par
T. Austin-Sparks
Édité et fourni par le Golden Candlestick Trust.
Source : The Urim and the Thummim. (Traduit par Paul Armand Menye).
Lecture : Néhémie 7, 61-65.
« Ils feront l'éphod d'or, de bleu, de pourpre, d'écarlate et de fin lin retors, selon l'art de l'ouvrier... Aaron portera sur son coeur les noms des enfants d'Israël dans le pectoral du jugement, lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, comme un souvenir perpétuel devant l'Éternel. Tu mettras dans le pectoral du jugement l'Urim et le Thummim, et ils seront sur le coeur d'Aaron, quand il entrera devant l'Éternel ; et Aaron portera sur son coeur le jugement des enfants d'Israël, devant l'Éternel, à perpétuité ». (Exode 28:6, 29-30).
J'ai à cœur de dire un mot sur la place et l'usage de ces éléments quelque peu mystérieux (en ce qui concerne l'Ancien Testament) que sont l'Urim et le Thummim. Avec ce que vous savez de la Parole à ce sujet, vous aurez pu réduire toute l'affaire, en tout cas, à un petit nombre d'explications. Bien que nous ayons encore quelques doutes quant à la méthode selon laquelle ils fonctionnaient, nous savons pourquoi ils fonctionnaient et quel était leur but. Quant à la méthode, nous pouvons la laisser de côté. Il y a plusieurs points de vue à ce sujet, et je ne sais pas si c'est le plus important. Ce qui importe vraiment, c'est que nous sachions non pas tant comment, mais pourquoi.
Le « comment » est très souvent une question de curiosité humaine. Nicodème s'est heurté au problème du « comment », et d'autres hommes se sont heurtés au problème du "comment" : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » D'autres encore se sont pris les pieds dans le tapis : « Comment les morts ressuscitent-ils... ?" » L'esprit humain cherche toujours à savoir comment. Le Seigneur ne satisfait pas toujours cette curiosité, mais il donne un « pourquoi » et, en ce qui concerne ces choses, le « comment » semble rester quelque peu incertain, mais le « pourquoi » ne fait l'objet d'aucun doute.
Nous pouvons réduire le tout à un seul mot, et ce mot est le gouvernement spirituel.
Le Gouvernement
L'Urim et le Thummim étaient, comme nous le savons très bien d'après les diverses références qui y sont faites, les moyens par lesquels le Seigneur gouvernait la vie spirituelle de son peuple. Ils servaient à interroger le Seigneur, à obtenir de lui un « Oui » ou un « Non » - l'affirmation de Dieu d'une malédiction ou la négation de cette malédiction. Vous vous souvenez qu'en une occasion, David prit l'éphod avec l'Urim et le Thummim et interrogea le Seigneur au sujet d'un certain mouvement, et le Seigneur lui donna une réponse directe.
Ce gouvernement par ce moyen me semble avoir une double utilisation ou application dans l'Ancien Testament, qui a une contrepartie dans le Nouveau Testament. Nous les présenterons dans l'ordre inverse de celui dans lequel ils apparaissent, et nous prendrons d'abord le passage de Néhémie.
Nous avons ici un développement ultérieur et quelque chose qui n'est pas dans le cours normal de l'intention du Seigneur, c'est-à-dire que la captivité est arrivée, ce qui n'était pas dans la ligne droite de la volonté du Seigneur. Mais avec le retour du reste de la captivité, l'une des choses qui s'est produite est qu'un certain nombre de personnes ont perdu leur registre, c'est-à-dire leur titre, leur pedigree, et ils n'ont pas été en mesure de donner satisfaction quant à leur statut au sein du peuple du Seigneur. C'est une situation extraordinaire : un grand nombre de personnes ont été mêlées au peuple du Seigneur, mais dans une situation très incertaine et insatisfaisante. Ils ne pouvaient pas prouver que leur position était authentique ; nous ne savons pas s'ils étaient eux-mêmes dans le doute ou non. Il se peut qu'ils aient été incertains quant à la pureté de leur sang et à la rectitude de leur descendance, mais il est certain qu'ils n'ont pas pu donner la preuve requise de leur appartenance au peuple de Dieu. Et comme ils étaient incapables de donner cette preuve, ils ont été rejetés de la prêtrise, rejetés du ministère sacerdotal parmi le peuple du Seigneur, jusqu'à ce qu'un prêtre se lève avec l'Urim et le Thummim, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il y ait ce gouvernement spirituel, la détermination spirituelle du Seigneur quant à la position réelle de ces personnes, jusqu'à ce qu'il y ait un terrain sur lequel la certitude, dans un sens ou dans l'autre, puisse être établie quant à la véritable relation de ces personnes avec le Seigneur et son peuple. L'Urim et le Thummim étaient donc, dans ce cas, le moyen de déterminer la réalité ou l'irréalité de la vie de ceux qui se trouvaient parmi le peuple de Dieu.
Il s'agit là d'une question mineure, mais aussi, bien sûr, d'une question ultime et primordiale. Il est très important, de nos jours, que tous ceux qui portent le nom du peuple du Seigneur puissent établir leur droit à porter ce nom. Il est très important qu'une ligne de démarcation soit tracée entre ceux qui professent et ceux qui possèdent. Il y a beaucoup de mélange, et bien qu'il ne nous appartienne pas de juger, mais au Seigneur de juger et de déterminer, nous ne faisons pas de mal, je pense, lorsque nous prenons en compte le fait qu'il n'y a guère de doute qu'un grand nombre de personnes se trouvent dans cette position précaire, ou très incertaine, quant à leur relation avec le Seigneur. Je ne parle pas ainsi pour déterminer la relation, mais pour vous donner l'occasion de vous réjouir.
Laissons cela pour un moment et revenons à l'usage originel de l'Urim et du Thummim dans le gouvernement, dans le domaine de la direction spirituelle ; non seulement de l'acceptation, mais aussi de la direction, ou en d'autres termes, de la connaissance de la pensée du Seigneur. C'est une question qui concerne de très près tous les enfants de Dieu : connaître la pensée du Seigneur.
Ce que je vais dire ne résout pas simplement le problème de l'orientation, mais c'est la base de la connaissance de la pensée du Seigneur, et je suis certain que tant que cela ne sera pas établi, il ne pourra jamais y avoir d'espoir de connaître la pensée du Seigneur. Maintenant, pour ces deux objectifs : vérifier et déterminer notre relation avec le Seigneur, et fournir une base pour la direction du Seigneur dans la vie, que nous disent l'Urim et le Thummim ? Eh bien, vous verrez que votre référence marginale par rapport aux mots eux-mêmes vous donne simplement l'interprétation de la chose originale, à savoir qu'ils seront pour les Lumières et les Perfections. L'Urim, les lumières ; le Thummim, les perfections.
Transposez cela dans le Nouveau Testament, et la chose devient très simple et très claire. Mais vous remarquerez que cela est inséparablement lié au Souverain Sacerdoce. Maintenant, il y a une marque distinctive du Souverain Sacrificateur par rapport à ses fils. Les fils d'Aaron, en tant que prêtres, avaient leurs robes, mais il manquait à leurs robes une chose qui était dans les siennes. Dans leurs vêtements, il y avait du blanc, du fin lin, du bleu céleste, de la pourpre royale et de l'écarlate. Mais lorsqu'il s'agit d'Aaron, le Souverain Sacrificateur, il y a un élément supplémentaire : l'or. C'est ce qui distingue le Sacerdoce ultime, suprême, représenté par Aaron. Et c'est ce seul élément qui lie ce gouvernement, et il semble dire que ce facteur supplémentaire est le facteur qui permet au gouvernement d'être avec lui ; l'Urim et le Thummim, ce facteur représenté par l'or. Nous savons ce que l'or représente : il évoque une sainteté parfaite, une nature divine parfaite dans la haute prêtrise. Cela ne fait pas partie de la vie des prêtres ; ils en bénéficient en raison de leur relation avec lui, mais c'est avec lui seul. Et c'est sur cette base que ce gouvernement spirituel opère.
Bien sûr, nous savons que cela renvoie clairement au Seigneur Jésus. C'est maintenant le Seigneur Jésus, ayant passé par la croix et ayant été rendu parfait par la souffrance, qui porte devant la présence de Dieu tous les siens sur sa poitrine, et qui porte l'éphod, et qui a l'Urim et le Thummim liés à lui sur la base de ce qu'il est dans la perfection de la nature divine ; c'est un gouvernement spirituel. Tout gouvernement spirituel vient par et à travers le Seigneur Jésus. Toute détermination de position par rapport au Seigneur vient de Lui, mais comment cela vient-il ? C'est là que se trouve l'effet ! Comment cela se produit-il ? Le Nouveau Testament, tout en nous montrant comment cela se passe spirituellement, ne nous aide pas beaucoup en ce qui concerne la méthode de l'Ancien Testament, mais ce qui s'est passé dans le Nouveau Testament est parfaitement clair.
Prenons deux choses. Premièrement, l'Urim - les lumières. Comment, en relation avec le Seigneur Jésus dans sa position de Souverain Sacrificateur, sur la base de la perfection de la sainteté (la nature divine en lui), pouvons-nous avoir notre relation avec le Seigneur déterminée, réglée une fois pour toutes ? Sur la base du fait qu'il est devenu la Lumière. La deuxième lettre aux Corinthiens explique tout cela : « Dieu, qui a commandé à la lumière de briller hors des ténèbres, a brillé dans nos cœurs, pour donner la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu, dans le VISAGE DE JESUS CHRIST » (AV). Dans l'Ancien Testament, l'éclat de cette lumière était synonyme de terreur, d'effroi et de crainte, à tel point qu'il fallut mettre un voile sur le visage de Moïse. « Lorsqu'il se tournera vers le Seigneur, le voile sera enlevé ». Le voile est ôté en Christ, et le Christ, qui est la Lumière, a été révélé dans nos cœurs. Pour reprendre les mots de Paul : « Il a plu à Dieu de révéler son Fils en moi ». C'est la connaissance du Seigneur Jésus dans notre cœur qui règle définitivement la question. C'est une façon de le dire.
C'est que Dieu a brillé dans nos cœurs. C'est toute la différence avec une chose extérieure ou objective. Il y a l'aspect objectif de notre appréciation du Christ, mais ce qui règle notre relation avec Dieu une fois pour toutes, c'est que Dieu a brillé dans notre cœur et que le Christ est devenu une réalité intérieure et une illumination de Dieu. Cela règle notre pedigree, cela règle notre registre, cela détermine une fois pour toutes notre histoire spirituelle. La question ultime n'est pas quelque chose d'objectif dans l'appréhension, mais maintenant le fait que Dieu a brillé dans nos cœurs représente une puissante œuvre de destruction : « Le dieu de ce siècle a aveuglé l'esprit des incrédules ». Ceux qui périssent périssent parce que le dieu de ce siècle a aveuglé leur esprit, mais : « Dieu a brillé dans nos cœurs », et l'œuvre d'aveuglement du diable a été brisée et détruite une fois pour toutes par cette brillance, et nous sommes établis dans notre relation avec Dieu.
Cette illumination est toujours une chose formidable. Toute l'œuvre aveuglante et obscurcissante du diable est anéantie lorsque Dieu brille à l'intérieur. Nous le savons dans les faits ; par expérience, nous voyons comment cela se produit. Nous avons vu des vies complètement saisies par l'œuvre aveuglante et obscurcissante du diable, et qui ne peuvent rien saisir de la lumière ou de la vérité. Tout ce qui est dit, ils ne peuvent le comprendre. Et puis nous avons vu, comme un rayon de lumière venant du ciel, un éclair, les ténèbres se dissiper et une appréhension de ce moment-là - la libération. Ils disent alors : « Je vois, je sais ». La relation a été provoquée par l'illumination. Cela règle immédiatement la question de Néhémie, le prêtre surgissant avec les lumières, pour établir la question douteuse de la profession sans possession. C'est très simple, mais pour nous, cela confirme notre position, et pour nous, en avoir l'intelligence, c'est nous équiper pour le service.
Puis le Thummim - les perfections. Nous en revenons maintenant non seulement à la question des relations, mais aussi à celle de la direction spirituelle ; il s'agit de poser les bases pour que nos vies soient guidées par le Seigneur. Cela peut être exprimé en très peu de mots et sous une forme très simple.
Nous n'aurons jamais la possibilité d'être guidés spirituellement par le Seigneur tant que nous n'aurons pas fait des perfections du Seigneur Jésus la base de notre vie. Certains d'entre nous connaissent des personnes qui appartiennent au Seigneur (nous ne doutons pas un instant qu'elles appartiennent au Seigneur), mais elles sont tellement insatisfaisantes en ce qui concerne la manière d'avancer directement avec le Seigneur. Ils sont toujours en train de faire des nœuds, de tourner autour d'eux-mêmes et de leurs propres problèmes spirituels, sans jamais être sûrs, sans jamais être capables de faire un pas en avant droit, fort et précis ; s'ils font un pas en avant, ils en font deux en arrière peu de temps après. S'ils font un pas en avant, ils en font deux en arrière peu de temps après. Ils n'ont jamais le sentiment d'être sûrs ou définitifs dans leur marche : tout n'est que questions, doutes. Parfois, ils doutent de leur salut. Ils sont bien sauvés, mais ils doutent parfois de leur salut, ils remettent en question tout ce qui est spirituel. Quel est le problème de ces personnes ?
Si vous y réfléchissez, vous découvrirez presque invariablement que ces personnes ne sont pas parvenues à une position définitive quant aux perfections de l'œuvre du Seigneur Jésus. Il y a quelque part une faiblesse quant à la perfection du salut qu'il a opéré, la finalité de l'œuvre qu'il a accomplie. Ils n'ont jamais compris qu'ils ne peuvent jamais être plus sauvés en Christ qu'ils ne le sont le jour où ils ont mis leur foi en lui pour la première fois.
Le salut s'accomplira, mais en Christ, le salut est définitif. En Christ, le salut est définitif, total, il n'y a plus rien à faire. En Christ, la sanctification est totale, il n'y a plus rien à faire. En Christ, la gloire est totale, parfaite, il n'y a plus rien à faire. En Christ, il y a des perfections de toutes sortes ; toutes les perfections spirituelles et morales se trouvent en Christ pour nous. Nous le savons tous très bien. La plupart d'entre nous s'en réjouissent, et pourtant, en arrière-plan de beaucoup d'indéfinitions et d'incertitudes dans la vie spirituelle, il y a le fait qu'il n'y a pas eu cette saisie finale de ce que le Christ est pour Dieu pour nous. Nous essayons, d'une manière ou d'une autre, de trouver quelque chose qui puisse satisfaire Dieu, en dehors du Christ, et nous nous retrouvons dans tous les sens à la fois. Nous sommes ballottés ici et là, et le Seigneur ne fait rien pour nous aider jusqu'à ce que nous revenions à la case départ : « Oh, Seigneur, il faut que tu fasses tout : c'est sans espoir ; je ne pourrai jamais rien faire ». Le Seigneur ne peut jamais guider nos vies et nous montrer Sa volonté tant que cette question n'est pas réglée, de sorte qu'une grande partie du service au Seigneur est perdue et qu'une grande partie de l'utilité pour le Seigneur n'est pas disponible parce que le Seigneur ne peut jamais utiliser cette vie comme Il le veut et l'amener dans toutes les voies de Sa volonté tant que cette question n'a pas été réglée. Tôt ou tard, l'ennemi aura du terrain.
Quel spectacle plus tragique et pathétique que celui d'un serviteur du Seigneur, qui est au service du Seigneur depuis longtemps, qui en arrive à remettre en question les choses fondamentales ? Plus d'un homme ou d'une femme qui a été au service du Seigneur toute sa vie termine ses jours en remettant en question son salut, et vous revenez sur leur vie et vous voyez qu'ils ont servi le Seigneur toute leur vie, et pourtant, à la fin, ils sont partis sous un nuage.
Pour que le Seigneur obtienne le maximum dans une vie, et pour qu'il puisse donner des conseils spirituels de manière à ce que chaque pas soit un pas sûr, il doit au moins avoir ce fondement établi - les perfections du Seigneur Jésus. Je peux penser à certaines personnes que je connais bien et qui pourraient être énormément utilisées par le Seigneur, si seulement il y avait en elles une note de certitude, c'est-à-dire si elles étaient bien établies. Le problème est qu'ils n'ont pas saisi dans leur cœur les perfections du Seigneur Jésus comme étant leurs perfections devant Dieu. Ils ne cessent d'avancer, alors que le Seigneur utiliserait ces vies et les conduirait au service. Ils crient au Seigneur pour connaître sa pensée, pour connaître sa volonté, pour savoir avec certitude ce que le Seigneur voudrait qu'ils fassent, et le Seigneur ne leur répond pas. Pourquoi ? Parce qu'en leur parlant, on découvre qu'ils sont dans tous les sens en ce qui concerne le fondement de leurs perfections en Christ ; ils n'y sont pas installés.
Le Seigneur ne construit pas sur des fondations branlantes. Les lumières et les perfections sont le fondement de la certitude et de l'orientation dans la vie ; le fondement de la relation et le fondement du service. C'est une question sacerdotale.
Je suis tout à fait conscient de n'avoir rien dit de nouveau. Je n'ai fait que souligner à nouveau ce qui est bien connu. Mais j'ai le sentiment qu'à une époque comme celle que nous vivons, où l'ennemi ne néglige rien pour amener le peuple du Seigneur à douter, et où le Seigneur voudrait que nous parvenions de plus en plus à une certitude et à un repos complets, une telle parole n'est pas déplacée. Si seulement elle nous conduit à une nouvelle appréciation de ce que le Seigneur Jésus est pour nous dans la présence de Dieu, elle n'aura pas été vaine.
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