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L’Instrument de Dieu en un Jour de Déclin

par T. Austin-Sparks

Publié pour la première fois dans le magazine « A Witness and A Testimony » May-Jun 1962, Vol. 40-3. Source : « God's Instrument in a Day of Declension ». (Traduit par Didier Lebeau)

« Et il arriva, comme son âme s’en allait (car elle mourut), qu’elle appela son nom Ben-oni ; et son père l’appela Benjamin. » Genèse 35 :18

« Et il leva les yeux, et vit Benjamin, son frère, fils de sa mère, et dit : Est-ce là votre plus jeune frère dont vous m’avez parlé ? Et il dit : Dieu te fasse grâce, mon fils ! Et Joseph se hâta, car ses entrailles s’étaient émues envers son frère, et il cherchait où pleurer ; et il entra dans sa chambre et y pleura. » Genèse 43 :29-30

« Et Anne répondit et dit : Non, mon Seigneur ; je suis une femme qui a l’esprit accablé ; je n’ai bu vin ni boisson forte, mais je répandais mon âme devant l’Éternel … Et il arriva que, quand les jours furent révolus, Anne ayant conçu, enfanta un fils ; et elle appela son nom Samuel : car je l’ai demandé à l’Éternel. » 1 Samuel 1 :15, 20

« Et le jeune garçon Samuel servait l’Éternel devant Éli ; et la parole de l’Éternel était rare en ces jours-là : la vision n’était pas répandue.

Et il arriva en ce temps-là, qu’Éli était couché en son lieu (or ses yeux commençaient à être troubles, il ne pouvait voir) ; et la lampe de Dieu n’était pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le temple de l’Éternel, où était l’arche de Dieu, et l’Éternel appela Samuel. Et il dit : me voici. » 1 Samuel 3 :1-4

Il y a trois choses à propos desquelles il est absolument nécessaire pour nous d’être clair et certain. Je les nome brièvement et avec concision sans commentaire ni développement.

La première est que Dieu n’abandonne jamais Sa décision originelle d’amener Son peuple à la plénitude spirituelle.

La deuxième est que, si Son peuple, en général, s’éloigne de Ses intentions, Il suscite à la fois des instruments et des ministères afin de remettre cette intention en évidence, et autant que cela soit possible, d’y ramener Son peuple.

Enfin la troisième chose est que ces instruments et ministères ont une histoire particulière et singulière sous Sa main. Ils sont d’une manière particulière gouvernés par le dessein pour lequel il ont été suscités.

Il y a deux facteurs subsidiaires à ce propos. Le premier est que de tels instruments et ministères ne doivent pas se comparer ni se juger par rapport à d’autres critères, et d’autres ministères, par rapport à toute autre chose que le Seigneur serait en train de faire. Ils ne devraient pas non plus être jugés par d’autres. Dieu s’occupe d’eux de façon particulière, pour un but particulier, et il ne sont pas nécessairement plus important que d’autres, mais le fait est qu’ils sont appelés à une œuvre particulière.

La seconde chose est que, si l’œuvre de Dieu est corporative, le facteur corporatif dominera l’instrument qu’Il suscite. Et ceci est une chose qui est très important de retenir. Cela veut dire que chaque personne individuelle qui se trouve sous l’influence de ce ministère et de son but, sera gouvernée par la loi corporative. Chaque individu sera une partie de quelque chose de bien plus grand que lui, le membre d’un tout collectif, et aura ainsi son expérience sous la main de Dieu de façon relationnelle. Ce ne sera pas quelque chose de personnel ni de privé. Je désire ardemment que vous vous souveniez de ceci et que vous vous y soumettiez. Pour l’instant nous ne ferons rien de plus que de rechercher quelque aide que nous trouvons dans ces deux personnes desquelles nous avons lu – Samuel et Benjamin.

Aspects Communs à Benjamin et Samuel

Vous reconnaissez sans doute qu’il y a des aspects communs à Benjamin et Samuel. Premièrement, ils étaient tous deux des fils particuliers. Benjamin était démarqué de ses frères, et, comme nous le lisons, Joseph lui donne une place spéciale; tout comme l’avait fait son père. Il avait une place relationnelle particulière et singulière envers son père et envers ses frères. Il en était de même pour Samuel. Samuel en tant que fils était bien distinct, différent des autres. nous ne faisons que faire remarquer ce fait, nous ne n’y attardons pas.

La deuxième chose qui leur est commune est qu’ils sont tous les deux nés de par un labeur particulier. Rachel est morte à la naissance de Benjamin, et l’appela Ben-oni « fils de ma peine », né de la peine. Et nous connaissons bien la détresse, la peine, l’épreuve et le labeur d’Anne pour avoir Samuel.

Ensuite tous les deux vinrent d’un état de mort. Cela est parfaitement clair pour Benjamin. Rachel mourut, Benjamin vécut de sa mort. L’histoire de Samuel venait de la mort, car cela était l’état d’Anne, et la condition d’Anne n’était qu’un reflet de la condition spirituelle du peuple de Dieu, de cette tombe, de cette mort, est né Samuel.

Et encore, tous les deux arrivèrent à un moment de déclin. Les jours de Benjamin étaient un temps où ces frères, et toute la famille, excepté Joseph, étaient dans une condition très pauvre spirituellement. La vente de Joseph et toute cette mauvaise conduite et attitude est le dévoilement de la très pauvre condition qui prévalait parmi les fils d’Israël. Nous savons dans quelle condition se trouvait le peuple de Dieu au temps de Samuel. Cela n’a pas besoin d’être commenté d’avantage.

Ensuite ils représentent tous les deux un revirement. Benjamin était clairement cela – le revirement dans toute cette merveilleuse histoire. C’est sur Benjamin, « Benjamin le petit », que tout pivote. Les versets que nous avons sélectionnés de l’histoire, l’arrivée des frères chez Joseph en Égypte et Joseph découvrant son plus jeune frère est le revirement. Considérez-le encore. Et combien cela était vrai de Samuel. Il était un revirement en Israël; beaucoup de choses dépendaient de lui.

(1) Un Commencement Net et Précis

Ceci est très simple dans sa présentation; ce l’est beaucoup moins lorsqu’il est vécu. Premièrement, un tel instrument doit débuter au commencement. Lorsque le Seigneur allait intervenir en ces temps là, Il ne le fit pas par un homme arrivé à maturité avec déjà une histoire. Il agit par Benjamin, le plus jeune – vous pourriez l’appeler l’enfant parmi eux. Avec Samuel Il commença au tout début, à sa naissance. Dans cette présente dispensation, l’instrument qui mettra en lumière la pleine pensée de Dieu, et qui la recouvrera aussi complètement que possible, devra être ramené au-delà des traditions, au-delà de ce qui est de l’histoire, au-delà d’un grand nombre de choses qui ont été édifiées et qui sont devenues communes et acceptées. Cet instrument devra être ramené au commencement. Peut-être qu’un tel instrument avait une vie chrétienne, une éducation chrétienne, peut-être a t-il aussi beaucoup de choses chrétiennes derrière lui; mais il arrivera un moment de crise spirituelle où il semblera qu’il n’y avait rien du tout auparavant. « C’est le commencement : nous recommençons tout à partir de maintenant ! » Il doit y avoir ce commencement net et précis qui n’est pas la continuité de l’histoire, la continuité des rites et du formalisme, mais quelque chose de grandiose, comme s’il n’y avait jamais eu quoi que ce soit de chrétien jusqu’à maintenant. « Ceci est un trait marquant dans l’histoire ! », il devra en être ainsi d’un tel instrument : aussi, si vous n’êtes pas préparé à ce que le Seigneur fasse avec vous quelque chose qui réduise à néant tout ce qui est inférieur à Sa pleine pensée, et de vous amener à un point où vous savez que tout le reste n’est rien comparé à ce que le Seigneur vous révèle et vous montre maintenant et ce à quoi Il recherche vous amener : si vous n’êtes pas préparé pour une telle œuvre, vous ne pouvez être cet instrument dans la main du Seigneur, ni en faire partie. Ainsi sont les choses. Et lorsque je dit cela, je parle en vérité de l’expérience de beaucoup. Ils sont arrivés à un point où ils ont réalisé que leur vie chrétienne passée n’était presque rien, comparé à ce que le Seigneur leur a maintenant révélé. C’est comme tout recommencer avec une nouvelle conception – quelques uns ont dit comme avec une nouvelle Bible; commençant au commencement.

(2) Une Différence

La deuxième chose concernant de tels instruments, est qu’ils ne doivent pas faire partie des conditions spirituelles actuelles. Combien étaient séparés Anne et Samuel des conditions qui les entouraient. Quel que soit les conditions qui prévalaient en Israël, Anne n’en faisait pas partie; elle était révoltée contre cette situation. Concernant Samuel, il est parfaitement clair qu’il était séparé. La même chose est vrai de Benjamin, il y avait quelque chose de différent. Je le mentionne, considérez ceci – si nous allons être utile au Seigneur quand au grand dessein de Son cœur, nous ne devrons faire aucunement partie de ce qui se félicite et se satisfait de quelque chose d’inférieur, et certainement pas non plus de ce qui peut être contraire à Sa pensée. Il doit y avoir une différence en ce qui nous concerne.

(3) La Voix du Seigneur Connue Personnellement

La troisième chose ici est que de tels serviteurs doivent apprendre la voix du Seigneur pour eux-mêmes. Ceci apparaît clairement avec Samuel. D’apprendre la voix du Seigneur pour lui-même était essentiel pour son futur ministère. Il aurait pu être mis dans une position d’apprentissage, mais il devait l’apprendre pour lui-même. Le Seigneur ne vint jamais à Éli en lui disant ce qu’Il désirait que Samuel connaisse. Il devait venir à Samuel lui-même, et là, dès le début, Samuel dut apprendre à reconnaître, à discerner et à comprendre la voix du Seigneur pour lui-même ; directement et personnellement – combien cela est important ! Cela explique peut-être l’œuvre du Seigneur parmi nous, avec quelques uns d’entre vous. Pourquoi le Seigneur agit-Il comme Il le fait avec vous, et comment se fait-il que vous ne puissiez obtenir que si peu d’aide dans vos plus grands problèmes ? Le Seigneur aspire à ce que vous le connaissiez personnellement, sans intermédiaire ; non pas pour que vous soyez indépendant, mais pour vous rendre utile. Et ceci est très important.

Le Besoin de Fidélité

Aussi, un tel instrument doit être fidèle, même lorsque cela semble présomptueux. Naturellement parlant, cela apparaîtrait présomptueux pour le petit Samuel, l’enfant Samuel, d’aller à Éli et de lui montrer ce qui n’allait pas. Le Seigneur ne commissionna pas Samuel d’aller reprendre son ancien, mais lorsque Éli le pressa – « Qu’elle est la parole qu’il t’a dite ? Je te prie, ne me le cache pas. » Et, pour ainsi dire, coinça Samuel et ne voulut pas le laisser aller ; Samuel réalisa qu’il devait être fidèle. Il devait mettre de coté toutes les autres considérations – même le fait que cela paraissait présomptueux pour lui d’aller à Éli pour lui dire ce qui n’allait pas avec lui et sa maison, et avec le pays. Parfois nous sommes appeler à être fidèle lorsque cela semble être présomptueux, comme de reprendre quelqu’un. Cela doit être fait dans un esprit de douceur, mais comme le dit l’apôtre, en toute fidélité. Un tel instrument doit être fidèle, et c’est là le point important – fidèle à ce que le Seigneur a dit et révélé.

Et alors que nous avançons, les difficultés semble augmenter et devenir plus douloureuses. Dans le cas de Samuel, ce qui s’ensuivit, est qu’il devait faire ce que les étranges voies de Dieu demandent parfois, alors que son propre cœur s’opposait à cela. Je pense bien sur à Saül, le cœur de Samuel s’opposait à faire Saül roi. Il savait pourquoi le peuple proposait Saül. Il savait que le peuple abandonnait la souveraineté du Seigneur en ayant un roi comme les nations. Son cœur se rebellait, mais le Seigneur lui dit : « Fais-le ! » Autrement dit : « Fais confiance à ma sagesse – Je sais ce que Je fais ; fais-le ! » La fidélité envers le Seigneur demande parfois que nous fassions des choses, de par ces instructions souveraines de Dieu, avec lesquelles nous ne sommes pas naturellement en accord. Cela peut être pousser les choses bien loin que de parler ainsi, mais c’est parfois le cas. Le Seigneur prit alors cette voie et dit à Samuel : « ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté » (1 Samuel 8 :7) ; néanmoins tu dois aller oindre cet homme. Et avec toute son âme en révolte, Samuel devait faire cette chose que demandaient les étranges voies de Dieu.

Un Ministère de Prière

Maintenant ceci demanderait beaucoup de temps à analyser et à appliquer. Mais où voulons-nous en venir ? Nous parvenons à la chose finale et toute- compréhensive avec Samuel. La vie de service toute entière de Samuel était accomplie par la prière. Le Seigneur choisi Samuel parmi deux qui, s’il était possible que quelqu’un prévalu avec Lui, alors ils seraient de ceux-là : « Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, mon âme ne serait pas tournée vers ce peuple » (Jérémie 15 :1). Si quelqu’un peut prévaloir avec Dieu c’est bien Samuel, et vous connaissez la vie de Samuel, qu’elle vie de prière c’était, combien cela comptait pour le peuple : « Ne cesse pas de crier pour nous à l’Éternel » (1 Samuel 7 :8). « Quand à moi aussi, loin de moi que je pèche contre l’Éternel, que je cesse de prier pour vous » (1 Samuel 12 :23). Son ministère était principalement un ministère de prière, ce qui veut dire qu’il devait avoir une position avec Dieu tellement complète et consacrée que ses propres raisonnements n’avaient pas de place, ni ses sentiments, ni rien de lui-même. Il était un avec Dieu, et bien qu’Il lui dise de faire des choses qui semblaient tellement contraire à Lui-même, et qui étaient certainement contraires à son propre et meilleur jugement ; il obéit. Il savait que le but serait atteint. Il ne pouvait comprendre pourquoi le Seigneur le faisait : cela allait être un désastre, cela semblait être une contradiction ; mais il obéit. Nous ne pouvons avoir de la puissance avec Dieu à moins que Dieu ne nous amène à une position comme celle-là.

Une Histoire Corporative Particulière

J’aimerai en dire plus à ce sujet, mais je veux conclure en insistant sur un dernier point mentionné un peu plus haut : le caractère corporatif, collectif, d’un instrument que Dieu pourrait susciter afin de recouvrer parmi Son peuple Sa pleine pensée les concernant et concernant Son Fils. Un tel instrument fondé sur, et gouverné par le principe de la corporalité, aura une histoire collective particulière. Il y a quelque chose à propos d’une telle œuvre, d’un tel ministère, d’un tel dessein, qui est différent.

Dans tout ce qui embrasse Son propos souverain d’amener Son peuple à une pleine connaissance de Christ, Dieu suscite et utilise beaucoup de moyens et de ministères. Cela peut être des prédicateurs et des lieux de prédication, Il l’a fait et le fait encore. Ou cela peut être un ministère afin d’approfondir la vie spirituelle, et des dons spéciaux peuvent être donnés à cette fin. Il y a d’autres aspects variés de l’activité de Dieu contribuant à ce but, et chacun d’entre eux doit être reconnu, honoré et respecté. Nous nous préoccupons ici de l’un de ces aspects, et notre insistance est que chacun soit l’objet de l’attention de Dieu de façon particulière et essentielle quand à sa fonction et quand à son but au sein d’un tout. Le ministère dont nous parlons ici est différent de bien d’autres, et ceci étant, il est l’objet de l’attention particulière de Dieu. Un don de prédication, un ministère ou un lieu de prédication a son propre but, mais cela ne veut pas dire qu’il produit nécessairement une expression corporative et vivante de Christ. Et alors que les matériaux pour la Maison de Dieu peuvent être rassemblés et instruits par un tel ministère, il n’en résulte pas forcément un organisme véritablement corporatif comme décrit ci-dessus. La même chose peut être dite à propos des ministères de convention, ou bien de ceux donnés pour approfondir la vie spirituelle de chrétiens individuels.

Quand le Seigneur est préoccupé par ce facteur corporatif, comme Il l’est certainement, Il traite l’instrument et le ministère de façon particulière ; leur histoire est différente. L’élément relationnel est un très grand facteur quand à la plénitude spirituelle. L’aspect d’interdépendance est très important quand à l’accroissement spirituel. Nous allons apprendre beaucoup plus et atteindre infiniment plus de plénitude en Christ de façon relationnelle que nous ne pourrions accomplir en tant que personnes individuelles ; même sous le meilleur des ministères. Croyez-le car c’est très vrai. Ainsi, le Seigneur ne traite pas ceux qui constituent un tel instrument comme des personnes individuelles. Il leur est nécessaire, à chacun d’entre eux, d’adopter cette attitude : « Dieu ne s’occupe de moi que rationnellement à d’autres, qui tous constituent, pour Lui, un instrument pour un but bien précis ; et la seule explication de Son attention envers moi est ce principe relationnel. Si j’étais un individu isolé, je n’aurai pas à vivre ce que je vis, et si je pouvais décider pour moi-même, je m’éloignerai de tous ces gens dès que possible et je continuerai seul afin de connaître le Seigneur pour moi-même sans l’interférence de ce qui est relationnel. » De prendre une telle décision serait perdre la chose principale que Dieu recherche – vous vous éloigneriez de cette chose même qui Lui tient le plus à cœur : car, puisqu’Il a un but corporatif, Il doit avoir un instrument corporatif, et ainsi Il doit agir envers nous sur cette base d’interdépendance et ainsi – tout est relationnel. Aussi, dans ce domaine, l’ennemi fera de la destruction de la communion son but principal.

Ne considérez pas vos expériences difficiles et pénibles, vos souffrances uniquement personnellement. Paul était si clair et insistant sur ce principe : « J’accomplis … ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée » (Colossiens 1 :24). Il aurait put s’exprimer autrement et dire : « Les souffrances qui m’affligent ne sont pas mes souffrances personnelles, elles ne sont pas en relation avec ma vie et ma croissance spirituelle personnelles. Ce n’est pas uniquement une expérience individuelle et détachée que je vis, ce n’est pas que Dieu veuille m’amener personnellement et seul dans une plus grande plénitude de vie spirituelle. Ces choses sont en relation avec tout Son Corps ». Croyez-le et ce sera une aide, car nous faisons partie de quelque chose de bien plus grand et nous servons à un bien plus grand dessein, que nous ne pourrions servir en tant qu’individus, et ceci quelque soit notre connaissance du Seigneur. Il est infiniment plus précieux pour le Seigneur d’avoir un instrument organique pour la plus grande plénitude de Christ que d’avoir un certain nombre d’individus marchant avec Lui. Ainsi Il agit envers un tel instrument de façon particulière et singulière. Ceux-ci vivent des choses sous Sa main qui sont différentes.

Mettez-vous à la place de Benjamin, dans cette histoire tournant autour de l’arrivée du père et de Joseph et de tous les frères ensembles en une famille dans la bienfaisance du dessein de Dieu. C’était une famille divisée, une famille sur un déclin spirituel ; les choses allaient mal. Dieu avait appelé cette famille de par Abraham et elle devait représenter Sa pleine pensée parmi les nations, et maintenant elle était défaite. Comment cela sera t-il restauré dans le pays de Goshen, comment cela sera t-il changé afin de devenir l’Israël spirituel ? « Benjamin le petit » est la clef. Mais observez ses expériences. Quand enfin, de par l’insistance de Joseph, ils l’amène, quand ils l’arrachèrent du cœur de son père et l’amenèrent – et qu’ensuite Joseph les renvoya et garda Benjamin ! Mettez-vous à la place de Benjamin, il traverse un moment très difficile. Et ensuite lorsque la coupe de Joseph est trouvée dans le sac de Benjamin ! Joseph, jouant un rôle, envoya son serviteur après eux disant qu’il lui manquait sa coupe, alors qu’il l’avait placée délibérément dans ce sac ! Voilà une étrange Providence, voilà de bien mystérieuses voies pour Benjamin. Tout semble être contre lui. Il aurait put dire : « Je ne suis pas responsable pour cela, tout se dresse contre moi, je suis victime d’un complot ». Ainsi il fut ramené comme sous une ombre. Le garçon traverse un moment difficile car il est la clef.

Samuel aussi avait des moments difficiles, bien que cela était différent avec lui; nous ne pouvons développer pleinement ces choses ici. Suffit-il de voir la nature particulière d’un instrument qui doit pourvoir à un besoin singulier, et c’est le genre d’histoire particulière que chaque membre de cet instrument aura, et qui est si différent de tout. Ainsi nous ne pouvons juger les autres, ni juger notre position par rapport aux autres ; et les autres ne devraient pas nous juger. Seul le Seigneur sait ce qu’Il fait.


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