par
T. Austin-Sparks
Publié pour la première fois dans le magazine « A Witness and A Testimony » Nov-Déc 1938, Vol. 15-6. Source : « The Meaning of Divine Life - Chapitre 1 ». (Traduit par Didier Lebeau)
« En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. », Jean 1 :4
« Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous … », Jean 1 :14
« Jésus répondit, En vérité, en vérité, je te dis, Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit, Il vous faut être nés de nouveau [ou d’en haut]. », Jean 3 :5-7
« afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. », Jean 3 :15
« Jésus répondit et lui dit, Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit, Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. », Jean 4 :10
« La femme lui dit, Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où as-tu donc cette eau vive? », Jean 4 :11
« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. », Jean 4 :14
« Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut », Jean 5 :21
« En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même. », Jean 5:25-26
« Sondez les écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. », Jean 5 :39-40
« Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? », Jean 6 :9
« Ils les amassèrent donc et remplirent douze paniers des morceaux qui étaient de reste des cinq pains d’orge, lorsqu’ils eurent mangé. », Jean 6 :13
« Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle, laquelle le fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, Dieu, a scellé. », Jean 6 :27
« Ils lui dirent donc, Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Et Jésus leur dit, Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. », Jean 6 :34-35
« Car c’est ici la volonté de mon Père, que quiconque discerne le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je ressusciterai au dernier jour. », Jean 6 :40
« En vérité, en vérité, je vous dis, Celui qui croit en moi, a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. », Jean 6 :47-48
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. », Jean 6 :54
« Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme les pères mangèrent et moururent, celui qui mangera ce pain vivra éternellement. », Jean 6 :57-58
« Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant, Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. », Jean 7 :37-38
Nous nous arrêterons sur le troisième chapitre de Jean, car ce qui nous y est présenté est incontestablement la vie de la nouvelle création, et cette vie, c'est Christ. La préoccupation de Nicodème, c'est évidemment la pensée du Royaume de Dieu. Il n'emploie pas cette expression; il ne mentionne pas le Royaume, du moins dans le récit qui nous a été Conservé ; mais le Seigneur Jésus voit tout à fait clairement ce qui intéresse Nicodème, c'est le Royaume de Dieu, comme cela doit être pour tout vrai Israélite. Le Seigneur Jésus, qui lit dans son cœur et connaît sa pensée, aborde donc immédiatement la question de voir le Royaume de Dieu et d'y entrer ; et Il se met aussitôt à montrer à Nicodème qu'aucun homme ne peut entrer dans ce Royaume par la naissance naturelle, fût-il de la race d'Israël, ou même un docteur en Israël.
Cette naissance naturelle, si même elle se produit dans un milieu dont l'unique intérêt soit le Royaume de Dieu, ne nous y fera jamais entrer. Personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu par la naissance naturelle. On peut être né dans une famille chrétienne, et dans le Christianisme en tant que système religieux, ou encore dans ce qui est appelé « l’Église chrétienne », mais personne ne se trouvera dans le Royaume de Dieu par le fait de cette naissance. C’est un tout autre royaume, entièrement différent du royaume de la nature, si même il s'agit d'une nature religieuse; et puisque ce royaume est nouveau et entièrement autre, il demande une vie nouvelle et entièrement autre. C'est un royaume divin; c'est le Royaume de Dieu; et c'est pourquoi il demande une vie divine, une vie qui soit la vie de Dieu.
« Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même. », Jean 5 :26
Ainsi dans tout l'univers, seuls le Père et le Fils ont cette vie en eux-mêmes. Il est important que nous sachions cela ; alors même que nous avons reçu la vie éternelles, nous n’avons pas cette vie en nous-mêmes. Nous parlerons de cela un peu plus loin.
« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils », 1 Jean 5 :11
Et cette vie demeure en Lui et elle n’est jamais séparée de Lui.
« Celui qui a le Fils a la vie. », 1 Jean 5 :12
Le fait est que, ce royaume étant divin, il demande une vie divine; et cela signifie, comme le montre si parfaitement et si clairement la Parole, que nous ne pouvons pas vivre selon Dieu, ni conformément aux choses divines, par notre vie naturelle. Nous ne pouvons pas arriver à Dieu par nos ressources naturelles, par les ressources de notre esprit naturel. Nous nous heurterons contre les portes du Royaume des cieux sans pouvoir y parvenir jamais, si nous en tentons l'accès par notre esprit naturel. Nous ne pourrons jamais arriver à Dieu, ni entrer dans Son Royaume, avec notre cœur naturel. Nous pouvons avoir tous les sentiments, tout le désir, toute la passion, tout le zèle possibles; nous pouvons nous exciter à une haute tension dans un effort émotif, sans pouvoir jamais parvenir à rien. Personne ne se trouvera jamais dans le Royaume de Dieu ni par l'intellectualisme, ni par l'émotivité.
Cela est vrai aussi en ce qui concerne la volonté naturelle. « Ni de la volonté de la chair », dit la Parole, « mais de Dieu ». Nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume de Dieu par notre propre volonté. Nous ne pouvons pas atteindre aux choses de Dieu par la force de notre volonté naturelle, malgré tout notre vouloir, nos déterminations, nos tentatives, nos efforts et nos résolutions. Notre propre volonté ne pourra jamais nous y faire parvenir. Personne n'a jamais été amené dans le Royaume de Dieu par sa propre volonté, c'est à dire, personne n'a jamais été amené par sa volonté à prendre la décision ou à arriver à la détermination d’être dans le Royaume de Dieu, comme s’il était possible de s’y trouver par la force de cette décision ou de cette détermination. Ceci ne peut pas être.
Beaucoup de fautes ont été commises sous ce rapport, et des multitudes ont été amenées à une position entièrement fausse, parce que l'effort avait été fait dans cette sphère naturelle, et les âmes avaient été appelées, selon des principes naturels, à exercer leur propre raison, leurs propres sentiments et leur propre volonté, comme si elles pouvaient être régénérées de cette façon. Ainsi donc, avoir de l'intérêt et de l'activité dans le christianisme, c'est une chose; mais c'en est une tout autre que d'être dans le Royaume. Des foules de gens bien intentionnés s'intéressent au christianisme et sont actifs dans le christianisme. Ils ont vu la valeur de la vie chrétienne et celle de l'enseignement chrétien, et ils ont pensé que, si l'on pouvait seulement les observer, le monde serait entièrement différent. C'est ainsi qu'ils sont devenus actifs dans le christianisme, et ils ont cru être dans le Royaume de Dieu. Mais pas du tout! Vous pouvez avoir tout l'intérêt possible dans le christianisme et, cependant, ne pas être dans le Royaume.
C'est ici, en effet, ce que, dans des termes différents et plus concis, le Seigneur Jésus dit à Nicodème. Le seul moyen que nous ayons d'entrer dans le Royaume, c'est de recevoir la vie divine en nous, comme un don, par la foi en Jésus Christ; et c'est là la base nouvelle de la nouvelle création, la base sur laquelle tout commence et tout est accompli, la base de la vie divine. Cette vie a en soi toutes les qualités et toutes les ressources de la nouvelle création. Elle constitue notre existence même dans ce qui est appelé le Royaume de Dieu.
Il est à peine nécessaire de rappeler à notre pensée que chaque royaume est gouverné par la vie qui lui est propre. Il y a vie dans le règne végétal, et le règne végétal est entièrement gouverné par cette sorte de vie. Cette vie, dans ce règne, peut être excessivement belle; elle est capable de faire des choses vraiment merveilleuses, comme nous le voyons dans tout ce qui nous entoure; nous remarquons la variété, la magnificence, la beauté et la puissance de vie dans le règne végétal. Mais cette vie a ses limites ; elle arrive à une fin. Entre le point où finit la vie du règne végétal et celui où commence la vie du règne animal, il y a une brèche, un vide qui ne peut être comblé.
Il y a dans le règne animal une merveilleuse variété, une extraordinaire manifestation de vie. Considérons tout ce que peut produire la vie animale. Mais nous voyons aussi une fin à ce règne, et encore une fois nous arrivons à une brèche qui ne peut être comblée, comme dans le premier cas. Bien que l'homme puisse trouver des amis parmi les animaux et qu'il puisse y avoir entre eux une sorte d'amitié, il n'y aura cependant jamais entre un homme et une bête cette affection intelligente, ni cette communion intime qui unissent l'homme à l'homme. Ils vivent dans deux mondes différents.
Dans le royaume de la vie humaine, le pouvoir, la valeur, la variété ont une portée immense. Quelle hauteur peut atteindre une vie humaine! Et cependant elle a ses limites, et elle aussi arrive à une fin. Il y a entre le royaume de la vie naturelle et le royaume de la vie divine une brèche qui ne peut être obturée.
Pour que le végétal devienne un animal, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une vie nouvelle. Pour que l'animal devienne un homme, malgré tout ce que peuvent en dire les évolutionnistes, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une autre vie. Et pour qu'un homme devienne un enfant de Dieu, un héritier du Royaume des cieux, il faut qu'il devienne une nouvelle création, dont la vie est tout autre et entièrement différente. C'est un autre royaume.
L'homme naturel est donc totalement incapable d'être en relation avec les choses de l'Esprit de Dieu; les deux choses appartiennent à deux royaumes différents. La vie divine est essentielle au Royaume de Dieu; c'est le point sur lequel Christ insiste sans cesse dans Son entretien avec Nicodème, tel qu'il nous est raconté dans le troisième chapitre de l'Évangile de Jean.
Quelle est l’étape suivante ? Le croyant, qui a reçu la vie divine comme un don de Dieu, par la foi en Jésus Christ, a désormais le devoir, la nécessité et la bénédiction de vivre par la foi sur cette base nouvelle. C'est une obligation qui repose sur lui; il ne peut faire autrement. Il est obligé de vivre par la foi sur cette base nouvelle de la vie divine, sinon il perdra tout ce pour quoi la vie lui a été donnée. Elle n'agira pas automatiquement. Elle agira en raison d'une attitude délibérée et définie que le croyant prendra à l'égard de Christ, qui est en lui et en qui demeure cette vie. Il est nécessaire pour le croyant de faire cela, et c'est son privilège et sa bénédiction de vivre par la foi, sur la base de la vie divine.
C'est pour le croyant une base de vie entièrement nouvelle, toute différente de la vie naturelle. Cette vie n'est pas en nous-mêmes, bien que nous l'ayons reçue ; elle est en Christ. Elle reste en Christ, mais désormais Christ est en nous par la foi, et par le moyen du Saint Esprit.
« De sorte que Christ habite par la foi dans vos cœurs. », Éphésiens 3 :17
Christ en nous possède cette vie, mais Il la garde en Lui-même.
Pourrons-nous saisir toute la portée de cette vérité, si nous employons pour l'exprimer une expression à double sens ? Si nous le pouvons, cela nous sera d'un grand secours. Cette vie nouvelle devient subjective en même temps qu'objective. Si nous pouvons saisir cela, nous serons sauvés de l'introspection, qui est une idée fausse de la vérité. L'introspection cherche quelque chose en nous-mêmes; c'est en nous-mêmes qu'elle essaie de découvrir quelque chose. Mais en ce qui concerne la vie divine, bien qu'elle soit en nous, si nous sommes de vrais croyants, elle n'est cependant pas en nous-mêmes, mais en Christ qui est en nous. Vous et moi, ce n'est jamais en nous-mêmes que nous devons chercher les ressources que Dieu a données pour la vie chrétienne, mais en Christ, qui non seulement est dans les cieux et en dehors de nous, mais qui demeure en nous. Il nous faut toujours respecter cette distinction, sinon nous deviendrons ce type morbide de personnes qui cherchent toujours en elles ce qui n'y est pas, et qui sans cesse se rendent compte qu'elles ne trouvent pas en elles ce qu'elles y cherchent. Cela est un état terrible et misérable. Mais savoir que Christ est là comme Celui qui nous suffit, et regarder à Lui qui est en nous, c'est être entièrement libéré de soi, et c'est être délivré en Christ. Nous n'avons pas à produire des choses divines, ni le résultat de choses divines, en nous-mêmes. Nous n’avons pas a nous élever nous-mêmes à ce que nous pensons devoir être, comme si nous pouvions y arriver. Nous n'avons pas à chercher à nous entraîner à la vie chrétienne, aux choses de Dieu dans la vie et le service. Non, et il est fatal de chercher à le faire, comme si nous le pouvions par nous-mêmes. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu. Notons bien ceci et soulignons-le. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu et à l'égard des choses de Dieu, mais une loi positive dans le Seigneur Jésus qui est en nous. Si nous déclarons que c'est là une foi active, cela ne contredira pas la déclaration que nous venons de faire; ce n'est pas un effort. Foi active, cela signifie que nous continuons sur la base qui a déjà été établie, que nous nous y tenons, que nous nous y appuyons, et qu’ainsi nous avançons. C'est là que réside toute la différence qu'il y a entre une foi active qui continue sur une base établie et cet effort qui cherche à faire quelque chose pour pouvoir avancer.
Cela dit, nous pouvons faire un pas de plus; et nous verrons que cette vie que nous avons en Christ, qui est en nous, est pour l'homme tout entier – esprit, âme et corps.
Elle commence dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu, qui est Esprit. Pour être en communion intelligente et consciente avec ce qui est spirituel, il faut que nous soyons spirituels, et que nous soyons vivants dans le royaume qui est spirituel. L'homme, par sa nature, n'est pas vivant pour Dieu; son esprit n'est pas vivant envers Dieu, qui est Esprit. Tout est spirituel dans le Royaume de Dieu, et nous savons que cela ne signifie pas qu'il est irréel, éthéré ou abstrait. Il est souvent beaucoup plus réel que ce qui est matériel et temporel. Cette vie divine commence donc dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu et pour tout ce qui est de Dieu, pour le Royaume de Dieu, qui est spirituel.
Cette vie divine est ensuite pour l'âme. Loin de mettre l'âme de côté et de la faire disparaître comme si elle était une chose défendue, la vie divine vivifie l'âme et lui donne son énergie. L'âme a maintenant été amenée sous le gouvernement de l'Esprit de vie, de l'Esprit de Dieu; elle n'est plus sous la domination de l'esprit du monde, de Satan; et désormais, sous le gouvernement de l’Esprit Saint , l'âme doit recevoir son énergie de l'Esprit de vie.
a) La pensée
La pensée est une partie de l'âme, et elle doit ainsi être vivifiée. C'est une part de l'héritage de la vie que d'avoir la pensée vivifiée, illuminée et pleine d'énergie; et une pensée vivifiée et mue par la vie de Dieu dépasse de tout un univers la pensée naturelle, en ce qui concerne la connaissance et l'intelligence. Elle ouvre un monde et un royaume entièrement nouveaux, qu'il est non seulement impossible de faire connaître à l'homme naturel, et il serait déraisonnable d’essayer. Il est inutile de parler des choses de l'Esprit de Dieu à l'homme naturel.
C'est en cela que consiste la folie de la prédication, quant à ce qui nous concerne. C'est à la fois une chose sans espoir que de parler à l'homme naturel des choses de l'Esprit de Dieu, et cependant non sans espoir; il faut pour le faire un abandon complet à l'Esprit de Dieu qui, seul, peut les révéler au cœur avec effet, avec puissance. C'est une bénédiction pour nous que d'avoir une intelligence vivifiée et illuminée divinement: nous sommes dans un monde nouveau. Combien cela est important pour l'enfant de Dieu! Le désir du Seigneur pour les Siens et ce dont le Seigneur a besoin en eux, c'est qu'ils aient une intelligence spirituelle et une pensée vivifiée, avertie et illuminée à Son égard, à l'égard de Ses voies, de Ses choses.
Si l'on reconnaissait cela, il y aurait moins de tragédies de déception, de désillusion, d'erreur et d'égarement, qui sont la conséquence de nos jugements selon la pensée naturelle, et de nos conclusions au sujet de certaines choses, que nous estimons tout à fait bonnes et justes parce qu'elles semblent l'être. Le langage de certaines personnes peut paraître absolument pur et sain, leurs arguments parfaitement justes, leurs voies véritables ; tout semble entièrement bon à la pensée naturelle, car elle n'a pas le pouvoir de discerner ce qui est au delà, derrière et au dedans. Puis les personnes en question sont entraînées dans l'erreur, il y a des déceptions parce que les choses de Dieu sont si subtilement contrefaites; et l'ennemi sait bien cela; s'il peut présenter une contrefaçon, une imitation très adroites, il y a beaucoup de chrétiens qui seront pris au piège, parce qu'ils manquent d'intelligence spirituelle. Il réussit donc à faire de grandes choses parce qu'il compte sur cela même, parce qu'il connaît l'état des choses tel qu'il est : ce manque d'intelligence spirituelle dans le peuple de Dieu. Cette vie divine est pour l'intelligence, qui est obscurcie dans la pensée naturelle, nous dit la Parole de Dieu, mais qui, dans le Royaume de Dieu, est délivrée du pouvoir des ténèbres, transférée et ensuite vivifiée. Cette vie divine est ainsi pour la pensée.
b) Le cœur
Cette vie est ensuite pour le cœur, une vie qui anime et maintient le désir, qui gouverne les affections, qui se sert justement des émotions. L'émotion n'est pas coupable en elle-même, mais si nous pensons que l'émotion naturelle soit de quelque valeur dans les choses divines, c'est là que nous nous trompons. C'est une émotion juste, une affection et un sentiment gouvernés par l'Esprit et animés par la vie divine, qui sont des traits de cette humanité qui reste la pensée de Dieu. L'humanité est une pensée divine.
L'humanité est une pensée éternelle. Nous ne sommes point appelés à être des esprits dépouillés de leurs corps et flottant dans les airs durant toute l'éternité; nous serons des êtres humains, mais selon la pensée de Dieu. Cette humanité est dans les cieux maintenant, dans la personne du Fils de l'Homme, qui se révéla à Jean, à Patmos. Jean dit: « Et je me retournai pour voir » ; et Celui qui lui apparut est nommé « le Fils de l'Homme ». Il y a maintenant dans les cieux une humanité selon la pensée originale de Dieu, et c'est à elle que, vous et moi, nous devons être rendus conformes. Toutes les émotions et les affections saintes, pures et bonnes, du Fils de l'Homme, doivent être trouvées en nous. C'est cette vie divine qui les produit, et qui les sauve du domaine dans lequel elles sont tombées, et qui est à la fois faux et vain.
c) La volonté
La volonté est une autre partie de l'âme, et elle entre dans ce même royaume de l'activité divine. La volonté doit être mue par la vie divine. Nous pouvons d'un côté être par nous-mêmes sans aucune volonté; nous souffrons peut-être de cela à cause des faiblesses et des impotences de notre vie physique, ou bien notre volonté a, pour quelque autre raison, perdu sa force, et nous n'y pouvons rien. Mais la vie divine donne de l'énergie à la volonté, et Dieu nous amène par elle à vouloir et à agir selon Son bon plaisir. Rappelons nous d'un autre côté que cette volonté doit être mue par la vie divine pour accomplir les desseins de Dieu. Il n'est pas plus question de la volonté de la chair pour l'accomplissement de l'œuvre de Dieu qu'il ne l'est pour la nouvelle naissance: « lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair ». Ce qui n'a pas de place dans la naissance ne peut en avoir dans ce qui la suit. Ainsi nous ne pouvons pas produire de fruits divins, ni accomplir le plan divin, ni faire l'œuvre divine dans la volonté naturelle, si forte soit-elle. La force naturelle doit se soumettre à la maîtrise de l'Esprit de Dieu.
Cette vie divine est ensuite pour le corps. Nous savons que c'est dans cette direction et dans ce domaine que beaucoup de fautes ont été commises, et que beaucoup de confusion et de contradictions ont été créées parmi le peuple de Dieu. Lorsque l'on prend une position que l'on déclare fondée et doctrinale, et qu'il y a contradiction dans l'histoire et l'expérience, l'on engage l'honneur du Seigneur ; et l'on soulève beaucoup de choses contre le Seigneur en prenant une fausse position. Lorsque nous parlons de vie divine pour le corps, nous n'affirmons pas que cela signifie nécessairement que toutes nos infirmités et nos faiblesses physiques soient mises de côté, ni que l'élément mortel qui est dans notre corps soit détruit. Cela ne signifie rien de pareil, et cela ne devrait pas avoir besoin d'être dit. Car s'il en était ainsi – et quelques personnes ont pris cette position extrême avec des conséquences désastreuses pour leur doctrine et pour la foi des autres, et pour l'honneur du Seigneur – nous serions déjà dans nos corps de résurrection; il serait vrai pour nous, dès maintenant, que ce corps mortel a revêtu l'immortalité. Qui serait prêt à affirmer cela ? La vie divine ne détruit pas l'infirmité, ni la faiblesse, ni la mortalité de ce corps, mais elle est sa force contre tout cela. Paul en est un exemple très clair. L'infirmité l'accompagnait sans cesse. Dans les dernières années de sa vie, il fut très près de la mort à cause d'une maladie. La faiblesse lui tenait constamment compagnie. Il évoque souvent, dans ses lettres, ce principe de « ce corps de mort », et malgré cela, il poursuit cependant sa course, jusqu'à ce qu'il répande sa vie comme une libation devant le Seigneur et la donne pour Son Nom. Il dit: « le temps de mon départ est arrivé ». Il ne dit pas: « L'heure est venue où je devrai me livrer à la mort qui agit dans mon corps mortel, où je devrai admettre que je suis vaincu par la maladie et l'infirmité ». Il continua jusqu'au bout alors que, à tous les points de vue naturels, la mort aurait dû le réclamer depuis longtemps.
Cela est un témoignage à cette grande vérité: tandis qu'il peut y avoir infirmité et mortalité, faiblesse et même maladie, la vie divine peut sans cesse être l'énergie contre toutes ces choses, jusqu'à ce que l'œuvre de Dieu soit accomplie. Une telle fin n'est pas celle de la défaite; c'est un ministère achevé, du moins en ce qui concerne cette vie présente.
L'homme tout entier devient ainsi un témoignage spirituel à Christ dans Sa vie de résurrection; et c'est pour cela que nous sommes ici-bas. Cela nous ramène à ce que nous disions plus haut. C'est l'obligation et la nécessité, aussi bien que le privilège du croyant, de vivre par la foi sur cette base de la vie divine. Elle n'agit pas instinctivement, et nous rappelons ce qui est écrit :
« – Et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu.», Galates 2 :20
Il s'agit de vivre de Lui par la foi, de prendre Sa vie par la foi, pour l'esprit, l'âme et le corps, selon la volonté de Dieu.
Mais tout cela doit être gouverné par une autre chose, dont nous avons besoin de nous rappeler et qui, en un sens, qualifie ce que nous avons dit. Lorsque nous vivons, vous et moi, sur la base de la vie divine, et que nous cherchons à exercer notre foi pour que cette vie divine agisse en nous, pour l'esprit, l'âme et le corps, nous devons être entièrement prisonniers du Seigneur; nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Si nous commençons, vous et moi, à nous exercer et à nous intéresser à certaines choses sans la permission de Dieu, Sa vie ne pourra pas agir en nous et elle n'agira pas; ce sera la mort. Si, tout en demandant la vie divine pour notre corps, nous nous mettons à user nos forces physiques en dehors de la volonté de Dieu, la vie divine ne nous soutiendra pas; elle ne nous supportera pas. Notre corps doit se maintenir dans les limites de la permission divine; si nous les dépassons, nous verrons que le Seigneur ne nous suit pas, dans Sa vie divine; nous éprouverons alors une réaction; quelque chose ira mal, soit physiquement, soit nerveusement.
Il en est de même dans tous les autres domaines. La vie divine agit dans la sphère des intérêts et des desseins divins ; elle garde toujours la direction des buts de Dieu, et nous aurons la vie tant que nous resterons dans cette direction. Nous avons la vie tant que nous demeurons en Christ; mais si, dans nos intérêts, nos pensées, nos occupations, nous nous éloignons de ce que veut Christ, nous ne pourrons plus ni compter sur la vie divine, ni la recevoir. Souvenons-nous de cela, de peur de nous écarter et de présumer de cette vie en disant: « Je puis compter maintenant sur la vie du Seigneur! » Elle n'opère que dans les limites de la volonté divine.
Cela ne signifie pas nécessairement que nous devions nous priver d'un nombre infini de choses. Le Seigneur peut bénir pour notre joie beaucoup de choses qui ne sont pas en contradiction avec Sa pensée; mais c'est lorsque les choses entrent en conflit avec Ses intérêts, si , nous en restons occupés, que nous perdons l'énergie de Sa vie. Notre attitude doit donc sans cesse chercher la direction de la volonté du Seigneur et être prête à l'obéissance. Est-ce que le Seigneur veut ceci ? Est-ce que ceci est dans la volonté du Seigneur pour aujourd'hui, ou bien les intérêts du Seigneur demandent-ils de le laisser de côté ? Est-ce que cela agirait contre quelque intérêt du Seigneur ? C'est tout le temps une question de vie ou de mort.
A Nicodème qui est incapable d'entrer dans le Royaume de Dieu, le Seigneur dit :
« Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis, Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes?», Jean 3 : 10-12
Le Seigneur parlait de Ses illustrations, « Le vent souffle où il veut », de la nécessité de « naître de nouveau ». Nicodème était comme dans un brouillard. Il ne comprenait pas le Seigneur, même lorsqu'Il se servait de paraboles. Il dit en fait: « Je ne comprends pas de quoi Tu parles ». Et le Seigneur lui répond : « Oh! Nicodème, si je suis descendu à ce niveau pour te présenter ces choses et que tu ne puisses les comprendre, qu'en sera-t-il si j'essaie de te révéler et de te présenter telles qu'elles sont les réalités célestes, intrinsèques ? » Il est impossible pour l'homme naturel d'arriver aux choses de Dieu, les plus simples même, et c'est pourquoi il est nécessaire, pour un Nicodème lui-même, d'avoir une autre vie.
C'est ainsi que le Seigneur Jésus ramène constamment les choses à Lui-même, et qu'Il montre à Nicodème que la vie est , liée au Fils de l'Homme, liée au Fils de Dieu.
« Dieu a tant aimé... qu'il a donné son Fils Unique. », Jean 3 :16
Lorsque nous lisons le troisième chapitre de Jean, et que nous observons les références personnelles que nous y avons de Christ, nous voyons que ce que le Seigneur dit en réalité à Nicodème est ceci: « Nicodème, c'est du Fils de Dieu que tu as besoin pour entrer dans le Royaume de Dieu !
« Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. », 1 Jean 5 :12
Maintenant, Nicodème, tu es un représentant en Israël, et tu vois qu'lsraël rejette le Fils et est, par conséquent, dans la mort. Israël ne pourra jamais entrer dans le Royaume de Dieu avant d'être né de nouveau. C'est là ce que tu dois faire, Nicodème, toi qui es le représentant d'Israël. Si tu acceptes le Fils de Dieu, tu vivras, et c'est ainsi que tu entreras dans le Royaume ».
Tout est donc ramené à la Personne; non pas à une chose, mais à une Personne; la vie éternelle est en Jésus Christ notre Seigneur.
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