par
T. Austin-Sparks
Publié pour la première fois dans le magazine « A Witness and A Testimony » Mai-Jui 1951, Vol. 29-3. Source : « The Earthly Man and the Heavenly Man ». (Traduit par Didier Lebeau)
« Jésus répondit et lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. », Jean 3 :3.
Ces paroles et leur contexte sont utilisés exclusivement pour s’adresser aux non-régénérés, bien entendu c’est ainsi qu’elles s’appliquaient originellement. Mais nous devons nous souvenir que Jean écrivit ces paroles plusieurs décades après les faits. L’apôtre vieillissant, qui survécut à tous les autres apôtres, fit ce bon en arrière et écrivit ces choses, non pas pour les impies mais pour l’Église. Tous les écrits de Jean sont pour l’Église et il écrivait pour l’Église, « Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » Bien entendu je ne suggère pas qu’il disait à l’Église d’être née de nouveau (d’en-haut), mais il communiquait quelque chose qui était d’une importance capitale pour les croyants. Il est assez inhabituel de se servir de ce passage pour parler aux chrétiens, mais le fait est que d’une façon ou d’une autre le Nouveau Testament tout entier traite du sujet de la nouvelle naissance. Il décrit la nature de ce qui est céleste, la signification des choses célestes, ce que ces choses accomplissent et, pour ce qui est des hommes, comment ils doivent se conduire. L’ensemble des Écritures nous enseigne sur ce qui est d’en-haut, et cette vérité ne pourra pas être contrecarrée par quelque moyen que ce soit.
Prenons un passage des Écritures, sans tenir compte des malheureuses divisions de chapitres, qui bien entendu ne font pas partie du texte original.
« Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes, et qu'il n'avait pas besoin que quelqu'un rendit témoignage de l'homme; car lui-même connaissait ce qui était dans l'homme. Mais il y avait un homme d'entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Juifs. Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus répondit et lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître? Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit: Il vous faut être né de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. Nicodème répondit et lui dit: Comment ces choses peuvent-elles se faire? Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? Et personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l'homme qui est dans le ciel. », Jean 2 :24-24, 3:1-13</p align="JUSTIFY">
Dans ce passage nous avons deux personnes face à face, une terrestre et l’autre céleste. Ces deux expressions ont un mot en commun « homme ». « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes, et qu'Il n'avait pas besoin que quelqu'un rendit témoignage de l'homme; car Lui-même connaissait ce qui était dans l'homme. », Jean 2 :24-25. Je ne veux pas ignorer quoi que ce soit afin que nous saisissions toute la force de ce qui est dit ici. Jean utilise le mot « mais » à dessein, ceci est très important. Je me suis longtemps demandé quelle était vraiment la place de Nicodème dans l’évangile selon Jean. Dans son résumé l’apôtre dit qu’il a écrit cet évangile afin de démontrer que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu (Jean 20 :31) et je ne pouvais pas voir la place de Nicodème dans ces choses. Néanmoins ce mot « mais » associant ce qui vient d’être dit avec ce qui suit est une clé. « Mais il y avait un homme… , plus loin nous lisons que ce mot « homme » fait référence à Christ : « le Fils de l’homme ». Ce titre du Seigneur est utilisé quatre-vingt-huit fois dans le Nouveau Testament, quatre-vingt-quatre fois dans les évangiles et onze fois dans l’évangile selon Jean ; ceci est marquant. Ainsi Jean écrit « Mais il y avait un homme », ensuite il commence à parler de Jésus en tant que Fils de l’homme et d’écrire ce que Jésus disait de Lui-même en tant que Fils de l’homme. Nous allons voir comment ces choses sont liées et combien elles sont importantes. Ce titre est utilisé dans la Bible pour d’autres personnes autre que le Seigneur, mais à chaque fois que c’est le cas l’expression est usitée sans l’article « fils de l’homme » ; mais lorsqu’elle se réfère à Christ l’article est présent « le Fils de l’homme ».
Ainsi nous avons deux personnes appelées « homme » face à face. D’un coté nous avons l’homme terrestre, Jésus ne se confie pas en lui car Il connait tous les hommes, Il sait de quoi ils sont faits, Il comprend leur nature et ce dont ils sont capables. C’est à ce genre d’homme que s’appliquent les paroles « il y avait un homme, Jean sous-entend « il y avait un homme terrestre dont le nom était Nicodème ». « Ce qui est né de la chair », c'est à dire l’homme d’ici-bas, nous le voyons encore au verset treize : « personne n’est monté au ciel ». Peut-être pensez-vous alors à Élie et Hénoc, mais les mots employés dans le grec sont forts « aucun homme n’est monté au ciel de lui-même ». Ni Élie, ni Hénoc ne sont montés d’eux-mêmes – mais Celui-ci, cet Homme céleste est du ciel. « c'est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres », Jean 3 :19, c’est encore une description de l’homme d’ici-bas. Ceci est confirmé par le verset vingt-sept : « Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu'il ne lui soit donné du ciel. » L’homme terrestre ne peut pas – il n’a aucune capacité pour les choses célestes. Donc nous notons les caractéristiques de l’homme terrestre, ce dont il est fait, ses limitations, ce qu’il ne peut pas faire de lui-même, ce qu’il ne peut recevoir de lui-même et le fait que le ciel ne lui fait pas confiance.
Puis nous avons l’Homme céleste – « Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l'Esprit est esprit. » « Né d’en haut ». Nous lisons aux versets douze et treize : « Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? Et personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l'homme « qui est dans le ciel » Ici nous avons l’Homme céleste. « Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique » – l’Homme céleste donné des cieux. « Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu'il jugeât le monde » – Dieu envoya Son Fils. « Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ». Il s’ensuit tous ces autres passages tout au long du récit de Jean. Comme celui-ci : « car je suis descendu du ciel », Jean 6 :38 ; « je suis le pain descendu du ciel », verset 41 et 51. « Si donc vous voyez le fils de l'homme monter où il était auparavant...? », verset 62 ; ce genre de référence abonde dans cet évangile.
Nous avons ces deux hommes face à face, un homme d’ici-bas et l’Homme céleste ; deux hommes représentatifs. Jean a choisi Nicodème à dessein, disons plutôt que c’est l’Esprit Saint qui a placé Nicodème dans ce récit. D’un coté il y a donc Nicodème, un homme terrestre représentatif. Nationalement il appartient à ce peuple qui avait été choisi parmi toutes les nations par Dieu, et à qui revenait les oracles et l’alliance ; c’était un peuple singulièrement et particulièrement en relation avec Dieu (Romains 3 :2, 9 :4-5). Il est également un adepte de la secte des Pharisiens. Ce mot hébreu « Pharisien » veut dire « séparé par des doctrines et des pratiques ». Au sein de cette nation particulière, les Pharisiens étaient une secte singulière se tenant au centre-même de ce peuple qu’était la nation d’Israël. Ils étaient très stricts dans leurs pratiques comme la dîme, leurs habitudes alimentaires, leurs différents rites et ils adhéraient farouchement à l’enseignement de l’immortalité de la foi. Néanmoins c’est à un tel homme que le Seigneur Jésus dit : « Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. ». Nicodème est un docteur en Israël, il est membre du conseil national appelé aussi le Sanhédrin. De plus, c’est un homme de noble caractère, il est respecté et doté d’une certaine honnêteté. Il est mentionné par Jean dans trois passages différents. Dans le second passage il questionne les procédures du Sanhédrin : « Notre loi juge-t-elle l'homme avant de l'avoir entendu et d'avoir connu ce qu'il fait? », Jean 7:51. Le troisième est celui où ses bien-aimés amis amenaient les épices au tombeau et il est écrit : « Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. », Jean 19 :39. Nous voyons maintenant Nicodème à découvert, pleinement honnête ; malgré tout il est spirituellement aveugle, ignorant et faible. « Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? » Aveugle, ignorant et faible est l’homme représentatif qu’est Nicodème, le meilleur de l’homme naturel.
Quant à l’Homme céleste, sa citoyenneté est dans les cieux. « Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous » – au-dessus des sectes, de toutes les lois et de toutes les règles, de tous les rites ; c’est ce dont témoigne Jean tout au long de son récit. La position de l’Homme spirituel est une position d’autorité : « Le Père… a donné tout le jugement au Fils », Jean 5 :22. « Comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu'il veut. », Jean 5 :21. Sa nature est divine, en le comparant à Nicodème il y a une caractéristique qui le démarque radicalement : la connaissance. Nicodème était aveugle, ignorant et faible ; le Seigneur Jésus était tout l’opposé. Il savait, et parce qu’Il savait Il n’était jamais pris au dépourvu, jamais piégé, Il ne se retrouvait jamais dans une impasse. Il connaissait tous les hommes, Il savait ce qu’il y avait en l’homme. Lorsqu’Il dit à Nicodème : « Comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? », voulant dire qu’Il pouvait en parler car Il les connaissait ; « Nous disons ce que nous connaissons ».
Afin de bien saisir ce qui est dit nous devons retourner au premier chapitre, versets 48-49. « Nathanaël lui dit: D'où me connais-tu?... tu es le Fils de Dieu ». Dans la Bible la connaissance de l’homme appartient à Dieu seul, elle est attribuée à Jéhovah. Citons les paroles de Jérémie : « Moi, l'Éternel, je sonde le cœur, j'éprouve les reins », (Jérémie 17 :10). « Car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit l'Éternel », Jérémie 29 :11. Il n’appartient qu’à Dieu de connaître les hommes ainsi. « D'où me connais-tu?... tu es le Fils de Dieu ».
Nous comprenons mieux maintenant pourquoi Jean mentionne ces deux aspects, Jésus est le Fils de Dieu et Il est le Fils de l’homme. Le Fils de l’homme est le Fils de Dieu. Parce qu’Il a les attributs divins Il connait tous les hommes. De plus cette connaissance est tant individuelle qu’universelle, Il connaissait tous les hommes et Il savait ce qu’il y avait dans l’homme. Cette caractéristique divine se manifestait sans cesse car dans l’évangile selon Jean l’expression « je connais » apparait plus de cinquante fois. Les hommes trouvaient troublant le fait que Jésus exerce cette connaissance, cette perspicacité surnaturelle. Il n’éprouvait jamais de difficulté quant à ce qu’Il devait faire. Bien souvent Il mit ses disciples à l’épreuve quant à cette connaissance : « Mais il disait cela pour l'éprouver, car lui savait ce qu'il allait faire. », Jean 6v6. À maintes fois Il provoquait des situations impossibles afin de sonder ses disciples comme pour les pousser à dire « Qu’allons-nous faire maintenant ? ». « Pour deux cents deniers de pain ne leur suffirait pas, pour que chacun en reçût quelque peu. », Jean 6 :7. C’était à chaque instant une découverte de leur impuissance car ils ne savaient pas faire face. Puis Il faisait ce qui était nécessaire car Lui savait. C’est ici que nous voyons la différence entre l’Homme céleste et l’homme terrestre.
Essayons maintenant de tirer quelques leçons de ce qui précède afin de parvenir à quelque application. Nous avons ces deux personnes face à face, l’un représentatif du meilleur de ce que l’homme naturel peut être, de l’autre coté le seul Homme accepté de Dieu – le seul qui puisse se tenir devant Dieu. Ce dernier représente cette nouvelle race d’homme que Dieu peut recevoir favorablement. Il est seul avec Dieu, tous les autres hommes sont à part ; séparés de Dieu. Aussi, à moins que vous ne soyez né d’en haut vous ne pouvez ni voir ni entrer dans le royaume de Dieu. Il existe un grand clivage entre ces deux hommes que sont Jésus et Nicodème, et cette différence ne peut être comblée en argumentant, en discutant ou par n’importe quelle explication recherchée par Nicodème. C’est un abîme causé par des différences irréconciliables et elle ne peut pas être comblée. Il y a l’homme qui « ne peut pas », cette expression « ne peut pas » est définitive – « il ne peut voir », c’est l’homme terrestre, l’homme naturel. Mais il y a un Homme qui peut – l’Homme céleste. A travers tout son récit, Jean démontre que là où tous les hommes défaillent il y en a Un qui peut tout.
Notre objet n’est pas uniquement de démontrer la différence entre ces deux hommes, ni même le fait que nous devons être nés d’en haut, mais c’est de démontrer la nature de cette différence. Nous n’avons rien avant que nous ne soyons nés d’en haut et c’est à ce moment précis que la vie commence pour le chrétien. Notons que la nouvelle naissance n’est que le commencement de la vie chrétienne. Très certainement beaucoup d’entre-nous n’ont pas encore apprécié à sa juste valeur la différence qui existe entre ces deux hommes. A moins que nous ne comprenions et authentifions cette différence, nous ne progresserons pas beaucoup dans la vie chrétienne. Vous et moi sommes encore des chrétiens bien trop terrestres, et nous sommes bien en dessous de notre capacité spirituelle. La grande division entre notre vie naturelle et notre vie spirituelle n’est pas marquée comme elle devrait l’être, c’est ce qui explique les nombreux agissements de Dieu envers nous ; agissements dont la raison nous échappe le plus souvent.
Lorsque nous entrons dans le domaine des actions de l’Esprit Saint, de par notre nouvelle naissance, nous pénétrons dans le milieu de la plus grande réalité. Saisissons bien le fait qu’il s’agit d’une réalité sans compromission. Alors que nous entrons dans le domaine de l’Esprit nous ne pouvons permettre à la chair de se manifester, ou de tolérer la vie naturelle. Si le chrétien accorde quelque place que ce soit à ce qui est naturel, terrestre ou charnel, il devra faire face aux jugements de Dieu. Dans le domaine de l’Esprit la rigueur est de mise. Quand le chrétien se laisse influencer par le naturel, alors qu’il est maintenant spirituel, sa progression est entravée. La différence entre le naturel et le spirituel est si marquée aux yeux de Dieu qu’Il ne laissera pas le naturel agir à sa guise. Nous devons constater et reconnaître que le naturel n’a aucune place dans le spirituel – ce qui est terrestre n’a rien en commun avec ce qui est céleste. Nicodème est déconcerté lorsqu’il rencontre l’Homme céleste, et si nous sommes sur ce même terrain naturel ou terrestre nous serons nous aussi perplexes quant à notre relation avec le Seigneur Jésus.
Quelle est donc la signification des agissements de Dieu envers nous ? Parfois nous préfèrerions ne pas avoir affaire avec Dieu, tout ce qui le touche est vrai et réel et Il œuvre toujours selon ses principes. Ce qu’Il recherche avant tout est de mettre un terme à tout ce qui est naturel en nous. Mais ses actions en nous paraissent incompréhensibles parfois, souvent mystérieuses, Il œuvre afin d’accomplir sa volonté en nous. Non seulement la naissance d’en haut est initiale à toute vie chrétienne, mais elle doit nous conduire indubitablement à la maturité, à la croissance, à la plénitude de Christ. Nous devons être rendus conformes à l’image du Fils, et Dieu devra nous faire comprendre que ces choses ne peuvent être atteintes par des moyens naturels. Nous serons amenés à reconnaître que rien en nous-mêmes ne peut nous permettre de connaître ou de faire ce qui est spirituel. Nous sommes de toute évidence incompétents, aveugles et dans l’obscurité, c’est ici le coté négatif des choses.
Le coté positif est que Dieu œuvre mystérieusement afin de nous amener dans le domaine spirituel, dans la connaissance et la compréhension des choses célestes. Ceci devrait être vrai pour tous les chrétiens et si cela n’est pas le cas notre vie chrétienne n’est pas conforme à la volonté de Dieu. Il est un fait que nous, les enfants de Dieu, connaissons certaines vérités que les autres ne connaissent pas. En tant que chrétiens nous savons que notre connaissance des choses spirituelles croît, trop lentement et partiellement parfois, mais elle croît néanmoins. C’est à travers des expériences difficiles, sombres, mystérieuses et douloureuses que nous parcourons le chemin de la foi et découvrons progressivement le domaine spirituel. Nous devons passer à travers la mort et être né de nouveau afin de pouvoir atteindre le but que Dieu nous a préparé. Nous devons admettre que nous ne pouvons expliquer tous les agissements divins, toutes les méthodes employées par Dieu, toutes les interrogations qui nous contrarient parfois. C’est ce que nous devons vivre si nous désirons passer du domaine naturel au domaine spirituel, un domaine qui nous est bien étranger. Les mystères divins, les vérités bibliques et la connaissance spirituelle sont inaccessibles à nos capacités naturelles ; nous devons passer par la nouvelle naissance et ceci implique que nous devons mourir à beaucoup de choses qui nous sont familières. Retenons qu’il ne peut y avoir de communion entre ces deux hommes, ils appartiennent à des sphères totalement différentes ; Nicodème ne peut comprendre ni communier avec le Seigneur Jésus car ils appartiennent à deux mondes irréconciliables. Alors même que Jésus tente d’expliquer des choses simples à Nicodème, ce dernier ne peut les comprendre.
Le Seigneur a fait en sorte que cette différence disparaisse : « Il vous faut être nés de nouveau ». Lorsque nous avons fait l’expérience de la nouvelle naissance, les différences commencent à s’amenuiser. Tout ce qui nous limitait quant à la connaissance du seigneur, qui nous gardait éloigné des choses de Dieu, des réalités spirituelles, est peu à peu mis de coté en vue de la vie de l’Esprit. Nous sommes dans une école, mais que les choses sont difficiles parfois car cet homme naturel est profondément enraciné et il ressurgit de temps à autre. Nous devons comprendre ce que Dieu fait en nous. Son œuvre est de nous transformer de façon à ce qui reste de nous, ne soit pas ce que nous avons fait, ce que nous avons dit, mais que ce soit notre transformation à l’image du Fils. La valeur d’une telle métamorphose est inestimable, et c’est la raison de tous les agissements de Dieu envers nous. Ce qui comptera à la fin de notre vie est l’impact spirituel que nous auront eu ici-bas. Mais plus nous avançons dans le domaine spirituel et plus l’antagonisme de ce monde se fera sentir, c’est ce qu’a vécu le Seigneur lorsqu’Il était parmi les hommes. Il est passé, a souffert, mais a laissé une trace indélébile de l’Homme céleste. C’est précisément le message du Nouveau Testament : les croyants sont dans ce monde pour aucune autre raison que d’être un témoignage du Seigneur. Ils doivent démontrer par leur vie que les choses spirituelles, les choses célestes, les choses de l’Esprit sont les seules choses qui comptent en réalité. Ceci n’a rien à voir avec les « activités chrétiennes » : prêcher, enseigner ou bien tout autre œuvre. Ce qui compte ce n’est pas nos activités, mais la présence de Christ, l’Homme céleste, dans ceux qui croient en Lui. Nous devrions être connus non pas pour tout ce que nous faisons mais pour des personnes en qui Christ est le Maitre. Si ce n’est pas le cas, nous devrions réexaminer notre foi, notre appel, notre idée de la vie chrétienne. C’est pour cette raison que la naissance d’en haut est essentielle, car elle seule peut nous amener dans les choses célestes.
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