par
T. Austin-Sparks
Transcription d'un message donné en juillet 1958. La forme orale a été conservée mot pour mot. Source : Nehemiah - The Building of a City. (Traduit par Paul Armand Menye).
Chers amis, j'ai été amené ces derniers jours (en particulier au cours de la semaine écoulée) à me replonger très spontanément dans le livre de Néhémie, dont je suis de plus en plus convaincu qu'il contient un message, un vrai message, pour l'Église de Dieu aujourd'hui.
Il y a beaucoup trop de choses dans ce livre meme pour un rappel ce matin. Il se peut que le Seigneur ait l'intention d'en faire plus à un autre moment, mais il y a peut-être une ou deux choses qu'Il voudrait que nous considérions ce matin dans ce livre de Néhémie. Je ne vais pas vous faire lire une partie en particulier, mais vous pouvez commencer par les premiers mots, si vous le souhaitez : « L'histoire... », la marge dit : « L'histoire de Néhémie, fils de Hacaliah ». La présence même de ce nom en tête de ce livre est significative et impressionnante, car il n'était pas là au début. Il n'y avait pas de livre appelé « Livre de Néhémie » dans l'Ancien Testament, jusqu'à ce que, bien plus tard, ce livre s'unisse à Esdras dans la Bible hébraïque ; il était connu sous le nom de premier et deuxième livres d'Esdras. Mais il est arrivé un moment, et nous n'avons pas besoin de nous attarder sur les détails, où ils ont été séparés en deux livres de cette manière et où on leur a donné les noms des deux hommes dont il était principalement question dans leurs sections : Esdras et Néhémie. Il semble bien qu'il y ait eu quelque chose de la souveraineté de Dieu. C'est le point que je voudrais que vous remarquiez. Je pense qu'il est très impressionnant de donner le nom de cet homme à cette partie de l'histoire et à ce qu'elle contient.
Il y a beaucoup de noms dans ce livre, et si vous le lisez en entier, il y a probablement un chapitre que vous ne lirez pas, c'est le chapitre 10. Il s'agit d'un livre rempli de noms, et de noms très particuliers ! On passe tout simplement ce chapitre quand on lit le livre. Je pense que nous commettons une erreur si nous le faisons, pour la raison suivante : ni Néhémie, ni aucune des personnes dont les noms sont mentionnés - et ils sont assez nombreux - n'auraient jamais été connus, n'auraient jamais eu une place dans la Bible en tant que noms bibliques, si ce n'était pour leur relation avec le dessein de Dieu à leur époque. C'est impressionnant et très significatif.
Nous n'aurions probablement jamais su qu'il y avait un homme tel que Néhémie et nous n'aurions certainement pas eu tous ces autres noms, qui sont consignés dans les Saintes Écritures (et nous pourrions dire dans les cieux), si ce n'était pour leur relation avec le dessein de Dieu à l'époque où ils ont vécu.
Néhémie n'était ni roi, ni prêtre, ni prophète. Tout ce que nous savons, c'est qu'il était « le fils de Hacalia ». Cherchez cela, essayez d'en tirer quelque chose, trouvez quelque chose à ce sujet si vous voulez ! Nous savons qu'il était échanson dans le palais d'Artaxerxès. C'était un poste d'honneur important ; c'était évidemment un homme de caractère et de distinction - le livre l'indique clairement - mais il n'avait aucune des grandes fonctions officielles, comme celles de prêtre, de roi et de prophète. Nous pourrions dire qu'il n'était qu'un homme ; il était un homme. Et qui étaient tous ces gens... eh bien, le Seigneur seul le sait. Nous avons beaucoup de noms.... qui étaient-ils ? Tout cela n'était pas pris en compte par le Seigneur : ce qu'ils étaient en eux-mêmes, ce n'était pas la question, mais ils sont là : ils font partie de cette histoire très vitale en Israël et de ce mouvement de Dieu. Et en effet, c'est un mouvement de Dieu qui est relaté ici ; il y a derrière tout cela une énorme quantité de choses qui ne sont que l'œuvre du Seigneur.
Ils étaient... ils ont été connus et mis dans cette Bible, ce livre immortel, pour une seule raison : non pas ce qu'ils étaient en eux-mêmes, mais à cause de leur relation avec le dessein spécifique de Dieu... le dessein spécifique de l'époque dans laquelle ils vivaient. Il y avait une souveraineté divine derrière cela. La souveraineté divine signifie simplement qu'il doit s'agir de Dieu. Ce n'est pas une souveraineté divine si c'est l'importance de l'homme, la capacité de l'homme, les qualifications de l'homme, et que vous pouvez mettre cela sur le compte de n'importe quoi dans l'homme, et dire : « Eh bien, il ou elle est tel ou tel » : « Eh bien, étant donné qu'il ou elle est une telle personne, qu'il ou elle a de telles capacités et qualifications, une telle position, de telles influences et de telles ressources, eh bien, que peut-on attendre d'une telle personne si ce n'est qu'elle fasse quelque chose d'exceptionnel ? » Ce n'est pas le cas, la souveraineté divine signifie simplement que là où quelque chose est fait, c'est Dieu, et Dieu seul, et là où des personnes sont choisies pour le faire, elles sont choisies par Dieu pour la seule raison qu'Il les choisit. Il choisit de les choisir. C'est Dieu.
Mais il y a un autre aspect, qui est très clair dans ce livre, à savoir que si la souveraineté divine était indubitablement à l'œuvre derrière Néhémie et les personnes qui l'accompagnaient, il y avait un autre aspect, qui n'était pas celui de la capacité, car l'histoire montre à quel point ces personnes étaient imparfaites... à quel point il était facile pour elles de perdre courage, d'abandonner, de retarder les choses, et ainsi de suite. Néanmoins, il est parfaitement clair que Néhémie et le peuple avaient un cœur engagé dans ce que Dieu désirait en leur temps. Nous savons que c'est vrai pour Néhémie : les ennemis étaient furieux qu'un homme soit venu chercher le bien du peuple. Et tout ce que nous savons de lui, en particulier dans la première partie du livre, montre à quel point le cœur de cet homme était lié à cette situation et à l'honneur et à la gloire de Dieu dans cette situation - quelque chose qui était vraiment un fardeau, une détresse, une préoccupation pour Néhémie. Et cela se manifeste aussi chez le peuple, d'une manière très concrète. Le peuple avait à cœur de travailler, il avait à cœur de savoir ce que Dieu voulait particulièrement à leur époque, au cours de leur vie. Ces deux aspects vont toujours de pair, c'est-à-dire la souveraineté de Dieu qui agit et choisit, et la réponse de l'homme au besoin de Dieu. Le fait est que lorsque vous mettez ces deux choses ensemble (et vous ne pouvez pas avoir l'une sans l'autre), lorsque vous mettez ces deux choses ensemble, Dieu donne une signification à la vie et aux vies, qu'elles n'auraient jamais eu si l'on n'avait pas découvert que Dieu désire telle ou telle chose à notre époque, et pour nous il n'y a rien d'autre dans la vie que le fait que Dieu devrait trouver Sa satisfaction en cela.
Vous pouvez vous placer parmi ces nombreuses personnes au chapitre 10 - des personnes, pas plus que des noms en réalité ici - tout un groupe, une foule, peut-être des gens ordinaires. Quoi qu'il en soit, je le répète, ils n'auraient jamais été mentionnés ou n'auraient jamais eu de place si ce n'était pour ce dessein particulier de Dieu dans leur vie. Vous pouvez vous placer dans une telle catégorie, je pense que nous sommes tous là, nous sommes tous là. Et, chers amis, naturellement, nous ne comptons que peu ou pas du tout ; nous n'arriverons peut-être jamais à rien du tout. La majorité d'entre nous ne sera rien, ne comptera pas du tout dans la vie, ou peu dans la vie ; nous passons notre vie, faisons notre travail, faisons peut-être beaucoup de bonnes choses, passons, et c'est la fin de l'histoire, en ce qui concerne notre vie ici. Il ne peut en être autrement sauf si la souveraineté Divine, d'une part, et notre réponse et notre engagement, d'autre part, nous relient à ce que Dieu a en vue pour notre époque.
Ne nous y trompons pas : Dieu a un but pour notre époque. Dieu s'est engagé dans une chose, très proche de Son cœur, à notre époque. Et notre valeur, notre place dans les annales Divines, notre nom, notre histoire, notre importance, seront entièrement déterminés par ceci : dans quelle mesure nous avons servi le but, le but de Dieu, et avons été gouvernés par lui à notre époque et dans notre génération. Être ainsi lié au Seigneur, c'est donner aux personnes et à la vie une signification qui dépasse tout ce que l'on pourrait obtenir autrement, dans le meilleur des cas. C'est ce qui se passe ici : Dieu a voulu que cette œuvre soit accomplie. Dieu a voulu que ce que ces gens sont venus faire soit fait en leur temps - il n'y a aucun doute à ce sujet, c'était le dessein de Dieu en leur temps et ce dessein de Dieu en leur temps a fait ces trois choses :
Tout d'abord, il a mis Dieu en évidence.
Il s'agit d'un livre où Dieu est mis en évidence, il n'y a aucun doute à ce sujet ! Ces deux livres réunis en un seul, Esdras et Néhémie, sont un témoignage de l'entrée en scène de Dieu, en evidence. Il n'y a pas à s'y tromper. Nous appelons cela la « souveraineté Divine ». Allez jusqu'à la captivité et voyez le mouvement de la souveraineté Divine... voyez le peuple revenir sous la main de Dieu et voyez Dieu ici avec eux dans ce travail. Tout n'est pas facile, c'est vrai, mais le verdict est : « Ainsi le travail a été achevé.... Ainsi le mur a été construit ». Et quel témoignage... quand on pense à tout ce qu'ils ont rencontré, à tout ce avec quoi ils ont dû lutter, à toute l'opposition, à toutes les difficultés, à tous les découragements dans leur propre cœur, et aux complications de la situation à l'extérieur et aux ennemis de toutes parts. Mais la fin : le mur a été construit, l'œuvre a été achevée. C'est un témoignage de Dieu, de Dieu. Il en sera ainsi, chers amis, il en sera ainsi.
Dans le dessein beaucoup plus vaste de Dieu, nous pouvons parfois avoir l'impression que tout cela est impossible... que c'est trop. Nous trouvons le découragement dans nos propres cœurs, nous trouvons l'opposition à l'extérieur, nous trouvons toutes les complications associées à ce dessein de Dieu, mais il sera achevé. À la fin, le verdict sera le même : « L'œuvre a été achevée... La muraille fut construite ». C'était une chose achevée. Dieu n'entreprend jamais quelque chose qu'Il ne peut pas voir jusqu'au bout. Il en sera ainsi, mais c'est le but qui met Dieu en évidence - pas seulement nous-mêmes, notre importance - c'est le but auquel nous sommes liés.
Deuxièmement, c'est le but qui a permis à Néhémie et à ces gens de se mettre en évidence.
Comme je l'ai dit, on n'aurait jamais entendu parler d'eux, on ne les aurait jamais connus, leurs noms n'auraient jamais figuré dans la Bible et ils n'auraient jamais eu de place dans l'histoire sacrée, si ce n'était pour le dessein de Dieu. Vous voyez ce que cela signifie : c'est le dessein de Dieu qui amènera chacun d'entre nous à la place de la responsabilité éternelle, de l'obligation de rendre des comptes. C'est le dessein de Dieu qui introduit l'immortalité dans notre histoire. Et si nous sommes connus ou si l'on entend parler de nous, ce sera pour cette raison : Dieu a tenu compte des cœurs et des vies qui avaient pour principale préoccupation ce qui était le plus proche de son cœur.
Mais il y a ce troisième aspect de l'histoire : c'est ce dessein qui a rendu l'ennemi furieux.
C'est le dessein de Dieu qui a donné naissance à tous ces ennemis, ou qui les a fait sortir dans l'antagonisme. L'opposition était multiple, variée, mais très persistante. Pourquoi ? En fait, Néhémie en lui-même n'était pas vraiment à prendre en considération. Et ces gens ? Qui étaient-ils ? Il y a eu un moment où ils ont essayé la ligne du mépris, du dédain... de la moquerie... même à l'égard du peuple et de l'œuvre : « Que font ces faibles, ces faibles Juifs ? » C'est tout à fait vrai. D'accord, vous avez tout à fait raison. Et même leur mur : « Si un renard s'y heurte, il s'écroulera ». C'est peut-être un travail médiocre du point de vue de ce monde, rien de très massif, de très merveilleux, ils font de leur mieux... Il n'y a rien de ce côté-là qui puisse faire enrager ces ennemis... c'est simplement le dessein de Dieu qui a tout déclenché.
On ne peut pas expliquer une grande partie de l'opposition... elle n'a vraiment aucun sens, aucune raison d'être d'un point de vue humain. Qui sont ces gens ? Qu'est-ce que ce sont ces gens ? Quel est le travail qu'ils accomplissent ? Ce n'est pas comparable aux choses merveilleuses que beaucoup font, même dans le monde religieux. Examinons la question : qu'est-ce que c'est ? Regardons-les : qu'est-ce qu'ils sont ? Et pourtant, il semble que cela vaille la peine pour eux de lutter de toutes les manières possibles et imaginables pour détruire et abîmer. N'est-ce pas vrai ? On ne peut l'expliquer autrement que par le fait qu'il y a ici un dessein de Dieu, et le diable le sait. C'est le dessein, non pas les personnes ou les choses, mais le dessein de Dieu qui remue l'enfer et fait surgir l'opposition.
Je dois en rester là, car notre temps est épuisé, mais je vous laisserais peut-être un peu dans l'expectative si je ne vous rappelais pas que ces hommes et leurs compagnons de travail, Esdras et Néhémie, étaient en train de reconstruire Jérusalem. Ils reconstruisaient Jérusalem. La part de Néhémie, c'était peut-être surtout la muraille, pas tout à fait d'ailleurs, mais la muraille est très visible avec lui. Ils reconstruisaient vraiment la ville. Et vous savez, Satan voit toujours une plus grande signification dans les choses que les hommes.
Il est impressionnant de constater que lorsque Dieu a fait ses premiers pas dans cette nation d'Israël, et qu'il a appelé Abraham, appelé Abraham... le premier de cette nation, il a abandonné une ville terrestre et on nous dit qu'il a cherché une ville céleste. C'est une ville qui se trouvait dans la vision d'Abraham... le premier. Et tout au long de son histoire, la ville de Jérusalem a occupé une place si importante, n'est-ce pas ?
Dans ces âges, dans ces siècles - une ville - et nous savons très bien que ce n'est pas une ville terrestre qui est l'objet de Dieu. Ce n'est, après tout, que le symbole de quelque chose de plus. Ainsi, lorsque nous arrivons à la fin de la Bible, dans les tout derniers chapitres, nous avons la ville : « Il me conduisit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu». Nous savons qu'il ne s'agit pas seulement d'une ville, mais d'un peuple, le peuple de Dieu.
Mais le point que je veux souligner avant de conclure est le suivant. Lorsque cette ville est vue, ou ce peuple en termes de ville, dans le symbolisme d'une ville, est vu sortant du Ciel, c'est quelque chose de déjà achevé. La construction de cette Cité ne va pas commencer à la fin des temps, au début de l'éternité. Elle est complète à la fin des temps. Elle arrive complète avec le début de l'éternité ; elle est complète ! Quand donc a-t-elle été construite ? Cela n'a pas été construit en une heure, en un jour. Quand a-t-elle été construite ? Il a fallu beaucoup de temps pour construire cette Cité, pour former ce peuple selon ce caractère... quand ? Chers amis, cela se fait aujourd'hui. C'est en train de se faire ici, dans cette entreprise, ce matin même - la Cité est en train d'être construite et vous êtes dans la construction de la Cité. Vous en faites partie et vous êtes en train d'être construits ; le caractère de cette Cité est en train d'être construit en vous. C'est en cours maintenant !
L'œuvre sera achevée lorsque les Cieux s'ouvriront et que l'Église sortira : une œuvre achevée. C'est maintenant que cela se passe. Nous sommes dans cette chose que Dieu a préfigurée en Abraham et en Israël ; nous sommes dans la réalité spirituelle de cette chose maintenant, c'est en cours. Nous sommes appelés selon ce dessein, à être... quoi ? Un peuple incarnant tous les éléments essentiels, l'essence de la pensée de Dieu concernant un peuple - c'est Jérusalem - l'incarnation de la pleine pensée de Dieu pour un peuple. C'est le but : se tenir là au centre de l'univers, Dieu ayant obtenu ce sur quoi Son cœur était fixé, pour s'exprimer dans un peuple. C'est ce qu'Il fait maintenant. Il continue.
Nous sommes engagés dans cette voie. Le sommes-nous ? Sommes-nous avec Néhémie et avec ce peuple, en train de dire : « Dieu a décidé d'avoir un peuple, une ville, une église qui incarne Ses pensées et Son caractère » ; sommes-nous engagés dans cette voie ? C'est ce qui donnera une signification éternelle à notre présence ici.
J'y reviens encore : quelle est la part du Seigneur, quelle est la part du Seigneur et ce que le Seigneur désire... c'est ce qui détermine notre place et notre mesure dans les intérêts éternels de Dieu. Pensons-y et que le Seigneur nous montre que cette formidable œuvre de construction, de construction, de construction, est la chose dans laquelle Il s'est engagé. Notre Nouveau Testament est si malheureux, n'est-ce pas, dans sa traduction de ce mot... comment, encore et encore, le mot original pour « construire » est traduit par « édifier ». C'est trompeur, n'est-ce pas ? « Pour l'édification », « pour l'édification », non, non ! Le mot est « pour la construction » ; « pour la construction » ! « C'est le livre de la construction... ». Dieu est à l'œuvre pour construire selon le Christ. Et si nos cœurs sont avec Lui en cela, et que nous travaillons de tout notre cœur, comme l'ont fait ces gens, et que nous sommes aussi dévoués que l'était cet homme, il sera donné à notre présence ici, bien que nous soyons des gens très insignifiants et sans importance, une signification et une valeur au-delà de tout ce que nous pourrions être ou avoir par ailleurs.
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