vrai du monde, et le jugement arrive pour le monde, cela doit commencer à la Maison de Dieu.
Aussi, pour résumer tout ceci en une phrase, voici ce qu’il en est : si cela doit être « Jéhovah-Shammah » – si cela doit être « Le Seigneur est là » ce sera selon la mesure de Christ ; quelle place a Christ dans cette chose. Dieu ne s’impliquera que si ce critère existe. Ce n’est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, comme les hommes le pense qui constitue la garantie de la présence de Dieu. C’est seulement une chose : combien de Christ il y a t-il ici ? Que cette question aille directement dans nos cœurs : quelle est la mesure de Christ en vous et en moi ? Ne serait-ce pas là l’explication des appels incessants de Dieu et de Sa volonté à sacrifier autant afin d’accroître notre mesure de Christ ? Ceci répond à la plupart des questions. Pourquoi sortirait-Il de Son œuvre un de Ses serviteur utile et fort occupé afin de l’isoler ? Pourquoi ? Nous disons « quelle perte », « quelle tragédie », nous disons que l’église souffre de cette perte ; mais Dieu sait pourquoi Il agit ainsi. Cela est beaucoup plus important pour Lui qu’il y ai un accroissement de Christ pour servir à Son dessein éternel, plutôt qu’il y ai beaucoup de choses accomplies pour Lui.
Il doit y avoir une explication aux providences de Dieu. Ne serait-ce pas là la raison ? L’Eternel est prêt à tout faire afin d’augmenter la mesure de Son Fils, Il est prêt à tous les sacrifices – et pas uniquement de façon objective – mais toujours en relation avec ce à quoi Il s’est donné entièrement : trouver une résidence adéquate pour Sa propre présence. Et vous et moi sommes prêt à dire immédiatement que là où Christ est prédominant, c’est là que nous rencontrons vraiment le Seigneur – « le Seigneur est là ». Ces deux choses vont ensemble, même si cela implique souvent l’éradication de nous-même ; afin que Lui ai la première place.
Ainsi la Maison est mesurée, pas grossièrement, mais dans tous ses détails. Et comme nous le voyons dans l’épître aux Ephésiens, c’est véritablement la mesure de Christ.
Finalement, dans les visions, nous arrivons à la rivière. Lorsque Il est sur le Trône et a Sa place d’autorité, quand l’Autel est à sa place – le jugement et l’administration de toutes choses selon la justice de Dieu, et lorsque la Maison est mesurée selon la mesure de Christ – qu’obtenons-nous ? De cette Maison émergera et coulera une rivière, une plénitude, « tout vivra, là où parviendra la rivière » Ezéchiel 47 : 9. C’est ce qui est arriver le jour de la Pentecôte. Le Seigneur a Sa Maison, Il est sur le Trône, la croix à fait son œuvre et la rivière coule spontanément.
Je pose une question en conclusion. Ce n’est pas une critique, ce n’est pas un jugement personnel ; c’est plutôt un exercice. Les chrétiens prient et implorent depuis des années pour un réveil, un réveil, un réveil – c’est le mot. Cela arrive quand Dieu a Ses conditions. Le fait que rien ne se passe, ne serait-il pas expliqué par le fait que Dieu n’a pas Ses conditions ? Ce n’est pas une question objective, un sujet d’intérêt ; mais cela a une application immédiate. Ce que vous et moi désirons, c’est que des fleuves d’eau vive coulent de nous. O qu’il sorte et qu’il coule de nous cette rivière, ce fleuve qui donne vie à toutes choses, afin que lorsque nous prions avec d’autres, lorsque nous parlons à d’autres, la vie entre en eux ; ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Lorsque nous sommes dans le monde, le résultat est que les gens sont aidés à vivre une vie renouvelée. La vie est impartie.
Ceci est également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos compagnies. Il peut y avoir la vie qui découle, s’étendant très loin. Si Dieu a Ses conditions, il n’y a aucune limite quand aux possibilités auxquelles peut prétendre une petite assemblée édifiée selon la pensée de Dieu ; aucune limite quand à son influence. L’influence de cette petite assemblée, cachée dans un coin, peut aller jusqu’aux bouts de la terre, peut impartir Christ bien plus loin que son propre cercle. Si Dieu a Ses conditions, cela arrive naturellement, il n’est pas nécessaire d’organiser quoi que ce soit – cela arrive ! Remarquez que la rivière provient d’un sanctuaire mesuré ; elle vient de par l’Autel ; elle découle de la Maison qui est selon Christ ; cette Maison même qui a été jugée par la croix quand à sa place devant Dieu, c’est alors que l’Esprit vient ; l’Esprit de vie.
Résumons. Les éléments fondamentaux qui garantissent la présence de Dieu – une présence plus ou moins manifeste mais que Dieu permette que ce soit une grande manifestation – les éléments primordiaux sont : l’absolue autorité de Christ en toutes choses, la place centrale et l’universalité de la croix, la mesure de Christ dans les croyants individuellement et collectivement. Voici les conditions de Dieu qui peuvent répondre à ce qu’Il désire et qui peuvent Le satisfaire, afin qu’Il manifeste Sa présence sans retenue ni crainte – « Jéhovah-Shammah » l'Eternel est là !
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