par
T. Austin-Sparks
Publié pour la première fois par « Witness and Testimony Publishers » 1935. Source : « We Beheld His Glory Volume 1 - Chapitre 4 ». (Traduit par Didier Lebeau)
Lecture : Jean 2 :1-11 ; 3 :1-21 ; 4 :1-26 ; 1 :4
Tandis que nous continuons à considérer « les grandes vérités et leurs lois », telles qu'elles sont exposées dans l'Évangile selon Jean, et que nous arrivons au quatrième chapitre, nous passons de Nicodème à la femme de Sichar, de la Judée à la Samarie, entre lesquels existe un lien spirituel. Il est intéressant de remarquer le peu de place qu'occupent, dans ce domaine spirituel de l'évangile selon Jean, le temps et l'espace. Le quatrième chapitre suit très promptement le troisième. Il est tout simplement dit que le Seigneur, suite à certains troubles hostiles soulevés en Judée par les Pharisiens, quitta la Judée pour se rendre en Galilée. Cela n'est dit qu'en passant. Nous avons ensuite quelques observations faites par Jean le Baptiseur, puis un commentaire est fait par Jean, l'auteur de l'évangile, sur les paroles de Jean le Baptiseur. Il est extrêmement difficile de savoir, à un certain point, si c'est Jean ou Christ qui parle, tant ils sont parfaitement un (je parle de la fin du troisième chapitre). Nous nous déplaçons cependant, par cette simple mention du mouvement, dans un espace considérable, tant au point de vue géographique que celui du temps, puisque le Seigneur a passé en Judée neuf mois dont il n'est fait aucune mention. Mais c'est comme si, depuis le moment où Il avait rencontré Nicodème à Jérusalem, ces neuf mois n'avaient pas compté dans Son existence, et nous retrouvons Jésus, en route pour la Galilée, s’arrêté en Samarie, près du puits de Jacob, non loin de Sichar. Le temps n'entre pas en ligne de compte, la géographie occupe une place bien secondaire. C'est en harmonie avec ce que nous avons dit; lorsque nous entrons dans « Jean », nous nous trouvons dans un domaine différent de celui des autres évangiles, qui sont si étroitement liés à la terre et aux choses de la terre, liés au temps et à ce qui est d’ici-bas. Avec «Jean», nous entrons dans le domaine des choses spirituelles, où la géographie a perdu de son importance et où le temps a cessé d'être un facteur dominant; c'est dans l'ordre de l'histoire spirituelle que nous entrons. Et c'est ainsi que, par une transition rapide, nous passons de Nicodème à la femme Samaritaine; et cependant il y a entre les deux un lien spirituel, un lien spirituel très évident et très défini, qui nous montre que ce que Jean écrit est une histoire spirituelle. Ce n'est pas l'histoire du temps et des choses d'ici-bas, c'est l'histoire de ce qui est éternel. Il est très intéressant de reconnaître cela, et c'est essentiel, précieux et utile pour la lecture de cet évangile. Ce que nous avons ici devant nous, c'est l'ordre spirituel de l'histoire, et cet ordre spirituel est Cana en Galilée, Nicodème à Jérusalem, la femme de Sichar.
L'objet immédiat de notre étude, c'est : de Nicodème à la femme Samaritaine. Nous avons dit, au sujet du miracle de Cana en Galilée, de l'eau changée en vin à l'occasion des noces, au chapitre deuxième, qu'il y a là quelque chose qui comprenait en soi tout ce qui suit dans l'Évangile. Ce miracle, cet événement, cet incident de Cana en Galilée renfermait l'Évangile, et tout ce qui suit peut être trouvé en germe à Cana. Nous verrons maintenant comment cela est vrai dans les deux cas qui nous occupent.
Si nous revenons au troisième chapitre et à Nicodème, nous trouvons que Nicodème correspond spirituellement au vin qui a manqué. Arrêtons-nous un instant sur cette pensée et nous verrons combien elle est vraie. Nicodème arrive dans toute la plénitude de la vie naturelle, religieuse, morale, ecclésiastique et intellectuelle. Il se présente au Seigneur Jésus comme un homme modèle, sur le niveau de la vieille création, même au sens religieux. Et ce que Nicodème vient chercher, c'est un enseignement. Il désire être enseigné, il veut apprendre quelque chose de plus; mais le Seigneur Jésus l'arrête instantanément et lui dit en fait: « Nicodème, cela est impossible pour toi; nous ne pouvons arriver à rien en restant sur ce qui est ton niveau; il faut que tu naisses d'en-haut ». En réalité, Il lui dit: « Tu ne peux rien apprendre de Moi avant d'être né d'en-haut et de posséder cette union céleste que J'ai, parce que Je suis d'en-haut». Et c'est ici que, dans ce qu'il est de meilleur, le vin vieux ne peut suffire; Nicodème est évidemment très déconcerté; il en avait été de même pour ceux qui assistaient aux noces, lorsque le vieux vin avait manqué. L'on s'était alors trouvé dans une impasse; il y avait eu un arrêt dans le déroulement de la fête et l'atmosphère avait été juste celle de : « Non, nous ne pouvons pas avancer en restant sur ce niveau, avec ces ressources, par ces moyens; nous ne pouvons pas aller plus loin ». Nicodème correspond au vin qui a manqué; et le miracle de la naissance d'en-haut, c'est l'intervention de Christ en relation à « Mon heure ». L'heure du Fils de l'Homme est l'heure à laquelle Il accomplit ce qui rend possible la nouvelle naissance.
Le Seigneur alors insiste davantage sur cela. Il ne se contente pas de montrer qu'il y a une impasse, qu'Il ne peut avoir de communion avec Nicodème, et que Nicodème ne peut avoir de communion avec Lui, que sur la base de cette naissance d'en-haut, Il se met à lui en montrer la raison; Il amasse sur le pauvre Nicodème toute l'ignominie de cette situation par l'image du serpent dans le désert. Nous savons que le serpent dans le désert représente la pensée de Dieu à l'égard de l'homme. Il a été pendu, mis au haut d'une perche, élevé: « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert... » Rappelons-nous que le serpent est la chose maudite, parce qu'il est symboliquement la personnification du péché; il est le péché personnifié. Maudit et élevé. Oh ! la terrible nature de l'interprétation de cela: « Ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé. » Et nous avons besoin de Paul pour nous l'expliquer :
« Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait péché pour nous. », 2 Corinthiens 5 :21
« Christ ... étant devenu malédiction pour nous. », Galate. 3 :13
Il a donc été fait malédiction, car il est écrit :
« Maudit est quiconque est pendu au bois. », Galates 3 :13
Si nous désirons en savoir davantage au sujet de la terrible portée de la malédiction, lisons les vingt-septième et vingt-huitième chapitres du Deutéronome. Tout est concentré sur une seule chose, ne pas faire la volonté de Dieu, ne pas obéir aux commandements de l'Éternel. Et Lui, qui vint avec délices pour faire la volonté de Dieu, qui vint pour accomplir la volonté de Son Père et qui l'a accomplit parfaitement, prit volontairement, à un moment de Sa vie, la place de l'homme qui avait entièrement failli à l'égard de la volonté de Dieu, qui avait mérité la malédiction de Dieu et avait été, par le jugement, exclu de la présence de Dieu. C'est ainsi qu'Il représenta l'homme, qu'Il prit sur Lui l'état de l'homme, et qu'Il se plaça sous la malédiction et le jugement qu'avait, dans la pensée de Dieu, mérité l'homme par sa nature. Reportons cela sur Nicodème, et nous verrons qu'il y a là un coup terrible pour un homme comme lui. Or c'est là ce que le Seigneur lui fait comprendre. C'est ramener les choses à une profondeur grande et terrible. Une mort a eu lieu; une position de mort la plus basse a été atteinte sous la condamnation et le jugement. Nous Pouvons dire que le niveau de zéro a été atteint.
La voie est maintenant préparée pour considérer la question de la vie éternelle ; c'est notre transition de Nicodème à la femme de Sichar. Lisons Jean 3 :36, qui est le dernier verset du chapitre, le lien entre les deux chapitres :
« Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui . »
La colère de Dieu demeure sur le serpent dans le désert. Cela est donc le lien entre les deux chapitres, (il ne devrait naturellement pas y avoir de chapitres). Arrêtons-nous au quatorzième verset de ce chapitre quatre :
« Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais; mais l'eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle. . »
Lorsque nous sommes arrivés à la place de la mort, et que le point zéro a été atteint, c'est alors que la vie éternelle entre en vue, mais non avant cela; et c'est ce que représente Sichar. Sichar introduit l'enseignement de la vie éternelle. C'est la seconde des grandes vérités – la vie éternelle. Il n'est pas nécessaire que nous retournions à Cana en Galilée. Nous le voyons de manière si évidente, la vie sort de la mort; mais la vie jaillit du point zéro. Le Seigneur Jésus avait marqué cela par une pause très définie à cette occasion. Sa mère Lui avait dit : « Ils n'ont pas de vin ». Il ne se contente pas de faire simplement durer la chose, afin que l'on n'éprouve pas un sentiment de fin; Il fait une pause : « Oui, c'est la fin ; c'est un royaume, une histoire qui se termine. Nous n'allons pas perpétuer cela. » Cette pause est en rapport avec « Mon heure », et « Mon heure » est toujours liée à la Croix, et la Croix est toujours une pause profonde dans l'histoire de cet univers, un silence dans le ciel. Une histoire est finie. II y a une brèche, et non une continuité; c'est alors une nouvelle histoire qui commence. Le Seigneur Jésus dit à Sa mère :
« Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme? Mon heure n'est pas encore venue. . », Jean 2 :4
C'est là qu'il y a un temps d’arrêt ; ensuite il y a la reprise, l'entrée dans quelque chose de nouveau. Ce n'est pas une intervention qui consiste à allonger le vieux vin de manière à ce qu'il dure jusqu'à la fin de la fête; c'est l'introduction de quelque chose d'entièrement nouveau, Son propre principe qui est :
« Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres … mais le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves. », Luc 5 :37-38
Quelque chose d'entièrement nouveau est introduit. Un vin nouveau, quelque chose de radicalement différent de ce qui avait été. Nous sommes donc, avec le chapitre quatrième, amenés dans la doctrine de la vie éternelle, une doctrine qui, si nous voulions l'épuiser, nous occuperait durant des heures, mais nous avons pour cette fois à nous limiter à l'espace de quelques lignes; nous nous bornerons donc à un ou deux paragraphes.
Quelle est la doctrine de la vie éternelle ? Pour la définir en un mot, nous dirons qu'elle est la nécessité d'avoir en soi ce qui est de Dieu, la base de tout ce qui est lié à Dieu, dans la vie, la communion, le service et l'avenir éternel. La question pour Nicodème était celle d'entrer dans le Royaume de Dieu. Nous avons vu que le Royaume de Dieu est un état plutôt qu'un lieu. II n'y a que ce qui est de Dieu qui puisse entrer dans le Royaume de Dieu. Le domaine de Dieu, c'est celui dans lequel tout est de Dieu, et où n'entre aucune autre chose. Par la mort du chapitre trois, nous sommes arrivés au lieu où nous voyons que ce qui est à la base du Royaume de Dieu, c'est ce qui est lié à chacune des phases de nos relations avec Dieu, c'est à dire la vie de Dieu, la vie divine, que nous savons être la vie éternelle; et cette vie nouvelle en nous est la base sur laquelle se poursuivent tous les agissements et les opérations de Dieu. Voulons-nous être unis avec le Seigneur ? Cela est, en effet, le premier pas dans la vie du croyant. La toute première phase de la vie spirituelle, de la vie chrétienne véritable, c'est d'être uni avec le Seigneur. La nature de l'union avec le Seigneur, c'est la participation à Sa propre vie, à la vie divine, à la vie de Dieu, qui nous unit à Lui-même. Ce n'est pas quelque chose qui Lui est enlevé pour nous être donné, car la vie ne saurait être divisée en fragments pour être répartie; la vie est une, une en essence, et elle fait organiquement un tout de chaque partie en laquelle elle entre. C'est la vie d'un corps, non pas organisé mais organique. Recevoir la vie de Dieu, c'est donc être uni à Dieu.
Désirons-nous avoir la communion avec Dieu, ce qui en fait dépasse l'union : une marche dans la communion ? Cela ne peut être que sur la base seule de la vie de Dieu devenue active en nous. Dieu sera en communion avec ce qui est de Lui en nous. Dieu nous amènera en communion avec Lui en mettant en nous quelque chose avec quoi Il peut être en communion. Dieu ne peut avoir aucune communion avec la chair, avec l'homme naturel. Dieu est en communion avec ce qui est essentiellement Lui-même, et cela nous est accordé dans le don de Dieu, qui est la vie éternelle en Jésus Christ, notre Seigneur.
Est-ce que nous envisageons ou désirons un service pour le Seigneur ? Le même principe gouverne ici; cette réelle communion avec le Seigneur dans le service a pour base cette vie de Dieu, active et énergique en nous. Paul parle de cette puissance qui agissait puissamment en lui, et il déclare aussi que Dieu
« Celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous. », Éphésiens 3 :20
Le côté actif du service qui est une vocation, c'est l'action de Dieu qui s'accomplit sur la base d'un principe d'énergie (je l'appellerai pour le moment un « quelque chose » d'énergique). Le service demande la vie divine en nous, et la vie divine est la base du service divin. Plusieurs d'entre nous, avons fait l'expérience que nous pouvons faire, par la vie divine, ce qui nous est absolument impossible par la vie naturelle; la vie divine vient si souvent à notre secours, lorsque nous sommes prêts à succomber, et elle nous rend capables de faire des choses qui nous étonnent nous-mêmes et qui surprennent tous ceux qui connaissent notre disposition naturelle.
Avons-nous soif de connaître plus parfaitement le Seigneur ? Ce sera encore d'après le même principe : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. », Jean 1 :4
Cela sera dans la mesure où la vie de Dieu est continue et ininterrompue en nous, dans son développement, dans son mouvement; si nous ne mettons aucun obstacle sur sa voie par notre désobéissance à ses demandes et à ses exigences, nous grandirons dans notre connaissance spirituelle du Seigneur. La vie produit la lumière. Regardons le croyant, l'enfant de Dieu qui marche avec le Seigneur, en esprit, librement, clairement, puissamment, sincèrement, sans préjugé, sans question, sans discussion, sans désobéissance, et nous le verrons avancer dans une connaissance toujours grandissante du Seigneur. Regardons l'enfant de Dieu qui a mis un obstacle sur la voie du Seigneur par la désobéissance, par une réserve, une hésitation, un arrêt, une révolte, et nous verrons deux choses qui en sont la conséquence immédiate. L'une sera une paralysie de la vie, et l'autre un obscurcissement de l'intelligence. Il en est toujours ainsi, les deux choses vont ensemble.
Ensuite, avons-nous en vue l'espérance de la résurrection éternelle ? La résurrection de vie est, en effet, basée, et exclusivement basée, sur le fait que nous avons déjà la vie éternelle demeurant en nous. Cela ne signifie pas que ceux qui n'ont pas la vie éternelle ne ressusciteront pas des morts en vue du jugement. Ils ressusciteront. Mais Jean fait une distinction, et cette même distinction est faite aussi par Paul. « Ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie », littéralement « la vie de résurrection ». « Et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement.», la résurrection du jugement éternel. Il y a une résurrection de vie et il y a une résurrection de mort. La résurrection pour la vie éternelle est basée sur le fait que nous avons cette vie divine en nous. C'est l'argument du chapitre quinze de la première Épître aux Corinthiens. Ce corps de résurrection aura sa source dans une semence, un germe qui doit être présent. Il faut qu'il y ait quelque chose qui puisse être revêtu. Paul parle de lui-même et de nous, comme étant revêtus. Qu'est-ce qui doit être revêtu ? Cet esprit vivant qui demeure en nous par la vie de Dieu. Il n'y a d'espérance de résurrection éternelle que pour ceux qui possèdent déjà la vie de résurrection. C'est à la vie de résurrection que sera donné le corps de résurrection. Le corps de résurrection mettra en évidence la vie de résurrection ; il faut donc que nous possédions dès maintenant la résurrection spirituelle pour avoir part plus tard à la résurrection physique, à la résurrection glorifiée.
Le résumé de tout cela, c'est donc que la doctrine de la vie éternelle est la nécessité d'avoir en nous ce qui est de Dieu, comme base de tout ce qui est en rapport avec Dieu. Nous avons, en affirmant ce que nous venons de dire, couvert toute la question de la doctrine de la vie éternelle ; si vous désirez cependant étudier votre Nouveau Testament avec une concordance, cela vous aidera dans cette question, ou si vous pouvez le lire dans le texte original et y souligner le mot employé pour désigner la vie éternelle, vous trouverez une masse considérable de détails, et vous verrez combien le Nouveau Testament illumine toute cette doctrine et quelle est la portée de son application.
En exposant, dans ses grandes lignes, la vérité de la vie éternelle, nous nous sommes rapprochés de notre chapitre, et nous nous arrêterons pour un instant aux circonstances locales de cet enseignement et à l'enseignement du Seigneur sur cette question. Les circonstances locales sont une très bonne illustration de l'absence de vie éternelle. Nous pouvons, si nous le voulons, les considérer à plusieurs points de vue. Regardons-les par exemple au point de vue spirituel. La condition de cette femme, du point de vue spirituel, représente une condition permanente de besoin, une condition de nécessité qui continue, qui persiste, quoi qu'elle fasse. Il y a en elle un sentiment d'expectation, d’aspiration ; il se peut qu'elle ne comprenne pas réellement son propre cœur ; peut-être ne pourrait-elle pas interpréter les sentiments les plus profonds de son cœur ; mais il y a sans aucun doute autour de cet incident une atmosphère, un sens de besoin, un sens d'attente, un sens de désir. Cela ressort tout à fait clairement. Le Maître ne fait que toucher au sujet de la satisfaction, et c'est presque instantanément que la femme dit: « Ah! c'est tout ce que je désirais savoir ». Oui, à cause de ce sens de besoin, les activités de la vie ne lui donnaient aucune satisfaction.
« Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. . », Jean 4 :15
Elle veut dire en réalité: « Je viens toujours ici pour puiser, mais mes activités continuelles, qui ont pour but de satisfaire ce besoin, n'aboutissent qu'au désappointement, n'atteignent jamais leur fin; je ne suis jamais arrivée à un point où je n'aie plus aucun sentiment de besoin et où je puisse dire, maintenant c'est fait, et je n'aurai plus jamais besoin d'y revenir ». Si nous pouvons lire dans nos propres cœurs, nous y découvrirons bien l'atmosphère de ce chapitre. Si nous considérons la vie spirituelle du monde, c'est exactement cela. Il y a au cœur de toute l'humanité un besoin, peut être inexpliqué, peut être inconscient. Il y a ce sens, qu'il soit conscient et reconnu ou qu'il ne le soit pas, de quelque chose d'incomplet, de quelque chose qui devrait être et qui n'est pas. Cette vie a en elle quelque chose du feu follet, quelque chose qui vous attire mais que vous n'atteignez jamais. Il y a dans la vie un élément d’illusion. Vous savez que vous devriez avoir quelque chose, mais vous ne l'avez pas et vous ne pouvez pas l'obtenir; et tout ce que vous faites, que vous l'exprimiez par des paroles ou non, c'est votre propre effort, votre propre activité en vue d'obtenir cette chose qui devrait, vous le sentez, être en votre possession et qui mettrait fin à ce sens de besoin, à cette insuffisance continuelle de votre vie. Il y a un déficit dans la vie, par sa nature même. Tout ce qui est fait en vue d'atteindre ce qui est définitif aboutit à un échec, est une vanité. Cela au point de vue spirituel, et cela est une évidence du fait que la vie spirituelle n'est pas là.
Regardons maintenant à cela, si vous le voulez bien, sous un autre aspect, au point de vue moral. La vie de cette femme, au point de vue moral, est entièrement en désaccord avec la pensée de Dieu. Nous connaissons cette histoire. Le Seigneur Jésus était plus sensible que tous les autres; Il n'était pas grossier, Il n'était pas vulgaire, Il n'était pas cruel, et cependant Il fait sortir toute cette histoire ; Il tire cette vie impropre et cachée pour l'exposer; Il ne permet pas que cette chose reste dissimulée. C'est une chose essentielle dans le chemin de la vie, que nous arrivions à une place où nous devons reconnaître combien nous sommes moralement en désaccord avec la pensée de Dieu. « Va, appelle ton mari … Je n'ai pas de mari. », « Je n'ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien dit: Je n'ai pas de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari; en cela tu as dit vrai. » « Seigneur, je vois que tu es un prophète. » Avons-nous remarqué Son habile échappatoire ? « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.. » Elle s'est trouvée en présence d'un défi, sa vie est exposée et elle va maintenant parler des saints, pour les opposer les uns aux autres. Elle cherche à entrer dans une ligne doctrinale, théologique et religieuse, pour élever un mur quand à ce qui la touche. C'est ce que font beaucoup de gens lorsqu'ils sont mis par le Seigneur en présence de leur péché ; ils commencent à discuter au sujet des saints, à parler religion, pour se ménager d’être exposés. Mais le Seigneur sait comment agir dans une situation pareille. N'anticipons cependant pas pour le moment. Le chemin qui conduit à la vie éternelle consiste non seulement à reconnaître qu'il existe un besoin et un déficit, mais à comprendre de plus que ce besoin n'est pas en harmonie avec Dieu et que, moralement, nous ne représentons pas la mesure de Dieu, par notre propre nature. Si nous pensons qu'il y a quelque chose d'extrême dans le cas de cette femme, rappelons-nous que ce n'est qu'une question de degré, car c'est à un Nicodème que le Seigneur a parlé très directement du serpent dans le désert, en lui montrant que telle était la pensée de Dieu, même pour un Nicodème; il n'est donc question ici que d’une affaire de degré. Il n'y a peut-être aucun besoin pour nous de nous placer dans la catégorie de cette femme, en ce qui concerne le péché; mais la distance morale qui nous sépare de Dieu est par nature juste la même, qu'elle soit représentée par un Nicodème ou par la femme de Sichar. Ce que je veux dire, c'est que la mesure de Dieu et Son minimum irréductible, c'est Son Fils, la perfection de Christ. Pouvons-nous nous élever jusque-là ? Est-ce qu'aucun homme pourrait le faire ? Nicodème ni cette femme ne le peuvent. Ce n’est qu'une question de degré dans son expression actuelle, mais la séparation morale d'avec Dieu est exactement la même. Vous direz: « Comment est-il possible que quelqu'un soit sauvé, si la perfection de Christ est le minimum inflexible de Dieu ? » Nous nous trouverons en présence de la question avant d'avoir épuisé cette histoire: qu'est-ce que Christ est en Lui-même ?
Nous pouvons encore considérer la situation de cette femme sous un autre aspect : du point de vue religieux. Nous avons vu comment, pour se tirer de son embarras et de sa situation gênante, elle tourna la discussion sur la religion. Mais elle trahit quelque chose en touchant à ces questions: « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem est le lieu où il faut adorer ». C'est en tout cas une tradition sans puissance : « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci... » Quel effet moral cela a-t-il sur cette femme ? Quel effet moral ou quel effet spirituel cela a t-il sur elle, qu'elle ait un temple sur le Mont Garizim et les Écrits de l'Ancien Testament, et que ses pères aient adoré ? Cela ne sert à rien de parler du fait que: « Mon grand-père fut un grand saint et mes parents de bons chrétiens ». Ce genre de chose ne sert à rien. En ce qui concerne la femme Samaritaine, ce n'est qu'une simple tradition sans puissance. Cela ne l'amena jamais à la satisfaction ou à la délivrance morale; considérée au point de vue religieux, la religion était pour elle un ennemi plutôt qu'un allié. La religion ne lui était d'aucun secours. La religion de ses pères n'avait aucune valeur pour elle. Le fait que nous avons été élevés parmi des chrétiens et que nous avons derrière nous des traditions chrétiennes peut très souvent se dresser contre nous et concourir à notre perte plutôt qu'à notre bien. Ce n'est pas toujours une bénédiction bénigne d'avoir reçu une éducation chrétienne. Oh! loin de nous la pensée de limiter ou de chercher à amoindrir la valeur d'aucun privilège ! Plusieurs d'entre nous, voudrions avoir beaucoup plus d'élan quand à la sainteté et la piété pure en nous. Peut-être le conflit a t-il été d'autant plus terrible que nous en manquions; et cependant l'éducation religieuse n'est pas toujours une bénédiction sans certains risques et, si nous avons eu ce privilège, cela ne veut certainement pas dire que nous sommes justes aux yeux de Dieu. La tradition peut être sans aucune puissance en ce qui nous concerne. Cela était évidemment le cas pour la femme Samaritaine.
Tout cela représente donc les circonstances locales et prouve l'absence de la vie éternelle. Tout cela est une preuve puissante que ce qui fait ici défaut, c'est la chose centrale, la vie éternelle. La vie éternelle répond à toutes ces questions. La vie éternelle met fin à ce sens de déficit perpétuel. Nous savons que nous avons quelque chose qui satisfait notre cœur, lorsque nous avons reçu la vie éternelle. La vie éternelle apporte la délivrance morale. Nous verrons dans un moment comment elle le fait. La vie éternelle transforme toutes nos traditions en réalités vivantes. Oh! si les écluses de la vie éternelle s'ouvraient dans les systèmes traditionnels de nos jours! Tout ce qui semble être vie n'est pas la vie; c'est la mort.
Quelle est donc la nature de la vie éternelle ? Il y a dans le texte original du Nouveau Testament quatre mots grecs, qui sont traduits par le seul mot français « vie ». 1) « bios », qui signifie la manière de vivre ou la période de vie, la sorte de vie que nous vivons, ou bien les moyens de notre vie et sa durée ici-bas. 2) «psuché», qui désigne la vie animale, la vie naturelle, quelquefois la respiration; cela signifie réellement un être vivant, un être qui est animé et possède la vie. 3) « pneuma », qui est l'esprit et qui, au sens plus large du mot, signifie animation, activité. Il n'est employé dans ce sens-là qu'une seule fois, dans Apocalypse 13 :15. « pneuma » est donc le Saint Esprit. 4) « zoé », c’est le mot qui est toujours ou presque toujours en rapport avec Dieu. C'est le don de Dieu en Christ, ce que Christ est venu donner, ce que seuls les chrétiens possèdent. Et ainsi, il y a la « vie éternelle », (aeonian zoé) », vie incorruptible, vie divine.
Cela dit, et étant parvenus à cette vie éternelle, nous pouvons remarquer sa nature. Elle renferme deux éléments. L'un est sa qualité, et l'autre est sa durée ; sa qualité et sa durée permanente. Sa qualité en est le facteur principal, et en est le facteur dans sa permanence; et puisque sa qualité est sa permanence, elle apporte avec elle un sens de permanence, et par conséquent de satisfaction. Elle est la vie de Dieu; et parce qu'elle est la vie de Dieu, elle a comme essence même la nature de Dieu. Cela est éternel. Cela est final. Cela est absolu. Lorsque nous recevons cette vie en germe et d'une manière vitale, nous savons que nous avons trouvé la réponse à tous nos problèmes et à toutes nos attentes, et que ce n'est désormais plus qu'une question de temps pour que nous entrions de manière intelligente dans la réponse à toutes les questions.
La vie éternelle, dès que nous la recevons, apporte aussitôt en nous le sens que nous avons atteint une fin. Je sais qu'elle nous ouvre de nouvelles possibilités, de nouveaux horizons, mais nous savons désormais que nous possédons l'essence de la satisfaction. Nous pouvons avoir encore beaucoup à apprendre, nous pouvons avoir un long chemin à parcourir, nous pouvons avoir des mondes nouveaux à explorer et à conquérir, mais dans la possession de cette vie, nous avons cependant trouvé le secret de la fin de toutes choses.
Quelle est la première chose dont a conscience celui qui est réellement né d'en-haut ? Lorsque nous passons de la mort à la vie et que nous naissons d'en-haut, quelle est la première chose, inexplicable, indéfinie, mais très réelle, dont nous avons conscience ? C'est que nous avons trouvé ce que nous avions ardemment désiré! Nous sommes arrivés à une fin de cette longue histoire de non-satisfaction; en plus nous avons découvert le secret de notre existence même; nous savons pourquoi nous sommes ici, dans ce monde; nous avons désormais le sens d'être ici pour quelque chose. L'issue spontanée de cette vie chez les croyants du Nouveau Testament, c'est qu'elle les poussait à aller immédiatement en parler à d'autres. Elle créait un but et un objet dans leur existence. Toute leur attitude et leur conduite disaient: « Nous avons trouvé l'explication à notre existence dans ce monde ». L'on ne trouve jamais cela avant d'avoir reçu la vie éternelle; elle nous apporte cela comme son essence même. Pourquoi sommes-nous ici ? Nous avons la réponse à cette question lorsque nous possédons le Seigneur. Il est possible que nous ne puissions pas le définir, mais nous savons, par un sens intérieur et puissant, que nous sommes ici pour un but, et que ce but n'est pas quelque chose dans le temps, qu'il est éternel. Il nous lie à l'éternité. C'est l'essence de la vie éternelle qui apporte la satisfaction et, par conséquent, le sens de permanence. Sa nature est la permanence de l'univers, parce qu'elle est Dieu. Recevons-la, et nous connaîtrons le sens le plus profond de notre mot « éternel ». Voilà pourquoi Jean s'attache si peu au temps et à la géographie; il est tourné tout entier vers ce qui est éternel.
Nous allons maintenant terminer simplement par un mot au sujet de la loi de la vie éternelle. Quelle est la loi de la vie éternelle ? C’est l’Esprit Saint demeurant en nous ! Les paroles du Seigneur dans ce chapitre, au sujet de la source d'eau au-dedans de nous, concernent sans aucun doute possible le Saint Esprit, et nous ne devons pas faire de distinction entre la vie divine et le Saint Esprit. Nous avons été amenés à voir que ce n'est pas « quelque chose » mais une Personne avec un « P » majuscule; c'est Lui, c'est le Saint Esprit. Il est l'Esprit de vie. C'est « quelque chose » dans la mesure où c'est une expression de « Lui ». Nous parlons de l'effet de la présence d'une personne. Vous entrez dans une pièce, vous êtes une personne, mais il peut se dégager de vous une influence : ce peut être une influence de vie, ou bien de mort; ce peut être une influence de joie, ou bien de dépression; ce peut être celle d'une bonne communion, ou bien celle de défiance. Le Saint Esprit émane par Sa présence ce qui est la vie éternelle ; la vie est ce qui entre avec Lui, ce qui vient de Lui; elle est toujours une part de Lui. C'est quelque chose en soi, et cependant quelque chose lié à Quelqu'un, et nous ne pouvons pas avoir la vie demeurant en nous séparément de la Personne.
Nous ne pouvons pas nous arrêter afin d’élargir cette question quand la loi du Saint Esprit demeurant en nous. Lorsque nous avons parlé de Nicodème, nous avons dit que la nouvelle naissance d'en-haut était une venue, et non un réveil ; c'est, dans un acte, la prise de possession définitive par le Seigneur de Sa résidence en nous. Nous avons ici encore la même vérité. Du côté positif, le Saint Esprit doit être reçu par une appropriation définitive de la foi. Avons-nous remarqué comment plus tard cela est accentué, avec les Actes et dans les épîtres ? La Parole le répète encore et encore: « Pour que … tu sois rempli de l’Esprit Saint. », (que tu reçoives le Saint Esprit). Ces paroles furent dites à Paul au moment de sa conversion, comme elles avaient été dites le jour de la Pentecôte.
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ … et vous recevrez le don du Saint Esprit . », Actes 2 :38
L'apôtre demanda aux disciples d'Éphèse, qui n'avaient pas été enseignés et dont les relations avec le Seigneur étaient par conséquent très imparfaites, : « Avez-vous reçu le Saint Esprit lorsque vous avez cru ? » Il faut que nous reconnaissions que notre vie d'enfants de Dieu est basée sur le fait que nous avons reçu le Saint Esprit.
« Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est pas de Lui. », Romains 8 :9
La vie de l'enfant de Dieu ne consiste donc pas à s'intéresser simplement au christianisme et aux choses religieuses, à se consacrer à une œuvre religieuse ou à entrer dans un domaine religieux différent de celui dans lequel il avait vécu et pour lequel il n'avait jamais eu aucun intérêt. C'est quelque chose de beaucoup plus radical que cela. C'est l'Esprit du Dieu vivant qui, dans un acte, vient prendre Sa demeure en celui qui en est arrivé à reconnaître qu'il est mort, et qu'il n'y a pour lui aucune possibilité d'entrer dans le Royaume de Dieu, à moins qu'il ne naisse d'en-haut. Le moment où le Saint Esprit entre en nous pour y demeurer est le commencement de tout, et c'est sur cette base que tout se continue. Nous avons dit que la doctrine de la vie éternelle, c'est la venue en nous de « quelque chose » sur quoi s'appuie toute activité divine; cette « chose » c'est le Saint Esprit qui agit en nous en harmonie avec Dieu dans les cieux; et Dieu dans les cieux agit en nous par le moyen de Son Saint Esprit. C'est une manière plus large d'exprimer la même vérité. Nous ne devons pas penser à cela comme à quelque chose d'abstrait. C'est quelque chose de personnel. Cette vie n'est pas simplement une essence, une vapeur, une abstraction ; c'est une chose intelligente. Nous ne pouvons pas prendre cette vie comme nous prendrions quelque chose d’éthéré, ni penser qu'elle a une intelligence personnelle. Cette vie est une vie qui a l'intelligence de Dieu, une intelligence éternelle, parce qu'elle est le Saint Esprit. Lorsque nous comprenons que le fait d'avoir reçu le Saint Esprit, qui demeure en nous, signifie qu'il y a en nous toute la connaissance que Dieu possède – quelles possibilités avons-nous quand à l’utilité! Ce que nous avons à faire, à travers toute notre vie spirituelle, c'est d'apprendre à vivre par et dans l'Esprit. Oui, nous avons dans le Saint Esprit tout ce que Dieu a pour nous. Nous avons désormais à apprendre à nous approprier ce que nous avons, à jouir de ce que nous possédons.
Un dernier mot. Tout est lié à Christ. Remarquons ce qu'Il dit au moment où la femme cherche à tourner la conversation sur leur temple, le culte, et le temple et le culte de Jérusalem. Il l'interrompt par l'un de Ses puissants arrêts et dit :
« Femme, crois-moi : l'heure vient que vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem ... Mais l'heure vient, et elle est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. », Jean 4 :21-24
Il y a ici deux choses qu'il faut reconnaître. La force de « Mais l'heure vient, et elle est maintenant. » représente, par l'emploi qu'Il en fait, un changement dans l'histoire. Cette phrase signifie que tout le cours de l'histoire va prendre une nouvelle forme. L'adoration à Jérusalem, le culte des Samaritains sont choses finies ; comme telles, elles ont pris fin. L'adoration n'aura plus lieu ici ou là, selon les anciennes lignes. « Mais l'heure vient, et elle est maintenant... » Quelle heure ? Quelle est la nature de cette heure ? Qu'est-ce qui, dans cette heure, produit ce changement ? En un mot, Christ est venu; et toute l'adoration qui avait toujours eu lieu à Jérusalem, avec le système tout entier de ce culte, étaient dirigés entièrement vers Lui. Le temple ? Oui, Il est le Temple.
« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ... Mais lui parlait du temple de son corps. », Jean 2 :19-21
Ils pensaient qu'Il parlait du temple de Jérusalem. Il disait en effet: « C'est là le prototype; j’en suis l'accomplissement ». Y avait-il un sacerdoce ? Il est le Souverain Sacrificateur. Y avait-il des sacrifices ? Il est l'Agneau de Dieu.
« Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! », Jean 1 :29
Tous les détails de ce culte étaient symboliques et pointaient vers ce qu'ils représentaient. Or cela est venu; Il est ici, et nous avons désormais passé de ce qui était extérieur, formel, traditionnel, au vrai sens spirituel de tout cela, par une union spirituelle avec Lui, par le moyen de l'Esprit demeurant en nous.
L'autre chose est distinctement celle-ci, que les vrais adorateurs ne seront plus, à partir de cette heure, ceux qui adorent formellement, mais ceux qui sont spirituels. La différence qu'il y a entre un culte formel et une adoration spirituelle est énorme. Ce que le Seigneur déclare, c'est qu'un état spirituel est la base d'une communion véritable avec le Père, qui est Esprit. Un état spirituel! Comment cet état spirituel est-il amené ? Par le Saint Esprit demeurant en nous. Et sur quelle base le Saint Esprit entre-t-Il en nous ? Sur la base, que nous avons pris notre place dans la mort, et que nous sommes nés d'en-haut.
Nous ne faisons qu'analyser la loi de la vie éternelle. C'est le fait que l'Esprit demeure en nous, la conséquence de l'Esprit demeurant en nous. L'effet de l'Esprit demeurant en nous, c'est de nous rendre spirituels dans toutes nos relations avec le Seigneur, de faire de nous un peuple spirituel; que nous soyons toujours dans une condition spirituelle. Le Saint Esprit demeurant en nous, rend désormais possible toutes choses vraies. Ce qui était traditionnel, ce qui était formel n'était pas éternel; il y manquait toujours un sens de l'éternité. Si nous sommes liés à ce qui est un système traditionnel de religion, si bon qu'il puisse être, nous savons qu'il y manque quelque chose, s'il n'est juste que cela; mais lorsque nous sommes amenés par le Saint Esprit à Le connaître, Lui qui est pour nous le sanctuaire de Dieu, Lui en qui nous rencontrons le Père, nous Le connaissons spirituellement, par le Saint Esprit, comme notre Souverain Sacrificateur, comme notre Sacrifice, comme notre Tout, en relation avec Dieu; nous sommes entrés dans la vérité, parce que nous y avons été amenés par l'Esprit, « en esprit et en vérité ». Nous ne pouvons connaître la vérité que par l'Esprit, mais lorsque nous connaissons l'Esprit, nous connaissons la vérité.
II se peut que certains connaissent tout ce qui touche aux choses traditionnelles, aux choses formelles, sans connaître la vérité. Ils ont besoin de la vie éternelle. Ce qu'il leur faut, c'est l'expérience vivante du Saint Esprit demeurant en eux et les vivifiant pour Dieu.
Nous sommes placés maintenant en face d'une question cruciale, d'une issue vitale. Avons-nous réellement la vie éternelle ? Connaissons-nous l'activité et l'énergie de la vie éternelle ? Plusieurs d'entre nous connaissent cela. J'aimerais qu'on pût le dire de nous tous, car sans cela l'issue est terrible. Que le Seigneur nous amène à recevoir par la foi le don, le don gratuit de Dieu, qui est la vie éternelle en Jésus Christ, notre Seigneur.
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